Seine-Saint-Denis (93) : réparer les familles
Le Magazine Du Centre National De La Fonction Publique Territoriale – N° 44 – Juin 2021
June 2021
Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT)
Les Services d’Accueil de Jour et de soutien à la parentalité (SAJ) proposent un accueil collectif à une trentaine de familles, incluant parents et enfants de 0 à 6 ans, reçues chaque semaine sur une demi-journée. Les parents se rencontrent autour d’activités collectives ou individuelles, dans les locaux des SAJ ou en extérieur, (café des parents, activités ludiques et/ou éducatives ateliers bien-être, séjours familles, repas, temps festifs, entretiens individuels ou familiaux…). Avec le soutien d’équipes professionnelles pluridisciplinaires et d’autres parents engagés, cette complémentarité permet d’adapter le plus finement possible l’accompagnement aux réalités de chaque famille accueillie, et d’aider chacune d’entre elles à retrouver une stabilité relationnelle favorable au bon développement des enfants.
To download : plaquette_saj.pdf (5.9 MiB), service_public_territorial_juin_2021_numero_44.pdf (980 KiB)
En 2001, le Conseil départemental de Seine-Saint Denis innove avec une structure unique en son genre : un service d’accueil de jour (SAJ) et de soutien à la parentalité. Son principe ? Des familles souffrant de troubles de parentalité s’engagent à venir passer une demi-journée par semaine avec d’autres familles, en présence d’une équipe pluri - disciplinaire, composée d’un éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants, animateur, puéricultrice, assistante sociale, conseillère en économie sociale et familiale et psychologue. Les accueils se font avec des temps collectifs et/ou individuels, autour d’activités ludiques ou éducatives : temps festifs, repas, ateliers, sorties culturelles ou dans les parcs. Une buanderie est mise à disposition des familles notamment pour celles qui sont logées à l’hôtel. Une cuisine pour préparer les repas est également accessible aux familles qui le souhaitent.
À l’aide de professionnels, les familles peuvent apprendre au contact des autres, surmonter des difficultés familiales, se reconnecter au territoire, à ses ressources patrimoniales, culturelles ou sociales. « Chaque fois qu’il le faut, nous les orientons vers les acteurs sociaux, pour qu’ils se créent un réseau dans lequel ils pourront piocher après », note Rachid Taleb, responsable du SAJ de la Courneuve. Les parents ne viennent jamais de leur propre initiative. À chaque fois, un professionnel de l’enfance les envoie, parfois dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance et de la prévention d’un placement, mais pas toujours. « Tout est très transparent : le premier jour, je leur explique pourquoi ils ont été orientés par le professionnel et quel travail on peut faire ensemble. Si les parents sont d’accord pour venir au SAJ, nous passons un engagement moral. » Un interprète peut être présent, lorsqu’une famille d’origine étrangère n’appréhende pas la langue française dans toutes ses subtilités. « C’est important. Ils ont fait le premier pas, il faut aussi que nous, nous allions vers eux. »