Avec ou sans opérateur de covoiturage ?
Multiples expérimentations de covoiturage autour de l’aire toulousaine
septembre 2023
Autour de Toulouse, au sein de l’aire d’attraction de la Métropole, dans la dynamique de croissance démographique et dans le terreau associatif prospère du territoire, plusieurs tentatives pour développer le covoiturage et l’autostop organisé ont vu le jour depuis les années 2000. L’AOM Tisseo collectivités se saisit de ce sujet dès 2008 en choisissant de développer un service de de covoiturage puis soutenant diverses initiatives. Plusieurs expérimentations ont cohabité sur le territoire, dans des formes de gouvernance multi-partenariales et publique-privée, révélant des visions différentes du covoiturage et de son avenir. Ce territoire se caractérise notamment par l’absence d’incitations financières aux covoitureurs dans les dispositifs développés.
Personnes interrogées :
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Julien Calle, Responsable des transports et déplacements et Véronique Lavandier, chargée de mission mobilité durable à la Communauté d’agglomération du Sicoval
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Christophe Doucet, Directeur planification écomobilité à Tisseo Collectivités
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Eric Jubault, Direction des Routes, Service Etudes et Prospectives au Département de la Haute-Garonne
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Anne Julia, Responsable Développement Durable chez Aéroport Toulouse Blagnac et Guillaume Raffier, Business Analyst chez Sopra Steria (projet européen COMMUTE)
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Dina Likht, Mobilité Gestion Réseaux, Stratégie Mobilité et Coordination partenariale à Toulouse Métropole
Porté par l’attractivité croissante de Toulouse, les territoires de la grande agglomération toulousaine sont marqués par des dynamiques d’évolution différenciées des pratiques de déplacement
Depuis plus de dix ans, l’aire d’attraction de Toulouse gagne en moyenne 18 300 habitants chaque année, soit un rythme de croissance de 1,37 % par an. Il s’agit de la deuxième aire d’attraction la plus dynamique de France, juste derrière Bordeaux. Elle comptabilise 1,4 millions d’habitants (2020), dont la moitié réside à Toulouse Métropole. Le taux de croissance démographique est plus fort dans les EPCI voisins, témoignant des effets de la métropolisation et l’accélération de la périurbanisation. Par ailleurs, 69 % des actifs de l’aire d’attraction travaillent dans une commune de Toulouse Métropole 1.
Tisseo Collectivités est l’autorité organisatrice des mobilités de Toulouse Métropole et de deux EPCI limitrophes : la communauté d’agglomération du Sicoval et la Communauté d’agglomération du Muretain, un ensemble nommé “grande agglomération toulousaine”. Les pratiques de mobilité suivent des dynamiques différentes à l’intérieur de cet espace selon la densité et la desserte en transport en commun : la dernière Enquête Ménage Déplacement (EMD) de 2013 montrait ainsi que la part modale de la voiture particulière était de 40 % à Toulouse contre 78 % dans la périphérie éloignée. Alors que les déplacements en voiture des toulousains connaissent une forte baisse par rapport à 2004, et amorcent une baisse pour les habitants de la proche périphérie, ils augmentent pour ceux de la périphérie éloignée.
Parmi les territoires rencontrés (Toulouse métropole et le Sicoval), on note différents enjeux de mobilité :
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Toulouse métropole est très dense et connait des problématiques de congestions importantes. Elle porte des objectifs d’apaisement de la ville-centre, en réduisant les flux de voiture interne, en mettant l’accent sur le développement de la pratique du vélo et des transports en commun (avec une 3e ligne de métro notamment).
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Le Sicoval regroupe des territoires à la densité très variable, avec des communes limitrophes de Toulouse (Labège, Ramonville) très denses et des communes rurales. Les principaux axes de communication se trouvent dans la vallée, en direction de Toulouse, desservis par l’autoroute et le train, tandis que les coteaux sont desservis par des TAD principalement. Le développement du vélo et la prochaine desserte métro de la 3e ligne sont les principaux enjeux portés politiquement.
