PAP 44 : Un équilibre entre dynamiques naturelles et constructions humaines

Paysages pastoraux

Laura Nowak, Marc Benoît, novembre 2020

Le Collectif Paysages de l’Après-Pétrole (PAP)

Soucieux d’assurer la transition énergétique et, plus généralement, la transition de nos sociétés vers le développement durable, 50 professionnels de l’aménagement se sont réunis en association afin de promouvoir le rôle central que les démarches de paysage peuvent jouer dans les politiques d’aménagement du territoire.

Relatant des expériences, analysant des processus, identifiant des méthodes, notre plateforme éditoriale diffuse périodiquement des notes et des billets pour approfondir le débat et faciliter la diffusion des initiatives conduites par les territoires. Dans cet article, Laura Novak, paysagiste concepteur et Marc Benoît directeur de recherche à l’Inra proposent une étude à différentes échelles de l’impact du pastoralisme sur l’alpage de la Sellanche dans le Haut-Verdon.

À télécharger : article-44-collectif-pap-mb_ln_.pdf (10 Mio)

Le pastoralisme est un mode d’élevage extensif dans lequel des troupeaux de bovins ou d’ovins, de caprins, plus rarement d’équins, et souvent une combinaison de ces animaux, valorisent les couverts végétaux naturels souvent difficilement exploitables en pâturant ces ressources herbagères à moindre coût. Il a été pratiqué d’abord par les peuples nomades mais sa présence historique a souvent été un mode d’adaptation des sociétés rurales à la pression démographique. Tout en restant souvent lié à un système d’élevage transhumant, on y recourt aujourd’hui pour valoriser les friches agricoles, urbaines et industrielles, ou encore gérer les zones naturelles protégées. Les populations pastorales sont estimées à 26 millions de personnes dans le monde. S’il ne fournit que 10 % de la consommation humaine de viande, le pastoralisme construit les paysages de plus du quart des terres émergées et répond à de nombreux enjeux actuels. Fondé sur une transhumance climatique – on prend de l’altitude pour fuir les grosses chaleurs, on redescend quand arrive le froid -, le pastoralisme constitue l’une des réponses de l’élevage au changement climatique. Il utilise les ressources présentes et s’y adapte en modifiant ses pratiques. Ce système extensif permet de nourrir le bétail en périodes de forte sécheresse. Le pastoralisme reste le modèle agricole le plus économe en énergie, se basant sur la non mécanisation des terres et mobilisant la seule énergie des animaux et des bergers qui les guident. Il répond également en partie aux problèmes posés par la recherche de foncier : si les difficultés des nouvelles installations en agriculture tiennent souvent au déficit de terres cultivables, l’élevage extensif concerne des terres non cultivables généralement abondantes.

L’estive, prendre de l’altitude

Le pastoralisme en estive est une pratique ancestrale, dont attestent par exemple les célèbres gravures du Tassili n’Ajjer. Il s’établit principalement dans les régions de montagne. A la saison où on récolte les foins dans la vallée, les animaux partent brouter les couverts végétaux d’altitude. Ils redescendent à la saison rude pour s’y alimenter l’hiver à partir des foins de l’année précédemment stockés. L’alpage (Alp=sommet) permet ainsi de délester les prés de vallée et de valoriser une ressource non mécanisable. Système lié au climat et à l’écosystème montagnard depuis des millénaires, le pastoralisme en estive repose sur les pratiques fines des bergers qui savent utiliser la capacité de locomotion de troupeaux pour rechercher l’étagement de la pousse végétale. Cette pratique cyclique a façonné et construit l’alpage, entité paysagère typique des montagnes européennes comme des autres massifs montagneux du monde. Une faune et une flore spécifiques se sont adaptées aux conditions climatiques, à l’altitude et surtout à la pression continuelle de l’animal d’élevage, à ses broutages comme à ses déjections. Un fragile équilibre s’est établi entre l’alpage, le berger et ses brebis, dans lequel chacun a besoin de l’autre pour persister. Le berger doit savoir respecter cette ressource végétale complexe s’il veut pouvoir continuer à en bénéficier. Celle-ci n’existe que par l’action continue du pâturage, qui neutralise la friche.Analysons l’alpage de la Sellanche dans le Haut Verdon, à la rencontre entre les climats montagnard et méditerranéen. Nous y étudierons aux différentes échelles, illustrant le savoir-faire du berger, l’impact du pastoralisme sur le façonnement de ces paysages emblématiques des Alpes.

