Espaces informels
2017
Tous Urbains a toujours été très attentif à la question de l’informel. Notre position est de considérer que l’informalité (qui recouvre l’ensemble des réalités et pratiques urbaines qui se situent à la fois hors du champ d’intervention directe de la puissance publique et hors du marché officiellement régulé) ne constitue pas un sous-système marginal, au sein du système urbain, mais bel et bien un mode ordinaire de production, d’organisation et de fonctionnement du monde contemporain. De ce fait même, l’informalité n’est pas forcément « déviante », ni même cachée — bien que les mafias et les réseaux clandestins et illégaux s’y déploient aisément. Elle se manifeste partout, très explicitement, elle procède souvent de choix motivés des individus et des groupes qui n’y sont pas tous contraints, loin de là. Elle permet d’apporter des réponses adéquates et (relativement) satisfaisantes à des besoins de populations nombreuses, et pas seulement les plus démunies.
Ce dossier regroupe deux dossiers thématiques de la revue Tous Urbains, publiés respectivement en 2014 et 2016, et qui posent la question de l’informel dans toute sa diversité :