PAP 76 : paysans et paysages de l’après-pétrole quatre enquêtes de terrain démonstratives
Laurence Renard, Gaëlle des Déserts, Marc Benoît, juin 2024
Le Collectif Paysages de l’Après-Pétrole (PAP)
Un nombre significatif d’agriculteurs explore avec succès les multiples alternatives qui permettent de réconcilier l’économie productive et le milieu terrestre. Leur démarche d’adaptation aux caractères des sites ainsi que leur fort ancrage dans le territoire local tendent à montrer que la mutation nécessaire de nos systèmes agricoles pourrait utilement s’effectuer sous le signe du paysage. Le collectif PAP accompagne un groupe de travail « Paysans Paysages » pour construire la ferle de l’Après-Pétrole. Dans cet article, les auteurs rendent compte des enquêtes de terrain.
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Alors qu’un nombre significatif d’agriculteurs explore avec succès les multiples alternatives qui permettent de réconcilier l’économie productive et le milieu terrestre, la résistance des filières agro-industrielles continue à susciter la régression des politiques environnementales nationales et européennes. Ces expérimentations s’imposent pourtant comme une relève indispensable 2.
Pour étudier la façon dont elles se fondent sur la réalité des paysages et sont amenées à les transformer, le collectif Paysages de l’après-pétrole a enquêté auprès de quatre fermes en France. Leur démarche d’adaptation fine aux caractères des sites ainsi que leur fort ancrage dans le territoire local tendent à montrer que la mutation nécessaire de nos systèmes agricoles pourrait utilement s’effectuer sous le signe du paysage.
Renouer avec le socle
Le paysage est le résultat visible des pratiques d’aménagement sur les territoires. Dans les siècles passés, les systèmes agricoles s’établissaient en lien étroit avec leur assise géographique. A l’inverse, aujourd’hui, les activités agricoles sont le plus souvent pensées indépendamment des singularités géomorphologiques locales et sans réflexion quant à leur résultat spatial. En recourant massivement à des substances externes à l’exploitation, l’agriculture industrielle promue par la modernité d’après-guerre ne considère pas les composantes chimiques, biologiques et physiques du milieu ambiant comme des ressources, mais plutôt comme des contraintes. Elle développe donc ses paysages dans une indépendance relative à leur socle géographique. A l’inverse, les approches agro-écologiques les utilisent comme autant de points d’appui. Elles ne s’intéressent pas, pour autant, à l’aménagement du territoire dans son ensemble. Or, la mise en place efficace de l’agro-écologie devra nécessairement modifier l’organisation spatiale héritée de l’agriculture industrielle 3. L’utilisation des potentiels et diversités biogéographiques du paysage constitue donc un moyen essentiel pour rendre l’agro-écologie plus efficace et lui permettre de se diffuser dans le monde agricole. Le rôle joué par les agriculteurs dans la création, l’entretien et la gestion des paysages, quand ils sont reconnus de qualité, contribue par ailleurs à améliorer la reconnaissance de la société à leur égard.
Un groupe de travail sur le thème « paysans paysages »
Le Collectif PAP a monté un groupe de travail en 2019 pour étoffer ces analyses en retournant sur le terrain. Ceux qui vivent et travaillent sur une ferme observent constamment leur territoire. Comment mettent-ils à contribution cette connaissance fine de leur milieu de vie pour alimenter leurs projets ? Par l’attention qu’elles portent à l’espace, aux potentialités qu’il recèle et aux savoir-faire des paysans pour valoriser leurs ressources locales, de quelle façon les approches paysagères contribuent-elles à améliorer les connaissances et pratiques en agro-écologie ? Au-delà du périmètre de l’exploitation, le paysage permet l’échange et le croisement de regards entre paysans et habitants puisqu’il est leur cadre de vie commun. Comment les solutions trouvées à l’échelle d’une ferme grâce à l’approche paysagère peuvent-elles favoriser les logiques de développement durable et de transition sociale et écologique du territoire ?