D’après l’EMD 2013, 1,8 millions trajets sont réalisés en voiture chaque jour. Ce chiffre est resté stable par rapport à l’EMD précédente, en 2004, témoignant d’une baisse générale de l’utilisation de la voiture alors que dans le même temps, le territoire a gagné plusieurs dizaines de milliers d’habitants. L’enquête mobilité permet également de constater que chaque jour, entre 15 000 et 20 000 personnes se déplacent en covoiturage chaque jour pour aller sur leur lieu de travail ou d’études. La part modale du covoiturage serait alors de 3,3 % des trajets domicile-travail, soit un niveau équivalent à celui estimé à l’échelle nationale en 2019. La dynamique enregistrée entre les 2 dernières EMD est celle d’une stagnation du taux d’occupation des voitures particulières (de 1,36 à 1,34 en entre 2004 et 2013).
Profusion d’expérimentations au sein d’un territoire pionnier dans la mise à l’agenda du covoiturage
Dans son Schéma directeur covoiturage, Tisseo collectivités est présentée comme l’une des « premières AOM en France à identifier très tôt la tendance au covoiturage. » Dès 2003, la Collectivité soutient l’initiative Covoitual, un service de mise en relation par téléphone porté par une association du sud-est toulousain. En 2008, le service est repris par Tisseo collectivités et intégré à son offre de mobilité. Une équipe dédiée en interne est chargée de la mise en relation, et propose ce service lors de l’accompagnement des entreprises pour leur Plan de déplacement entreprise (PDE). En 2010, un site internet est proposé pour faciliter la mise en relation entre covoitureurs.
Dès le départ, la Collectivité vise les actifs, notamment ceux travaillant dans les entreprises accompagnées pour leur Plan de mobilité, auxquelles le service est proposé gratuitement. L’objectif est de « compléter l’offre de transport en commun » d’après Christophe Doucet, directeur planification chez Tisseo collectivités. Une autre expérimentation menée en 2018, soutenue par Tisseo collectivités et développée par Klaxit, vise plus spécifiquement les EPCI périurbains membres de Tisseo (le Sicoval et le Muretain), notamment les « territoires peu équipés ou mal dotés en offre de transport en commun, pour leur proposer une offre de mobilité, pour relier les villages et zones périurbaines à la métropole » 2.
La mise à l’agenda du covoiturage sur le territoire de la grande agglomération toulousaine s’est également faite grâce à la sollicitation d’acteurs externes. C’est le cas de la start-up Covia 3, qui proposait jusqu’en 2018 une application de mise en relation sur smartphone, ou de l’association Rezo Pouce, née en 2010 dans le département voisin du Tarn-et-Garonne, qui cherche à développer l’autostop organisé. Le Sicoval a notamment été l’un des premiers territoires à adhérer à l’association et à installer des aménagements Rezo Pouce, car les élus de communes membres de l’EPCI ont rencontré des élus du Tarn-et-Garonne et ont été convaincus par cette initiative. Julien Calle, responsable transports au Sicoval, décrit un « terreau associatif très mobilisé sur le territoire sur les questions de mobilité ». L’objectif avec l’adhésion à Rezo Pouce est de « répondre à un besoin social de déplacement, pour un public plutôt captif, plutôt jeune ou étudiant ».
Des points de ramassage et d’arrêts, nommés « spots covoiturage » sont déployés par Tisseo entre 2014 et 2018 à travers le territoire. Sur ces poteaux, les 3 dispositifs sont affichés : le service de Tisseo Covoiteo, l’application Covia et Rezo Pouce. 101 spots covoiturage ont été installés sur le territoire.
Tisseo Collectivités a également conventionné avec Eco syst’m, pour proposer un service de covoiturage social et solidaire dans les communes périphériques de l’est toulousain.
