Londres et Paris concentrent les activités à valeur ajoutée
Remi Dormois, mars 2013
L’ensemble des cartes et données statistiques présentées dans cette section visent à illustrer le processus de métropolisation dans sa dimension économique. Les emplois stratégiques, les activités à haute valeur ajoutée tendent de plus en plus à se concentrer dans les grandes villes accentuant ainsi les inégalités territoriales en termes de dynamique de développement entre ces métropoles et les autres villes. Cette dynamique est commune à l’ensemble des pays européens mais son intensité est impactée par les caractéristiques de l’armature urbaine préexistante. Par exemple, la domination de Paris et de Londres dans l’armature urbaine de la France et de la Grande Bretagne amplifie le processus de polarisation. Inversement, l’absence de la domination d’une très grande ville dans le cas allemand ou suisse se traduit par un processus de polarisation plus diffus au bénéfice de plusieurs agglomérations.
En 2002, le magazine économique américain Forbes a établi un classement mondial des 500 groupes les plus puissants en fonction de leur chiffre d’affaire. Un certain nombre d’entre eux étaient européens et la carte ci-dessous localise leur siège social. Le processus de concentration est particulièrement visible puisque seulement quelques métropoles européennes émergent.
La concentration de l’emploi dans la région parisienne est plus forte que celle de la population. Pour les autres agglomérations, le nombre d’emplois reste proportionnel au nombre d’habitants.
Le processus de concentration spatiale des emplois dans les grandes agglomérations est encore plus visible si l’on se limite aux emplois dits métropolitains supérieurs, c’est-à-dire appartenant aux secteurs d’activités caractéristiques de la nouvelle économie tels que l’informatique, les banques et assurances, les services aux entreprises, la recherche, les télécommunications et l’information.
La polarisation sur les très grandes villes s’observe aussi sur le plan de l’offre universitaire. Les étudiants sont localisés principalement dans une dizaine de métropoles1. Les politiques publiques récentes visant à la mise en place de pôles universitaires d’envergure européenne ont davantage accéléré le processus qu’elles n’ont visé à le contrer.
1 Carte des pôles de recherche et d’enseignement supérieur, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 2010.