Diagnostic paysager de l’alpage de la Sellanche

Cet alpage se situe dans le Haut Verdon, département des Alpes de Hautes Provence. Petite montagne d’environ 277 ha, La Sellanche comporte quatre quartiers 1, qui sont pâturés de la mi-juillet à début octobre 2. Le troupeau se compose de 1200 brebis et agneaux, d’une quinzaine de chèvres du Rove, de cinq chiens de protection et de deux ânes. Deux pègues 3 sont mélangées : celle de l’éleveur transhumant R. Piche et d’un éleveur, C. Fournier, dont le siège d’exploitation est situé sur la commune de Beauvezer.

Sur cette montagne pastorale, différentes échelles de paysage organisent le temps et le territoire du troupeau :

Les unités paysagères

Nous distinguerons les zones de l’alpage similaires par leur couverture végétale, l’ensoleillement, la pente, et le comportement des brebis face à la ressource fourragère.

1 - Le tour de la cabane

La cabane a été construite sur le flanc d’un pierrier et adossée à un versant de montagne pour la protéger du vent. Une source, au-dessus, est captée et y fait descendre l’eau. Le tour de la cabane est dédié au parc de nuit, désormais indispensable du fait de la présence du loup en montagne. Le parc est déplacé à peu près chaque semaine pour éviter une trop rosse concentration de fumier et l’érosion de la couverture végétale par le piétinement. L’apport des déjections de brebis provoque une forte dégradation de la flore naturelle, et favorise l’implantation de l’ortie.

2 - L’ascension vers le sommet

C’est la partie la plus facile pour y garder les bêtes. Avec sa forme en cuvette, la gorge de la Sellanche encercle les brebis qui s’y dispersent et montent vers les sommets où l’herbe est rase et fine, un repas que les brebis apprécient particulièrement. Le risque de surpâturage est donc présent puisque les brebis y passent pour monter sur les crêtes. Compris entre 1950 et 2300 m d’altitude, il s’agit d’une pelouse calcaire alpine, dominée par le sommet de la Grand Croix culminant à 2300 m en un dôme qui offre un panorama à 360°.

3 - Une forêt reboisée

Le quartier le plus septentrional est recouvert en majorité de bois replantés à la fin du XIXe siècle par la RTM (Restauration des Terrains de Montagne). On y trouve du mélèze, du pin cembro et du pin syslvestre. Il offre une herbe plus grossière 4, plus haute, déjà présente à l’étage sub-alpin. Beaucoup de framboisiers y poussent, ce qui indique un sol déstructuré. Cet espace est difficile d’accès à certains endroits (pierriers, arbres morts, …). La forêt apporte une fraîcheur appréciée par les brebis lors des périodes chaudes. A l’automne, elles ont tendance à y passer sans valoriser suffisamment la ressource.

4 - Des versants à l’adret

Sur ce versant abrupt entre 2000 et 2200 m, la végétation de type prairie alpine est similaire à celle de la gorge de Sellanche. Elle est composée de vulnéraire, campanule, astragale, thym serpolet, achillée millefeuille et alchémille. Elle offre aussi une herbe plus grossière (fétuque, nard) que les brebis apprécient moins. Elles ont donc tendance à moins s’y emplaner 5 et à marcher vers des endroits plus agréables. Les versants à l’adret sont bien exposés.

L’herbe y est mûre plus tôt mais sèche également plus vite. Petit à petit, les mélèzes y prennent une place importante. Si la dynamique arborée se poursuit, l’alpage de la Sellanche pourra devenir une montagne entièrement boisée.

5 - Le défens des barres

On trouve une flore méditerranéenne en dessous des 2000 m, entre l’étage subalpin et montagnard: calament, sarriette, lavande. Exposée à l’adret, cette pente abrupte est moins longtemps recouverte de neige. On y trouve beaucoup de marnes et la présence de sources pour faire boire les brebis. Cette espace se referme de plus en plus du fait que le genévrier et le pin cembro s’y ressèment.

6 - La gorge de Groume

Elle est couverte d’une pelouse calcicole de l’étage subalpin, d’éboulis calcaires et d’une partie boisés en partie basse. Sa géomorphologie en forme de cuvette contraint les brebis à y rester pâturer une herbe diversifiée : plus rase sur le haut, au niveau du pic de Mal Ubac, et plus grossière dans le fond de la gorge. La ressource prairiale est plus ou moins valorisée par les brebis selon les zones, ce qui modifiera à terme son évolution. Le travail du berger consiste à contraindre le parcours des brebis afin de pouvoir valoriser l’ensemble de l’herbe présente. Mais comme le troupeau préfère certaines zones, la montagne n’est donc pas « mangée » de manière uniforme. Suivant l’exposition, la pente, la ressource prairiale et la mène 6 du berger, la pression exercée par les brebis pourra être plus ou moins importante. Avec le retour du loup comme prédateur depuis quelques années, la pression de pâturage s’est concentrée autour des cabanes. Le rapatriement des brebis le soir provoque de nombreux aller-retour dans cet espace. Contenu par des filets électrifiés qui encerclent les brebis, le parc de nuit enferme les bêtes au même endroit, ce qui provoque une surfumature et l’érosion de la couverture herbacée. On retrouve souvent à ces endroits une flore nitrophile : chénopode bon-Henri, orties, bourse à pasteur, et l’apparition de figures d’érosion avec la mise à nu du sol.