Les multiples expérimentations développées ou soutenues sur le territoire couvert par Tisseo collectivités amènent progressivement la nécessité de structurer une stratégie pour les articuler et fixer plus clairement les objectifs. « En 2019, on s’est dit qu’on pouvait pas continuer à manoeuvrer le covoiturage de cette façon, il fallait le structurer » se rappelle Christophe Doucet. Tisseo Collectivités élabore alors un Schéma directeur covoiturage : « Nous nous inscrivons dans l’objectif national d’atteindre une part modale du covoiturage de 9 % pour les salariés qui vont au travail. On souhaite supprimer quelques véhicules, on ne sait pas combien, mais on l’évaluera. » Le schéma directeur a été élaboré avec la « participation de l’État, de la Région, du Département et des collectivités membres de Tisseo, de Vinci autoroute, et surtout, pour ne pas se planter, et ne pas être à côté de la réalité économique du covoiturage, on a fait des ateliers de travail avec les 3 grands opérateurs : Blablacar, Karos et Klaxit. » 4
En parallèle des actions de Tisseo collectivités, un projet de « gouvernance publique-privée de la mobilité, autour d’un Plan de mobilité inter-entreprises » 5 s’organise entre 2018 et 2020. Commute est le fruit d’une réponse à appel à manifestation d’intérêt de l’Union européenne, financé par le fonds européen FEDER. Le projet est porté par Toulouse métropole, qui y associe 5 entreprises de la zone aéroportuaire et aéronautique Toulouse-Blagnac, en 1re couronne de la métropole de Toulouse. Airbus, Safran, Aéroport Toulouse-Blagnac, Avion de Transport Régional et Sopra Steria. Ces 5 entreprises réunissent 25 000 salariés. Bien que la zone soit desservie par les transports en commun (et bientôt davantage avec l’arrivée de la 3e ligne de métro), 70 % des salariés des entreprises mentionnées s’y rendent en voiture en 2018. Les salariés parcourent en moyenne 40 km par jour pour se rendre et revenir du travail 6.
L’objectif de Commute est de modifier les comportements de mobilité des salariés de la zone au profit des modes alternatifs à la voiture, dans un objectif de réduction de la congestion et des impacts environnementaux. Parmi les expérimentations, on retrouve un volet « nouveaux services de mobilité », comportant notamment des actions pour encourager le covoiturage, le vélo ou la marchabilité vers les transports en commun. L’ambition portée sur le covoiturage est forte puisque sa part modale, de 2 à 4 % selon les entreprises avant le projet, doit atteindre 10 %. Il s’agit de l’objectif d’augmentation le plus important parmi ceux déterminés au début du projet pour les autres modes.
Si Tisseo collectivités fait partie du projet Commute et que ses dispositifs (site Covoiteo et spots covoiturage) sont améliorés ou déployés dans le cadre du projet, les entreprises impliquées décident de se munir d’un outil supplémentaire de mise en relation. Elles décident de financer un opérateur de covoiturage privé, Karos, pour développer un service correspondant davantage à leurs attentes : « Nous souhaitions un opérateur spécialisé sur le covoiturage du quotidien, avec la possibilité de pouvoir choisir du jour au lendemain son trajet, en changeant d’un jour à l’autre, selon les horaires et les obligations. Nous voulions aussi de la data, pour avoir une visibilité, et une application sur smartphone. » 7
Enfin, le Département de Haute-Garonne a également décidé de développer une politique ambitieuse pour soutenir le covoiturage par l’aménagement d’aires de covoiturage. Si au départ, la collectivité se base sur des pratiques de covoiturage informelle existantes, avec l’aménagement de zones, de délaissés ou des bouts de route où stationnent des voitures, pour les 20 premières aires, par la suite une politique plus volontariste est adoptée par le Département. Elle vise l’aménagement de 3 000 places (contre 1 230 places réparties sur 47 aires aujourd’hui), afin d’atteindre 2,1 places pour 1 000 habitants (contre 0,9 aujourd’hui). L’enjeu n’est plus seulement de sécuriser des pratiques existantes mais d’aménager des aires dans des zones jugées pertinentes, en particulier les zones moins desservies par les transports en commun qui auraient ainsi plus d’intérêt au covoiturage. D’autres services sont envisagés à l’avenir pour aller au-delà des aires de covoiturage : un benchmark a en effet permis de constater que d’autres Départements investissent le sujet covoiturage via d’autres compétences du Département : aide sociale, inclusion, aides aux communes, comme le Département de l’Aude ou de l’Hérault.
Quels résultats obtenus dans la massification de la pratique du covoiturage ?
