Grand Centre – Communauté D’agglomeration Du Pays De Grasse
Renaturer les Quartiers Prioritaires de la Ville #1
janvier 2024
Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT)
Dans le cadre de la Fabrique Prospective, chaque intercommunalité accompagnée a constitué un groupe de travail local composé d’une quinzaine d’acteurs de son choix. Le groupement Ellyx et Oxalis a animé quatre séminaires locaux dans chaque territoire afin d’aider les groupes de travail à se projeter dans le long terme et à coconstruire un programme d‘actions à mener à court terme autour des quatre axes de la Fabrique Prospective :
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L’amplification de la transition écologique des QPV ;
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L’émergence et le développement de nouvelles activités économiques fondées sur la nature dans les QPV ;
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Le lien social et la participation des habitants à la vie publique ;
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Le renforcement de la cohésion territoriale, c’est-à-dire les liens entre les QPV et leurs territoires environnants.
Retour d’expérience avec la communauté d’agglomération du Pays de Grasse
À télécharger : grand_centre_id.pdf (8,5 Mio)
Située dans les Alpes-Maritimes, la communauté d’agglomération du Pays de Grasse (CAPG) regroupe 23 communes et un peu plus de 100 000 habitants pour une superficie de 490 km2. Le territoire comprend 82 % de forêts et milieux semi naturels et est caractérisé par trois types d’espaces : la plaine alluviale de la Siagne, l’arrière-pays collinaire et la zone montagneuse de moyenne altitude. Le savoir-faire lié à la parfumerie du Pays de Grasse est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) depuis 2018. Au- delà des plantes à parfum, Grasse est historiquement un lieu de production de vin d’orange. La ville a également obtenu le label Ville d’art et d’histoire en 2003. Grand Centre est l’un des deux QPV de la ville de Grasse. Il compte 6 806 habitants soit 13,97 % de la population de Grasse. Grand Centre regroupe le centre historique et le quartier Saint-Claude (quartier de la gare). Composé de ruelles en pente, rues étroites, dédales, placettes, jardins, escaliers, le centre historique est traversé en sous-sol par des cours d’eau et des sources ce qui génère une humidité importante dans les bâtiments et participe à la dégradation des logements.
Lors de l’élaboration du contrat de ville 2015-2023, les habitants ont souligné le caractère minéral du centre historique ainsi que son manque de végétation et d’espaces publics. Par ailleurs, le parc privé du quartier, qui représentait 81,6 % en 2021, connait des problématiques d’insalubrité et la présence de marchands de sommeil.
Dans le cadre de la Fabrique Prospective, une vingtaine d’acteurs locaux ont été réunis par Jérôme Viaud, président de la CAPG et maire de Grasse, et Valérie Têtu, chargée de mission économie sociale et solidaire à la CAPG : services déconcentrés de l’Etat, bailleurs sociaux, agence régionale de la biodiversité, Ademe, associations locales, services de l’intercommunalité et de la ville, LPO, Région Provence - Alpes - Côte d’Azur, société coopérative d’intérêt collectif (Scic) Tetris, conseil citoyen, club des entrepreneurs de Grasse, etc. Ils ont élaboré une vision autour de quatre axes :
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les cheminements du quartier sont valorisés : les ruelles et rues ont été retravaillées pour mailler le quartier et les territoires environnants. Ces cheminements, arborés en vue de rafraichir la ville, sont propices au développement de la biodiversité. Un funiculaire a été installé passant par la gare et la piscine notamment ;
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l’eau est devenue un atout du quartier (phyto épuration en pied de bâtiments, révélation des canaux, microcentrale électrique, etc.) ;
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le quartier est végétalisé : les cours d’école végétalisées sont adaptées à l’augmentation des températures liée au changement climatique. Des aménagements favorisent la biodiversité (ex. installation de nichoirs) et les projets agricoles et floricoles ;
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des formations en lien avec la transition écologique et solidaire sont construites en lien avec Grasse Campus.
Dans la perspective de répondre à cette vision, les participants aux séminaires locaux ont coconstruit un programme d’actions autour de trois axes :
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mobiliser les acteurs locaux et habitants pour les sensibiliser à la nature : organiser des événements (ex. une fête de la nature dans le QPV à chaque saison, un festival du cinéma nature, etc.) ; organiser des balades sensibles dans le quartier en utilisant les sciences participatives pour découvrir la biodiversité ; réaliser un concours de balcons fleuris dans le quartier ; mettre en place des actions de renaturation avec les commerçants du quartier (pergolas végétales, plantes comestibles, etc.) ; créer des jardins partagés ;
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récolter des données sur l’eau, les îlots de chaleur et l’état de la biodiversité dans le QPV : réaliser un schéma de gestion et de valorisation des eaux comportant un diagnostic des zones humides et des eaux de ruissellement,une étude de la salubrité des rez-de- chaussée et une étude sur les leviers permettant la valorisation de la ressource en eau ; cartographier les espaces de nature existants ; identifier les ilots de chaleur urbain ; récolter des données sur la biodiversité en lien avec l’atlas de la biodiversité en cours et via des outils de sciences participatives ;
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favoriser le compostage dans le QPV : réaliser une cartographie des emplacements pouvant accueillir des composteurs et identifier les solutions de collecte les plus adaptées (cf. encadré ci-dessous) ; mettre en place une collecte de déchets et marc de café auprès des restaurateurs du quartier ; concevoir et organiser des actions de sensibilisation, de communication, de formation, de suivi à destination des habitants (ex. réunions publiques, ateliers de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire, etc.).