Construire le paysage au jour le jour avec les brebis par un va-et-vient permanent entre les différentes échelles de la montagne

Le regard du berger embrasse le brin d’herbe que la brebis mange à l’instant présent, le quartier dont il doit valoriser au mieux la ressource tout le mois, et l’ensemble de l’alpage où il restera avec le troupeau jusqu’au début de l’automne. Un va-et-vient se met en place entre une focale S, avec l’observation fine de détails sur les sols, une focale M qui évalue les taux d’épis non consommés (les refus), une focale L qui observe le taux de couverture globale (la biomasse encore consommable), et une vue XL qui porte sur les unités de paysage des versants afin de relire les effets des journées précédentes. Ces différentes lectures de paysage structurent la pensée du berger.

Temporalité S : une attention à chaque heure de pâturage, car le sol est une composante rare de l’alpage

Les sols sont à l’origine de la qualité de la ressource fourragère proposée au troupeau. Contrairement à un pré de fond de vallée, l’estive présente des sols souvent caillouteux, rocheux et donc peu riches en matière organique. Il arrive qu’une herbe rare mais appétente vaille mieux, aux yeux du berger, qu’une herbe abondante mais peu appétente : les robines 7 et éboulis semblent proposer une faible ressource, mais l’herbe rare y est particulièrement appréciée par les brebis.

Temporalité M : déroulé d’une journée pastorale

1. Sortir les brebis du parc.

2. Donner le biaï, la direction vers la partie du quartier où elles doivent aller pâturer. La météo joue sur le comportement du troupeau: une chaleur accablante les arrête tandis que la grêle dense, la pluie et le vent ont tendance à les faire courir, modifiant ainsi l’itinéraire prévu.

3. La chôme. Lors des périodes chaudes de juillet/août, les brebis chôment 8. La chôme peut durer quelques heures ou bien presque toute la journée, selon la chaleur et l’appétit des brebis.

4. Rentrer les brebis dans le parc de nuit. Compter les brebis repères 9 permet de s’assurer, le soir en rentrant à la cabane, qu’aucun lot ne s’est dispersé et que la quasi-totalité des brebis sont bien là. L’aspect des facettes paysagères de chaque quartier de pâturage est lu comme une discrète injonction à modifier les conduites du troupeau. Les indicateurs paysagers tels que la pente ou l’appétence du couvert végétal influencent fortement le parcours des brebis. Réciproquement, les brebis impactent la hauteur de couverture du sol, la densité d’épis non consommés, l’amendement des sols, les drailles 10 créées par leur passage l’une derrière l’autre. Ces dynamiques laissent des traces dans le paysage de l’alpage.

Temporalité L : gérer la ressource herbagère à l’échelle du quartier

La compétence du berger est de savoir mener au mieux la durabilité écologique d’un territoire donné, afin de pouvoir assurer l’alimentation des animaux. « Faire manger » les brebis est un exercice difficile. Fondé sur une attention constante, ce savoir empirique se transmet de berger en berger. Sur place, le berger en charge d’un troupeau affine se clés de compréhension en veillant constamment sur la marche du troupeau et l’aspect résultant de la montagne.

Echelle XL : savoir prend du recul, voir l’ensemble de l’alpage

En confiant son troupeau au berger, l’éleveur lui délègue également l’entretien du paysage pastoral de la montagne et de son couvert végétal. Une montagne « mal mangée » par le surpâturage, un quartier laissé à l’abandon verront leur ressource en partie détruite. En ramassant du bois mort, en coupant son bois de chauffe, en créant des abris en pierres, en aménageant les alentours de la cabane et du fait de l’action de plus de mille brebis qui broutent, le berger devient le jardinier de la montagne.

Fonctionnement du pastoralisme sur le long terme

L’alpage est une construction humaine millénaire dont les changements s’apprécient sur plusieurs années. L’entretien de la montagne par les brebis est ainsi un travail durable mais de longue haleine.

