Val d’Ancœur : la cartographie participative au service de l’identité territoriale

juin 2019

Pour mettre en place le plan de paysage du Val d’Ancœur, la Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine et la Communauté de communes Brie des Rivières et châteaux ont mobilisé toute la palette des dispositifs de concertation. La carte participative constitue un fil conducteur de ce processus. C’est un outil pour définir collectivement l’évolution, la préservation et la valorisation des paysages. Il permet de repenser la manière de concevoir l’aménagement du territoire en plaçant le paysage au cœur des projets.

Territoires d’intervention

Ile-de-France

Seine-et-Marne

Faire d’un paysage remarquable en levier de développement territorial, tel est le pari de deux EPCI de Seine et Marne. La Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine et la Communauté de communes Brie des Rivières et châteaux se sont en effet alliées pour faire, reconnaitre et promouvoir le Val d’Ancœur. Une entité géographique, reconnue par l’atlas départemental des paysages du département, articulée autour d’une rivière, d’une vallée et ponctuée de plusieurs lieux remarquables, zones protégées et châteaux. " Le projet a émergé lors de l’élaboration du Contrat d’Intérêt National avec l’Etat et le Département. Un plan paysage permet d’aborder toutes les questions (mobilité, cadre de vie, écologie, animation) et d’anticiper les conséquences qu’auraient une augmentation de la fréquentation de notre territoire », explique Sandra Del Rio, responsable du service aménagement durable à la CA Melun Val de Seine. Le projet a été accéléré par une candidature à l’appel à projets « plans paysage » de l’Etat, la CA ayant le rôle de chef de file pour porter le projet. Au total le plan paysage du Val d’Ancœur concerne un territoire de 56 km², 11 communes et 61 000 habitants.

Une journée pour un territoire en partage

Ce projet est marqué par l’affirmation d’une identité territoriale, la plupart des habitants ayant peu conscience des richesses, des atouts et des spécificités de leur territoire. Leur pleine association au projet était donc fondamentale. Elle se devait aussi d’être multiforme pour toucher l’ensemble des parties prenantes. Un conseil consultatif, réparti en trois groupes de travail (mobilité et infrastructures, environnement et eau, patrimoine et animation) réunit les acteurs institutionnels et associatifs. L’association du grand public a ensuite pris plusieurs formes. L’événement « il était une fois le Val d’Ancœur », organisé le 19 mai 2019 dans 10 lieux et six communes du territoire, a permis de rendre visible la richesse du territoire, via des expositions photo ou des animations comme des ateliers de peinture. C’était aussi l’occasion de présenter les grandes étapes de la démarche : diagnostic partagé, définition des objectifs (2019) et plan action (2020). Des ateliers thématiques ont ensuite permis de creuser, avec un panel d’une trentaine d’habitants, plusieurs sujets : le paysage naturel et de l’eau, le paysage habité, le paysage agricole, les mobilités. Les deux EPCI ont enfin souhaité mobiliser les écoles au travers d’ateliers organisés avec les centres de loisirs car « cette jeune génération sera la première à vivre le Val d’Ancœur ». Un kit pédagogique est du reste en préparation pour être diffusé dans toutes les écoles.

Une carte participative tout au long du projet

L’événement du 19 mai a été l’occasion de lancer le site du projet www.planpaysage-valdancoeur.fr et sa plateforme participative. Pour un projet visant à consolider une identité territoriale, une carte participative s’est naturellement imposée et a été intégrée au cahier des charges (cout : 16 000 euros). Conçue par la société « Fais la ville » et IMEDIA avec l’appui de l’équipe paysagiste SENSOMOTO, la plateforme visait à élargir la concertation en permettant à toute personne de participer, sans être contrainte de se déplacer pour une réunion. Via une interface conviviale, chacun pouvait (anonymement) géolocaliser un projet ou signaler, photo à l’appui, des manques ou des lieux à valoriser dans une dizaine de thématiques prédéfinies, commenter les idées des autres et voter pour elles. Ouverte pendant cinq mois, la plateforme comptait fin octobre 2019 57 inscrits, 85 avis et 59 votes. Si ces chiffres peuvent paraître modestes, ils complètent les éléments collectés lors des ateliers. La plateforme servira par ailleurs, jusqu’en 2020, à mettre en consultation les objectifs et les actions.

Structure d’accompagnement du projet

« Fais la ville » et IMEDIA avec l’appui de l’équipe paysagiste SENSOMOTO

Références