Quatre exploitations qui inventent les fermes de l’après-pétrole
A partir d’une liste d’une cinquantaine de cas identifiés par le groupe et ses partenaires, les fermes visitées ont été choisies pour leurs pratiques agro-écologiques explicites, relativement documentées, et leur recours à une démarche paysagère 4. Approchant une surface comparable autour de cent hectares, les quatre exploitations étudiées diffèrent par leurs productions et leur contexte. La ferme du Vernand est gérée par Rémi Janin sur 111 hectares dans les monts du Haut Beaujolais à Fourneaux (Loire). Rémi Janin y élève 85 ovins et 45 bovins en plein air intégral dans un paysage de vallons et de monts où alternent boisements et vues dégagées. Sur les 140 hectares de la ferme des Ruelles à Tilly (Eure), Michel Galmel développe des grandes cultures, quatre hectares en arboriculture et 0,4 en maraîchage dans le plateau du Vexin bossu. La ferme se présente comme un îlot entouré de haies au cœur du plateau céréalier, telle une oasis de vergers contrastant avec le paysage ambiant. Nicolas Blanchard, l’un des trois associés de la ferme de la Niro (commune de Boupère en Vendée) travaille sur 80 hectares en polyculture-élevage, bovins laitiers et légumes de plein champ dans un paysage relativement plat. Le bocage y tisse une trame ancrant l’exploitation dans son territoire en lisière urbaine, avec des équipements communaux visibles depuis la ferme.
Cédric Deguillaume entretient 140 hectares de surfaces fourragères, de landes à myrtilles et de maraîchage à la ferme de la Monédière (Commune de Chaumeil en Corrèze), dans les massifs boisés du même nom à 900 mètres d’altitude. Ses brebis limousines en plein air intégral maintiennent la lande ouverte au sein des massifs environnants plantés de résineux, offrant des plages claires en contraste fort avec le contexte forestier 5 .
Méthode de l’analyse de terrain
Le groupe d’enquêteurs comprend au moins quatre membres du collectif PAP et un expert invité. La visite de terrain et les entretiens avec le fermier sont conduits pendant un jour et demi à partir de la même grille de questions. Sur place, le groupe parcourt l’exploitation, identifie les différentes composantes de ses paysages, prend des croquis sur le vif et des photographies, et évalue ses qualités agro-écologiques. Les différents motifs paysagers signalés par le fermier sont recensés de façon systématique puis transcrits sur une carte. La méthode mise au point par Alain Freytet situe ces motifs, les parcours et les vues en identifiant les lieux par leurs noms. Le but de la visite est d’élaborer une lecture de paysage globale explicitant l’ancrage de l’exploitation dans son substrat local, de décrire le système de production de la ferme et son degré d’insertion dans le territoire. Le socle géographique et l’histoire sont souvent une clé de compréhension du parcellaire, du tracé des chemins et de la forme des bâtiments. Après l’enquête, un bloc diagramme représentera l’ensemble de ces relations. L’analyse paysagère est consolidée par une évaluation agro-écologique, socio-territoriale et économique élaborée à partir de la méthode Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles (IDEA version 4) 6. La méthode IDEA permet une évaluation globale de la durabilité de chaque ferme à partir de 53 indicateurs. Son croisement avec l’enquête paysagère vérifie la santé de l’exploitation et permet d’évaluer si ces fermes constituent ou non des références dont le modèle pourrait se dupliquer. La visite se passe sur le terrain, au fil de discussions libres, selon le parcours choisi par l’agriculteur. Au-delà des indicateurs factuels et chiffrés attendus, on entre dans le récit de son projet, dans la compréhension de ses pratiques pour chaque secteur. Laissant une bonne place à la perception, à l’histoire personnelle, aux connaissances vernaculaires comme aux intuitions, la visite commence par la découverte de son lieu préféré, son « bon coin » agréable, qui l’inspire et dont il est fier. Ces visites se déroulent dans une atmosphère de plaisir partagé.