La place centrale de l’observation du paysage et du troupeau : le regard organise le fonctionnement pastoral

L’observation du paysage est une représentation du système pastoral propre au berger. Celle-ci est faite des indicateurs paysagers qui permettent de piloter le système pastoral : la période de maturité et la densité de l’herbe, la présence de sources et de ruisseaux pour abreuver les brebis, l’étalement de la forêt sur les espaces ouverts, la présence de robines et d’éboulis, les barres rocheuses, ou tout autre élément qui compose l’alpage. L’oeil du berger se focalise principalement sur la ressource: si l’herbe a été suffisamment prélevée par les brebis, le berger peut décider de changer de quartier. Il doit aussi savoir interpréter les éléments extérieurs - vautours, aigle, loup - qui peuvent être une menace pour le troupeau 11.

Le berger est attentif au comportement des brebis face à la ressource. L’état corporel de la brebis est également un bon indicateur, il permet de savoir si le troupeau a bien mangé : la panse du côté gauche doit former une bosse. Le berger remarque si une brebis est malade, si elle boite etc. Soigner les brebis quand elles se blessent, vérifier l’état des ressources fourragères sur pied, anticiper les effets de l’orage de la veille, autant de pratiques à maîtriser dans le métier de berger. Le diagnostic paysager nous paraît l’activité centrale du métier de berger, permettant de piloter un système technique dynamique et complexe.

Les compétences de la bergère traditionnelle et celles de la paysagiste que nous sommes se montrent parfois contradictoires, parfois complémentaires 12. Comme le berger, la paysagiste porte un regard sensible aux dynamiques naturelles sur le territoire montagnard. Elle est attentive à l’évolution de l’état de la végétation: surpâturage, fermeture des paysages, envahissement de la pâture par es espèces non désirables. La paysagiste est également attentive au sol. L’érosion dans le parc de nuit où le sol est mis à nu si les couchades 13 se répètent au même endroit, les couloirs empruntés à répétition sont des pratiques qui désolent la paysagiste mais font partie du métier de la bergère. Sa conscience paysagère la mène à changer régulièrement les parcs de nuit pour éviter une trop forte érosion des sols. De son côté, la bergère cherche à éviter de faire dormir les brebis sur un sol trop chargé en bactéries. La couchade en filet surfume les alentours de la cabane et empêche un bon amendement sur le reste de la montagne. Lors de la garde «en libre», à l’époque où canis lupus ne fréquentait pas les alpages français, les brebis dormaient sur les crêtes, ce qui permettait un amendement enrichissant les sols les plus pauvres. On peut encore observer des traces d’anciennes couchades «en libre», des ronds souvent plus verts. Désormais contraintes et forcées, la paysagiste et la bergère ramènent tous les soirs les brebis à la cabane. En conscience, elles s’interrogent sur les limites de ce système: quels seront les paysages de la montagne quand les crêtes se seront appauvries et que l’ortie et le chénopode bon Henri auront envahi les alentours des cabanes ?

Pastoralisme et durabilité

En montagne, le paysage est construit chaque jour à partir d’une mine d’informations permettant de mener au mieux l’ajustement délicat entre les besoins du troupeau dans sa diversité, les ressources fourragères fragiles, une biodiversité remarquable et des sols souvent rares et composés majoritairement de roche. Comment faire vivre la montagne sur le long terme ? Le pastoralisme doit affronter aujourd’hui les mutations sociales, économiques et environnementales auxquelles fait face notre société. Le grand prédateur présent dans les Alpes a remis en cause l’ensemble du système pastoral qui s’était construit en presque un siècle. Le métier a été forcé à s’adapter et à faire évoluer ses pratiques sans concertation ni approbation des utilisateurs de la montagne. De nombreuses aides de l’Etat sont mises en place pour compenser les pertes et le surplus de la charge de travail. Ces politiques de pansement ne semblent pas enrayer le problème qui s’aggrave d’année en année, généralisé peu à peu à toute la France. C’est en adoptant une posture de projet, d’innovation et de réflexion que les alpages pourront s’adapter aux changements. En rénovant les cabanes des bergers, en réalisant des écobuages et défrichage pour réouvrir les milieux, en créant des impluviums pour abreuver les brebis, les montagnes resteront dans leur temps tout en s’améliorant en douceur. Le paysage des montagnes pastorales sera en évolution, mais le lien qui lie le berger et sa montagne demeurera.

En quoi l’alpage est-il un paysage de l’après pétrole ?

