Biovallée : la transition au service du développement économique

octobre 2024

Réseau pour la transition énergétique (CLER)

En veillant sur son eau, son soleil et son vent, Biovallée est devenu l’un des territoires français les plus attractifs. Membre du réseau des Territoires à énergie positive, sa démarche de transition territoriale contribue à son développement.

Comment définir Biovallée ? C’est d’abord un territoire géographique, le bassin versant de la Drôme, qui s’étend sur 2 200 km², 94 communes et 3 communautés de communes. C’est aussi une histoire, celle d’un exode rural suivi d’une renaissance portée par l’agriculture biologique, avec pour étendard la qualité des eaux de la Drôme, devenue la rivière la plus propre d’Europe. C’est encore un projet de développement volontariste. Centré sur la transition écologique, il trouve sa place en 2009 dans le Grand Projet Rhône-Alpes (ou GPRA). C’est enfin une association loi 1901 créée en 2012 pour fédérer tous les acteurs de cette dynamique exemplaire, qu’il s’agit d’amplifier. « C’est en visitant le petit territoire autrichien de Vorarlberg, il y a trente ans, que j’ai réalisé avec quelques autres qu’un territoire rural pouvait tout à la fois préserver et valoriser ses ressources naturelles, se souvient Jean Serret, l’un de ses artisans historiques, aujourd’hui Président de la Communauté de Communes du Val de Drôme. C’est en actionnant ce double levier que nous avons collectivement refait histoire et que nous faisons, aujourd’hui, territoire. »

Des opérateurs locaux et engagés

Parmi ces ressources, les énergies renouvelables occupent une place importante. Orientée Est-Ouest aux portes de la Provence, la vallée de la Drôme bénéficie sur l’un de ses versants d’un ensoleillement exceptionnel. Située au débouché du couloir rhodanien, elle ne manque pas de vent non plus. La vallée de la Drôme s’est donc ouverte aux projets photovoltaïques et éoliens. Mais pas question de laisser la direction et les retombées des projets aux seuls opérateurs privés au service d’intérêts parfois lointains.

La Communauté de Communes du Val de Drôme a créé sa société d’économie mixte, la SEM Val de Drôme Développement, ou « V2D », déjà actionnaire de quatre projets photovoltaïques et d’un projet éolien. Elle investit aussi, aux côtés des deux autres communautés de communes de Biovallée, dans l’opérateur énergétique coopératif DWatts.

Par sa taille et son mode de gouvernance, celui-ci complète la force de transition du territoire en portant des projets de parcs photovoltaïques en toiture et de chaufferies-bois, dont la production peut être vendue ou auto-consommée dans un rayon proche. Si l’on y ajoute ses actions pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, elle participe très directement à l’objectif de réduction de 50% la consommation énergétique d’ici à 2040. Et s’inscrit pleinement dans la démarche de Territoire à énergie positive qui vise à produire sur le territoire autant d’énergie que celle consommée. DWatts est bénéficiaire, comme les collectivités, des financements nationaux Territoire d’Innovation décrochés par Biovallée. Cela lui donne encore plus de force pour soutenir, à leurs côtés, l’activité et l’emploi local. « Nous étions le territoire le plus pauvre du département, nous avons aujourd’hui le revenu médian le plus élevé et les taux de pauvreté et de chômage les plus faibles, conclut Jean Serret. Quand je demande à nos nombreux arrivants pourquoi ils nous ont choisi, 9 sur 10 répondent : « parce que nous voulons que nos enfants grandissent ici ». Quelle plus belle reconnaissance ? »

Références