Le paysage au service de l’agro-écologie
Les outils du paysage pour mieux appréhender les caractéristiques singulières du domaine exploité
Le groupe de travail a cherché à repérer des agriculteurs pourvus d’une formation en paysage afin d’analyser comment cette compétence contribue à l’efficacité de leur agriculture 7. Ce profil étant relativement rare, le choix a été fait de s’intéresser aussi à des fermes qui mobilisent le paysage de façon plus implicite.
Les membres du Collectif PAP ont constaté, lors des visites avec les agriculteurs, avec quelle précision ceux-ci connaissent les multiples trajets de l’eau, les micro-climats, les variations des sols. A partir de cette observation des configurations du substrat et de leur qualité, des décisions techniques précises valorisent au mieux chaque portion d’espace, le différencient et en renforcent le caractère. Rejoignant la notion de « ménagement » qui consiste à faire avec la géologie, l’eau, l’exposition et le végétal plutôt que contre, ces pratiques dessinent autant d’écopaysages aux faciès variés qui identifient ces fermes par leur style d’aménagement 8. Les outils et méthodes d’observation du paysage, de son détail et de son évolution contribuent à la conduite de pratiques agricoles qui réduisent leurs impacts sur les écosystèmes. L’observation des micro-facettes paysagères d’une ferme fonde une action qui ne vise pas à produire toujours plus, mais toujours mieux en matière de qualité des produits alimentaires, mais aussi de biens communs et co-bénéfices produits par ces fermes : qualité des sols, qualité des ressources en eau, densité des zones humides, santé de la biodiversité et aménité du résultat. Pratiquer régulièrement un « tour de plaine » pour observer le visage général de l’exploitation, utiliser une carte des parcelles et de leur environnement pour le représenter, mobiliser la photo comme outil d’observation pour reconnaître et nommer les unités de paysage 9 et, à partir de là, pour spécifier leur utilisation : généraliser l’appréhension systémique que permettent les outils du paysage assurerait une montée en compétences des agriculteurs, améliorant leurs pratiques en termes économiques aussi bien qu’écologiques, et redonnant à leurs actions la dimension d’un aménagement efficace redevenu appréciable sur le plan visuel.
L’ingéniosité pour composer avec l’existant
Etablies en contexte montagnard avec des handicaps en termes d’altitude, de pente et de climat, ou bien placées en lisière d’urbanisation, sur un sol moins riche, les fermes enquêtées se situent dans autant de contextes mal adaptés au déploiement du modèle agricole de l’après-guerre. De ce fait et par principe, elles entendaient imaginer d’autres orientations pour tirer parti de leur milieu tout en conservant leur taille modeste. En les provoquant à respecter le socle paysager et à le rendre plus visible, ces environnements difficiles ont démultiplié la capacité d’adaptation des agriculteurs. Ces quatre paysans ont passé leur enfance sur la ferme et tirent de la transmission familiale leur connaissance très ajustée de leur exploitation. Il arrive que les techniciens qui interviennent sur les fermes ne reconnaissent pas ces savoirs empiriques qui peuvent se révéler plus fins qu’une approche de bureau d’étude. Lorsque les plantations de haies, les vergers et les nouvelles constructions ont été conçus ou inspirés par ces agriculteurs, les aménagements se révèlent harmonieusement adaptés au fonctionnement de la ferme. La construction ou la transformation des bâtiments agricoles y prennent aussi une valeur 10.
L’élevage et l’arbre au cœur d’un paysage de production
Chacune de ces fermes fournit plusieurs productions : ovins, bovins, grandes cultures, légumes de plein champ ou en serres, fruits cultivés ou myrtilles sauvages. L’élevage à l’herbe y est considéré comme une composante nécessaire de l’équilibre agronomique comme des paysages. Par ailleurs, l’arbre est présent chez ces quatre paysans sous des formes diverses : haies encadrant les parcelles cultivées ou pâturées, arbres isolés ou alignés identifiés et protégés, arbres forestiers dans des prés-bois pâturés, arbres fruitiers en vergers. Elément agricole à part entière, l’arbre interagit avec les cultures et les animaux dans un système de polyculture-élevage-arboré qui tire de sa présence sa qualité écologique aussi bien que visuelle.
