Stratégie alimentaire en Biovallée
Coordonnée par la Communauté de Communes du Val de Drôme
janvier 2019
Fondation Daniel et Nina Carasso (FDNC)
Vers une Europe de systèmes alimentaires territoriaux ?
Cette étude est extraite de l’analyse de vingt-deux projets français et espagnols liés aux nouveaux modèles alimentaires, soulignant toutes des enjeux différents.
En Espagne, la gouvernance se construit, tandis que les systèmes alimentaires français cherchent des solutions pour changer d’échelle. Mais dans ces deux pays, l’accessibilité reste le maillon faible.
Pour relocaliser l’alimentation sur le territoire, la Communauté de communes du Val de Drôme (CCVD) et ses partenaires décident d’agir sur les pratiques alimentaires. Pour y arriver, trois leviers sont actionnés : sensibilisation, appui à la restauration collective et mise en relation de l’offre avec la demande au niveau local.
Val de Drôme
Les acteurs du territoire de Biovallée (26) partagent un intérêt commun : devenir un écoterritoire de référence en matière de développement durable. Les objectifs visés sont : 50 % d’agriculteurs en agriculture biologique, réduction de moitié de l’utilisation d’intrants chimiques et 80 % de produits bio ou locaux distribués en restauration hors foyer. En 2011, une analyse de l’offre agricole du territoire incite les élus et les acteurs engagés à relocaliser l’alimentation.
La Communauté de Commune du Val de Drôme (CCVD) porte la stratégie alimentaire qui se décline en trois axes :
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Accompagner les cantines volontaires pour augmenter la part de produits bio ou locaux.
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Sensibiliser la population aux enjeux de l’alimentation durable.
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Renforcer l’adéquation entre l’offre et la demande (actions de formation et création d’une plateforme de coordination logistique).
La mise en œuvre de cette stratégie s’effectue avec des partenaires expérimentés et déjà actifs sur le territoire : le Centre d’initiatives pour la valorisation de l’agriculture et du monde rural de la Drôme (Civam 26), le groupement d’agriculteurs bio de la Drôme (Agribiodrôme) et l’association Court-Circuit (plateforme Agri Court).
Une plateforme de coordination logistique au service des acteurs du territoire
La mise en lien de l’offre et de la demande en produits bio et/ou locaux demande une coordination importante entre producteurs, restaurateurs, collectivités… La plateforme Agri Court a connu plusieurs évolutions avant d’arriver aujourd’hui, grâce au soutien de ses partenaires et de la Communauté de communes du Val de Drôme, à une situation d’équilibre. Pour y arriver, des décisions économiques et organisationnelles ont été prises : assurer des volumes de commandes suffisants en travaillant avec la restauration collective, optimiser les livraisons sur un territoire dispersé, arrêter la vente au détail, introduire des producteurs « non bio », diversifier les activités par du conseil et de l’expertise… Deux objectifs ont guidé cette évolution : la juste rémunération des producteurs et la diminution de la pénibilité du travail des salariés de la plateforme.
Un ralentissement lié aux élections régionales
L’accompagnement financier de la Fondation Daniel et Nina Carasso est l’élément déclencheur de la stratégie alimentaire du Val de Drôme. Elle se fonde sur la synergie d’initiatives existantes sur le territoire. La première phase installe une gouvernance horizontale et participative, pour mener des actions adaptées, conduites avec succès jusqu’aux élections régionales. Après un léger ralentissement, elles reprennent en visant plusieurs enjeux : l’appropriation des actions par les acteurs locaux, l’ouverture de la gouvernance à de nouveaux entrants et l’autonomisation d’une partie des activités.