Des exemples de spécialisations économiques qui perdurent en Europe

Remi Dormois, mars 2013

Dans cette fiche, l’auteur revient sur des travaux d’études et de recherches ayant mis en évidence le maintien de spécificités sectorielles, fonctionnelles dans les profils économiques des villes européennes.

Sans remettre en cause l’existence de processus communs – tertiairisation, dualisation des marchés du travail,…- ces travaux montrent que ces processus se déclinent différemment d’une ville à l’autre en raison de la préexistence d’une base économique ayant ses particularités soit en termes de représentation des différents secteurs, soit en termes de qualification de l’emploi.

Les agglomérations européennes différenciées en fonction de leur niveau de rayonnement et de leurs spécificités sectorielles (ROZENBLAT C., CECILLE P. 2003. p.64-65)

Rayonnement des agglomérations en fonction du type de pôle économique
UMR ESPACE, 2002

« Les villes ont été classées en cinq grands types de pôle économique, selon les fonctions urbains qu’elles exercent.

Les spécificités fonctionnelles des agglomérations de la région urbaine de Lyon en 2006 (Région Urbaine de Lyon. 2010)

L’agglomération lyonnaise ressort comme une zone d’emploi avec un secteur des services important (services aux particuliers et aux entreprises) et une forte concentration d’emplois qualifiés dans ce domaine. L’emploi dans l’agglomération stéphanoise est davantage centré sur des emplois de production et de services aux particuliers dont le niveau de qualification est moindre.

Répartition fonctionnelle de l’emploi
Région Urbaine de Lyon, 2010.

Les agglomérations se distinguent aussi en fonction de leur attractivité vis-à-vis des étudiants, des actifs ou des retraités (LABOSSE L. 2007)

« La France est composée de territoires aux types d’attractivité très différents. La concentration, sur Paris et ses couronnes, des centres de décision des grandes entreprises internationales, et des universités et grandes écoles renommées, attire les jeunes actifs et les étudiants. En province, des métropoles régionales jouent, à leur échelle, le rôle de la capitale et sont attractives pour les étudiants, ainsi que pour les grandes entreprises et leurs emplois. Il s’agit là d’une attractivité de type « métropolitain ». Autour d’elles, des territoires, plus orientés vers une économie résidentielle, bénéficient d’une attractivité de type « péri-métropolitain ». La plupart des zones du sud de la France, attractives pour toutes les populations, profitent ainsi d’une attractivité de type « présentiel ». À l’opposé, les territoires du nord de la France, marqués par l’industrie ou l’agriculture, peuvent apparaître en panne d’attractivité » (p.2)

Typologie nationale des zones d’emploi
IGN-INSEE, 2009
Légende
Insee

Références

Région Urbaine de Lyon. 2010. L’analyse fonctionnelle des emplois dans la région urbaine de Lyon, 18 p.

Analyse fonctionnelle des emplois de la région Rhône-Alpes, Rapport complet

ROZENBLAT C., CICILLE P. 2003. Les villes européennes : une analyse comparative, DATAR, 96 p.

ROZENBLAT C., CICILLE P. 2003. Les villes européennes : éléments de comparaison, Paris : La Documentation Française (DATAR), 59p

LABOSSE L., 2007, L’attractivité des territoires : 14 types de zones d’emploi.