Fondé sur la sobriété, un équilibre entre production agricole et production énergétique
Chaque agriculteur entend réduire son usage d’intrants. Il limite l’achat d’aliments pour ses animaux en valorisant les ressources fourragères dont il dispose selon la saison,- herbe, foin, feuilles d’arbres ou de buissons -, complétant les rations avec des céréales fabriquées sur place ou en échangeant avec des fermes voisines. Les animaux sont élevés quasi intégralement en plein air au Vernand et à La Monédière, ce qui améliore leur santé, permet de limiter la taille des bâtiments et anime le paysage. Illustrant leur résilience et leur recherche d’autonomie, ces quatre fermes sont exemplairement sobres dans leur consommation d’eau, d’intrants chimiques et d’énergie. Les ressources naturelles locales en eau, sol et biodiversité conditionnant leur projet agricole, leur extension en surface et leur consommation de fossiles reste limitée. Travaillant à réduire leurs besoins, ces agriculteurs visent l’autoconsommation en énergies renouvelables : avec ses cultures de miscanthus pour chauffer les bâtiments agricoles, la ferme des Ruelles est autonome en énergie. A la ferme de la Niro, l’entretien du bocage fournit de quoi chauffer l’habitation et une partie des bâtiments communaux. Le séchoir à foin alimenté par des panneaux thermovoltaïques accroît la qualité des foins tout en assurant la consommation en électricité des véhicules de la ferme. A La Monédière, l’exigence d’économies comptabilise tous les déplacements pour limiter les trajets motorisés. Utilisant peu d’intrants issus du pétrole, ces systèmes contribuent peu au réchauffement climatique. A l’inverse, leurs arbres et prairies stockent du carbone. La production d’énergie y reste au service de la production agricole, vocation première de ces fermes qui réaffirment la vocation complexe de nos milieux de vie et, au-delà des crispations sur le conflit d’usage des terres agricoles, l’exigence de multifonctionnalité de ces espaces.
Le paysage au service du territoire
Un héritage inscrit dans une histoire
Les quatre exploitants ont repris la ferme familiale précédemment gérée par leurs parents. Incluant leur conjoint ou un associé extérieur au monde agricole, voire au territoire, ces transmissions se sont parfois passées dans des contextes économiques difficiles. En fonction de l’histoire familiale et de la place laissée au repreneur, elles se sont déroulées dans la continuité, avec un renforcement des principes agro-écologiques, ou bien en opposition au modèle familial précédent. La plus ancienne reprise remonte à vingt-cinq ans, la plus récente à sept. Dans chaque cas, l’agriculteur développe un important recul réflexif sur le modèle qu’il pratique. Cette histoire familiale est une composante importante du récit qui l’expose. Lorsqu’on dessine les paysages agricoles de demain, il est important d’étudier la manière dont ont été pensés les paysages d’hier, du fait notamment que la moitié des fermes transmises aujourd’hui le sont « hors cadre familial ». La démarche paysagère aide à visualiser ces histoires et à différencier leur incarnation spatiale.
Mises en scène et ouverture du paysage
Le projet d’exploitation créé par Rémi Janin épouse de façon parfaite les différentes entités paysagères de son exploitation et les incarne visuellement comme pourrait le faire un parc paysager. Les sentiers et parcours connectent la ferme avec sa position dans le site. L’ensemble du territoire de l’exploitation et ses troupeaux sont mis en scène par des artistes lors du festival Polyculture qui rassemble chaque année un nombreux public. De son côté, la ferme de La Monédière restitue le paysage originel de landes à myrtilles entretenu par ses brebis limousines. Les chemins qui traversent l’exploitation permettent aux nombreux promeneurs de jouir de vues dominantes sur le massif. Ouverte au paysage ambiant par plusieurs chemins qui la traversent, la ferme de la Niro a planté différents arbres pour en signaler les parcours. Dans le clos arboré de la ferme des Ruelles, les cheminements sont internes et son paysage en contraste avec les champs ouverts du plateau. Tous ces agriculteurs ouvrent leur exploitation au public par le maintien ou la création de chemins, l’animation de visites guidées, l’installation de panneaux pédagogiques, l’organisation d’évènements et l’hébergement à la ferme.
