Les structures internes des couronnes périurbaines
Eric Charmes, octobre 2015
A l’intérieur d’une même aire urbaine, les communes périurbaines sont également très diverses. L’INSEE met ainsi dans la même catégorie des villes de plusieurs dizaines de milliers d’habitants (notamment en Ile-de-France), des communes résidentielles de 1500 d’habitants et des villages encore très agricoles de quelques centaines d’habitants. Ce faisant, il est difficile de parler du périurbain sans préciser de quel type de communes on parle. Et même si on définit des types, comme les communes d’environ 1500 habitants proches d’une grande métropole, il subsiste une grande diversité de configurations possibles en fonction des contextes locaux. D’autres fiches approfondiront ce point, mais à ce stade, on peut dresser un tableau certes schématique, mais nécessaire pour commencer à appréhender l’espace périurbain.
Le plus souvent, une commune périurbaine est une commune essentiellement pavillonnaire. Dans environ neuf cas sur dix, les communes périurbaines comptent moins de 2 000 habitants. Dans le périurbain, un cas typique, notamment dans les espaces de grande culture céréalière, est celui d’un noyau villageois entouré de lotissements de quelques dizaines de maisons, des filaments de développement diffus le long des routes et quelques hameaux pouvant compléter cet ensemble. Une autre configuration possible est celle d’une urbanisation très distendue, organisée autour de quelques hameaux. Cette configuration est très présente dans le sud et l’ouest de la France.
Ce tissu de communes résidentielles à l’allure villageoise est structuré de lieu en lieu par des noyaux de centralité. Ceux-ci sont de taille variable et, plus la métropole est grande, plus ces noyaux peuvent être importants, allant jusqu’à constituer de véritables villes. Dans la grande majorité des cas, ces centres sont plutôt des bourgs. Dans le périurbain, on peut commencer à parler de centralité à partir d’une zone agglomérée de 2 000 habitants (seuil d’entrée dans l’urbain selon l’INSEE). Le cas le plus typique est alors celui d’un chef-lieu de canton autour duquel gravitent 8 à 10 communes plus petites. Le lien entre le centre et ses communes périphériques est souvent marqué fonctionnellement par un collège et par des équipements périscolaires, tels qu’un gymnase ou une médiathèque. Le lien est aussi marqué par des commerces. La périurbain n’est en effet pas un désert commercial, la périurbanisation tend même à redynamiser, en le recomposant, le tissu commercial existant (Boino, 2001).
Dans beaucoup de cas, les liens de proximité entre une commune centre et les communes villageoises voisines se sont cristallisés politiquement et institutionnellement d’abord dans un syndicat à vocation multiple ou dans un district, puis dans une communauté de communes. Cette configuration n’est toutefois pas systématique. Certaines communes périurbaines ont rejoint des communautés d’agglomération, voire des communautés urbaines. Dans d’autres cas, de vieilles rancœurs ou des dissensions autour des taux d’imposition locale ont donné aux communautés de communes des contours totalement déconnectés de la carte cantonale.
Références
BOINO Paul, 2001, Périurbanisation et renouvellement des centres secondaires dans la région lyonnaise, Géocarrefour, vol. 76, n° 4, p. 375-382