L’impact de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne sur l’économie locale
Remi Dormois, mars 2013
Cette fiche est un extrait de l’étude menée par K. Bouabdallah et J.A. Rochette en 2003 sur l’impact de l’Université Jean Monnet sur l’économie locale, et en particulier sur la base de quatre postes de dépense : les dépenses de personnel, les dépenses de fonctionnement, les dépenses d’équipement et les dépenses des étudiants.
L’impact des dépenses du personnel
Le montant brut des dépenses de personnel de l’Université consolidée comprend les cotisations sociales et cotisations patronales qui doivent être déduites pour obtenir le revenu disponible avant impôts des personnels. Nous avons ainsi appliqué un coefficient de prélèvement pour obtenir le montant brut disponible avant impôts des personnels.
Revenu brut disponible avant impôts : 40,95 millions d’euros
Ce montant correspond au cumul global des rémunérations directement versées, c’est à dire à la somme des montants perçus par les personnels. Pour franchir une étape supplémentaire et obtenir le montant directement réinjecté dans l’économie par les dépenses des personnels, il est nécessaire de retrancher l’imposition directe : l’impôt sur le revenu. En fonction des tranches de revenus et des Catégories Socioprofessionnelles des personnels, nous avons retenu un taux d’imposition de 10,9 %.
Revenu net disponible après impôts : 36,5 millions d’euros
Ces dépenses se répartissent selon différents postes de dépense de consommation courante, d’équipement ou de loisirs. En utilisant la structure de la consommation de l’ensemble des ménages 2002 fournie par l’INSEE, nous pouvons déterminer les montants que les personnels consacrent aux différents types de dépense.
L’impact des dépenses des étudiants
La méthodologie envisagée s’appuie sur l’évaluation du budget annuel moyen d’un étudiant. Compte tenu des éléments disponibles, nous avons évalué le budget annuel moyen d’un étudiant de l’Université de Saint Étienne à 7 500 €. Il s’agit d’un budget annuel moyen qui peut être différent selon la CSP des parents ou le niveau d’études. Les ressources des étudiants sont principalement de trois sortes : les rémunérations d’activités, les versements familiaux et les aides de la collectivité. Pour ces dernières, il s’agit principalement des bourses et des aides au logement. Pour information, on notera que le montant annuel d’une bourse pour un étudiant au dernier échelon s’élève à 3 500 €. Enfin, on observera que 15% des étudiants de l’Université perçoivent un salaire.
Dépenses des étudiants : 7 500 € * 12 700 = 95,3 millions d’euros
La structure des dépenses de consommation des ménages de moins de 25 ans fournie par l’INSEE donne des indications utiles sur la destination de ces dépenses. En procédant avec la même méthodologie que celle appliquée aux ménages, nous pouvons présenter la ventilation des dépenses des étudiants par poste clé.
L’impact des dépenses de fonctionnement (hors charges de personnel)
Il est essentiel de dissocier les différents postes de dépenses du budget. En effet, il est aisé de concevoir que selon les cas, l’impact financier ne concernera pas les mêmes secteurs d’activité. Ensuite il est nécessaire de regarder les dépenses d’équipement dans la durée et comme tributaires des projets et de leurs plans de financement, les considérer à l’année N serait aléatoire.
Les dépenses réalisées sur le territoire de proximité de l’Université ne peuvent pas être identifiées avec précision. En effet, seule l’adresse de facturation des fournisseurs et prestataires de services étant connue, il est très difficile de considérer que « la production » du service émane du même lieu. Pour approcher la ventilation sectorielle des dépenses, nous avons repris les pondérations définies dans une étude antérieure sur l’impact économique des universités strasbourgeoises1.
L’impact des dépenses d’investissement
S’agissant des investissements, nous sommes dans un domaine qui ne se caractérise pas par une parfaite régularité. Aussi, il nous a semblé préférable de raisonner sur des moyennes de dépenses sur 3 années budgétaires.
Dépense annuelle moyenne en investissement : 6,8 millions d’euros
L’impact économique global
L’impact global peut donc être estimé à plus de 155 millions d’euros. L’étude réalisée en 1993 (sur l’année 1991) aboutissait à un impact global de 70 millions d’euros, soit un doublement en 10 ans. Au-delà des légères différences méthodologiques, ces résultats soulignent l’implantation accrue de l’Université sur son territoire.
1 BETURE CONSEIL – BETA. 1999. Impact économique des universités strasbourgeoises – rapport final, 85p.
Références
Bouabdallah K., Rochette J-A. 2003. L’impact de l’Université Jean Monnet sur l’économie locale, 89p.