Paysage et dynamiques de circuit court
Répondant à la demande locale de reconnexion entre production et consommation, ces fermes développent des boutiques de produits locaux, des AMAP, des marchés de la ferme ou subviennent à la restauration scolaire. Particulièrement performantes en termes de développement local et d’économie circulaire, elles ont mis en place des circuits de proximité et communiquent sur les liens de leurs produits aux ressources de leurs paysages. Leur production alimentaire de qualité réduit les gaspillages et contribue à l’éducation sur le goût. Leurs spécialités attirent les visiteurs et intéressent les restaurateurs. Le soin du paysage par ces paysans définit leur exploitation comme un bien commun parcouru et vu par tous librement, qu’ils entendent faire connaître et partager. Ces paysans désirent donner à voir leur espace de travail et faire sentir l’enracinement des métiers du vivant. La passion communicative de ces pionniers sera-t-elle capable de reconnecter les habitants avec la prudence et la sobriété nécessaires à la préservation des écosystèmes ? Ces initiatives font évoluer les usages alimentaires et la consommation individuelle. A terme, elles pourront contribuer à impliquer les habitants dans la gestion collective de leur territoire.
Le paysage pour faciliter les liens avec les autres projets sur le territoire
Les pratiques de ces fermes exemplaires ont-elles essaimé, ou bien restent-elles isolées, encore tenues à distance par les dynamiques majoritaires vouées à l’agriculture intensive ? Les liens qu’entretiennent les quatre fermes avec leurs voisins, les institutions locales et les réseaux du monde agricole s’avèrent contrastés. Certains restent en repli sur leur ferme pour se préserver de la méfiance ou du désintérêt local, alors que d’autres ont tissé de forts partenariats territoriaux. Jouant sur plusieurs coopérations au-delà de la production alimentaire, la ferme de la Niro est particulièrement bien arrimée à son territoire. Elle bénéficie de contrats territoriaux pour la restauration du bocage vendéen et a rejoint un Groupe de recherche pour une agriculture paysanne économe et autonome (le GRAPEA, du réseau CIVAM). Cette aisance à coopérer fait partie d’habitudes ancrées dans l’histoire vendéenne. Les autres fermes ont noué des liens locaux ou nationaux pour soutenir et faire progresser leurs démarches. Celles-ci se propagent avec beaucoup de lenteur. Or le relais et l’appui des institutions locales - parcs naturels régionaux - chambres d’agriculture, EPCI…, sera essentiel pour soutenir et généraliser ces transformations. Ces approches novatrices sont en effet capables de mobiliser les acteurs locaux, les élus et les habitants. Lorsque le Parc naturel des Millevaches a lancé une étude paysagère sur le massif des Monédières, la lutte de la ferme contre l’enrésinement est devenue un symbole et une référence exemplaire en matière d’action.
Perspectives
Ces premiers résultats nous incitent à poursuivre notre travail d’enquête pour que ces agricultures paysagées réussissent à s’imposer dans l’agriculture européenne, lui permettant de s’engager dans un projet correspondant aux enjeux climatiques, écologiques et économiques de notre époque.
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2 Cf le communiqué Diversité et sobriété du Collectif PAP le 2 février 2024 www.paysages-apres-petrole.org/wp-content/uploads/2024/02/2024-02-02-Crise-agricole-sobri%C3%A9t%C3%A9-diversit%C3%A9.pdf
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3 Les démarches paysagères agroécologiques proposent notamment de recomposer la taille et la forme des parcelles à partir de l’étude de leur potentiel agronomique, de localiser de façon pertinente les trames arborées, lithiques et hydrauliques, d’implanter les cultures et troupeaux sur les terrains les mieux adaptés en fonction du changement climatique, de créer des réseaux de cheminements multi-usages et de concevoir des bâtiments plus durables.