Le collectif Paysages de l’après-pétrole a dénombré cinq critères pour caractériser les paysages de la transition 14, qui sont présents dans cette pratique millénaire. Le pastoralisme valorise l’herbe d’alpage, une ressource locale, sans avoir besoin d’énergie fossile. Le fonctionnement des bâtiments est exemplaire en terme énergétique car, éloigné de tout réseau électrique, il s’autonomise avec des panneaux solaires et des batteries. Le pastoralisme est une pratique durable qui traverse les âges. Il a fait ses preuves sur le long terme et continue de perdurer en tant que paysage pour la transition. La transdisciplinarité du métier de berger est un point fort du pastoralisme. Le berger sait s’occuper des bêtes et, pour ce faire, gère des espaces naturels dont il perpétue la beauté. Les Causses et les Cévennes ont été reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que « paysage culturel de l’agropastoralisme méditerranéen ». Cette reconnaissance devrait encourager le pâturage des troupeaux en zone naturelle afin de préserver leurs ressources renouvelables au bénéfice de tous.

  • 1 Espace délimité par des limites naturelles (vallons, rivière, barres, …) qui permet de gérer l’herbe mensuellement : quartier de juillet, d’août, septembre, …

  • 2 Elle ne fait pas grande concurrence à ses voisines qui s’étalent sur 400 ou 500 Ha : l’alpage des Abeyrons, de Chalufy et de Juan, eux aussi occupés tout l’été par les troupeaux.

  • 3 Terme provençal désignant la marque de l’éleveur pour distinguer son troupeau des autres brebis dans un troupeau mélangé. Lorsque l’on appose la marque sur les brebis on dit alors qu’elles sont « péguées ».

  • 4 Herbe épaisse et plus haute ayant atteint un stade de maturité avancé qui plaît moins aux brebis. Cette herbe pourrait être valorisée par un pâturage mixte avec des vaches.

  • 5 Terme provençal désignant la façon dont les brebis s’étalent dans les pâtures pour consommer chacune à distance suffisante de l’autre.

  • 6 Manière dont le berger mène ses bêtes.

  • 7 Zone marneuse très glissante que les brebis traversent en créant des drailles (voir note 10). Ce type de roche caractéristique de la région donne un aspect désertique aux montagnes.

  • 8 Quand les brebis se rapprochent à cause de la chaleur méridienne et de la quantité d’herbe ingérée dans leur panse, ou rumen. Pendant cette période, les brebis ruminent.

  • 9 Les brebis repères se démarquent par leur couleur, leur race, la sonnaille qu’elles portent ou tout autre signe distinctif.

  • 10 La draille est un chemin qu’ont créé les brebis à force d’y passer. Ces drailles impactent le paysage. On peut y voir une attaque érosive de la courbature du

  • 11 Un vol de vautours peut annoncer une attaque de loup. Une crotte de loup montre un passage à cet endroit.

  • 12 Diplômée paysagiste concepteur, Laura Nowak trouve de nombreuses similitudes entre le métier de bergère et celui de paysagiste. Le métier attire désormais des personnes en quête de sens, qui ne sont pas issus du monde rural et apportent de nouvelles compétences du fait de leurs études de géographie, d’écologie, de gestion ou de protection de la nature. Beaucoup d’entre eux ont suivi la formation de l’École du Merle à Salon-de-Provence, avec une approche environnementale du métier. La prédation toujours plus forte d’année en année encourage le maintien aux aides à l’embauche de bergers et d’aide-bergers. Ceux qui souhaitent s’initier au métier passent donc souvent par le statut d’aideberger, ce qui ouvre la porte à une multitude de profils.

  • 13 Lieu où les brebis se couchent pour ruminer la nuit ou durant la chaume. Ces lieux sont à l’origine définis naturellement par les brebis mais désormais contraints à l’aide de filets électriques.

  • 14 Partir des ressources locales, viser des solutions multifonctionnelles à partir d’un regard transversal, prévoir l’implication des habitants et viser la beauté.

Références

En savoir plus

Références bibliogaphiques

  • Roger Blench, 2001. You can’t go back. Pastoralists in the new millenium, FAO.

  • Marc Bloch, 1931. Les Caractères originaux de l’histoire rurale française, tome 1, A. Colin, Paris.

  • Michel Meuret (Coord.), 2010. Un savoir-faire de bergers, QUAE.

  • Dominique Henry, 2012. ”Entre-tenir la montagne”: paysage et ethnogéographie du travail des éleveurs en montagne pyrénéenne: hautes vallées du Gave de Pau, de Campan et d’Oueil-Larboust.» Université Toulouse le Mirail - Toulouse II.

  • G. Lebaudy, B. Caraguel, Alpes 2010, « Un berger, des bergères,… Nouveaux enjeux d’un métier en mutation », Fédération des alpages de l’Isère,Association des Bergers de l’Isère.