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4 Une monographie détaillée des fermes visitées est disponible sur le site internet du Collectif PAP www.paysages-apres-petrole.org/paysans-paysages/
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5 Cette ferme a été explorée par la Plate-forme Osaé de Solagro : osez-agroecologie.org/deguillaume-carte-identite. Cf aussi le Signé Pap 73 – Les Monédières, paysage et projet de territoire – Laurence Renard, avec Régis Ambroise, Alain Freytet, Odile Marcel.
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6 Cette méthode a été construite par un comité interdisciplinaire composé d’enseignants-chercheurs (Bordeaux Sciences Agro, AgroParisTech), de chercheurs (INRAE), d’instituts techniques (Institut de l’élevage) et d’acteurs du développement agricole (Bergerie nationale de Rambouillet, Centre d’écodéveloppement de Villarceaux).
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7 C’est le cas de Cédric Deguillaume à la ferme de La Monédière et de Rémi Janin au Vernand, qui utilisent les outils des concepteurs pour aborder leur paysage. Michel Galmel est familier du monde du paysage puisque son frère est paysagiste-entrepreneur : il gère la composition du site et jardine à l’échelle de la parcelle. De son côté, Nicolas Blanchard structure son paysage de façon cohérente et pensée, même s’il ne tient pas de discours sur ce sujet.
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8 Signé PAP n°38, La terre n’est pas plate. Comment utiliser les terroirs pour reconquérir la biodiversité et les paysages des espaces ruraux. François Tacquard, www.paysages-apres-petrole.org/wp-content/uploads/2020/03/ARTICLE-38-Collectif-Pap-FT-1.pdf
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9 Unité de paysage : ensemble relativement homogène en termes de topographie, d’exposition, de dynamique végétale, mais aussi en termes de perception et d’ambiance.
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10 C’est le cas des serres et de la stabulation que l’architecte Simon Teyssou, lauréat du Grand prix de l’urbanisme 2023, a installé à la ferme de La Monédière. En cohérence avec la configuration du site, les nouvelles constructions sont implantées sur la même courbe de niveau que les anciennes terrasses.
Références
En savoir plus
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La France, un territoire à ménager, R. Brunet, 1994.
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Pays, paysans, paysages dans les Vosges du Sud, Groupe de recherches INRA-ENSSAA,1977, Inra éditeur.
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Quels paysages avec quels paysans ? Les Vosges du Sud à 30 ans d’intervalle, J. Brossier et al. 2008, Quae éditeur.
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Agriculteurs et Paysages, dix exemples de projets de paysage en agriculture, R. Ambroise, F. Bonneaud, V. Brunet-Vinck, Educagri-éditions, 2000.
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Projet d’exploitation agricole et paysage, R. Ambroise, M. Toublanc, F. Bonneaud, APPORT, IFV, 2009.
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Benoît M., Rizzo D. et al. 2012. Landsacpe agronomy : a new field for adressing landscape dynamics. Landscape Ecology (27) pp.1385-1394.
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Paysage et agriculture, pour le meilleur !, R. Ambroise, M. Toublanc, Educagri-éditions, 2015.
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Gestion des paysages viticoles, C. Herbin, IFV, 2015.
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Aménager les paysages de l’après-pétrole, R. Ambroise, O.Marcel, Editions Charles Léopold Mayer, 2015.
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Réaménagement foncier territorial et agro-écologique dans la vallée de la Bruche : le paysage au cœur des enjeux comme outil et projet, J.-S. Laumond, R. Ambroise, M. Benoît, Agriculture, Environnement et Société volume 7, 2017.
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La ville agricole, R. Janin, Ed. Openfield 2017.
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Sciences du paysage. Entre théories et pratiques. P. Donadieu, 2017. Lavoisier Editeur.
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Nouvelles agricultures, nouvelles architectures agricoles, H.Cividino, Le Moniteur, 2018