Diverses sources nous informent sur les résultats obtenus par les dispositifs de covoiturage. Tout d’abord, Covoiteo, qui existe depuis 2003 et a été repris en interne en 2008 par Tisseo, n’est pas partenaire du RPC, mais une évaluation du Cerema réalisée en 20218 rend compte de l’évolution du nombre d’inscrits et de trajets. Au total, le dispositif comptabilise 5 500 inscrits. Sur une pente ascendante en 2014 – 2015, Covoiteo a depuis perdu en vitesse, avec une baisse de 58 % du nombre d’inscrits en 2018 - 2019. En moyenne, le site a enregistré 199 trajets 9 par mois. Une montée en puissance est observée en 2019 avec une multiplication par dix du nombre de trajets. 2 tiers des trajets ont été réalisés à l’intérieur du ressort territorial et un tiers en rabattement. L’origine-destination la plus fréquente est Toulouse-Toulouse. En 2019, Covoiteo a représenté 0,006 % des trajets domicile-travail ou domicile-études réalisés quotidiennement sur le périmètre.
COMMUTE a fait l’objet d’un suivi évaluatif tout au long du projet car financé par le fonds européen FEDER. Entre septembre 2018 et septembre 2020, 133 000 trajets ont été effectués, soit une moyenne d’environ 5 542 trajets par mois et 277 trajets par jour ouvré. Cela correspond à environ 0,64 % des km parcourus pour les trajets domicile-travail des salariés du périmètre de Commute 10. Il est à noter que le projet s’est en partie réalisé en période de restrictions de la mobilité liées à la crise sanitaire du Covid. Par ailleurs, 15 % des salariés des entreprises participantes se sont inscrits sur l’application, soit « autant de personnes inscrites que pendant les 10 années d’existence de Covoiteo, proposé sur toute l’agglomération. » rapporte Anne Julia, responsable développement durable chez Aéroport Toulouse Blagnac.
En tant que mode principal de déplacement vers le travail, le covoiturage n’a pas évolué et sa part modale est restée entre 2 et 4 % selon les entreprises. Au final, le nombre de trajets de covoiturage enregistrés est 5 fois moins important que le nombre de trajets déjà effectués par les salariés du périmètre de Commute qui déclaraient le covoiturage comme mode principal de déplacement (3 %). C’est davantage l’usage occasionnel qui s’est développé (part modale de 8 % à 12 %), ce qui démontre la nécessité pour les covoitureurs utilisant des plateformes de disposer de plusieurs solutions de mobilité en plus de celle du covoiturage. Les enquêtes mobilité déployées pendant Commute ont d’ailleurs permis de faire évoluer le projet : le vélo, au départ non intégré, s’est fortement développé, et les transports en commun, dont l’usage a baissé en raison de la crise sanitaire, reste un mode plébiscité, puisque 38 % des salariés souhaitant changer de mode se tourneraient vers les transports en commun.
Dans le cadre de Commute, une plateforme a été développée par les entreprises à partir du lieu de résidence des salariés, pour visualiser la répartition territoriale des flux domicile-travail. « Les enquêtes ménage déplacements permettent de les visualiser, mais la dernière date de 2013 et la prochaine sera en 2024. Or, la croissance démographique, la situation change rapidement. La plateforme développée dans le projet Commute est un outil dynamique pour observer les flux domicile – travail et leurs évolutions », présente Guillaume Raffier de Sopra Steria.
Enfin, le RPC permet d’analyser l’évolution des trajets enregistrés sur le ressort territorial de Tisseo collectivités. Une forte dynamique est observable au début de l’année 2020 (record de 26 649 trajets en janvier 2020) puis la pandémie a coupé court à cette tendance. Au cours de l’année 2021, le nombre de trajets mensuels ne dépasse pas 8 200. La dynamique repart enfin à partir de février 2022, portée par le contexte national inflationniste, avec un pic de trajets enregistrés en septembre 2022 (11 671 trajets). Au début de l’année 2023, dans la dynamique nationale portée par le plan covoiturage, la courbe augmente fortement à nouveau jusqu’à dépasser les 20 000 trajets en mars 2023. Les trajets les plus covoiturés sont internes à Toulouse ou entre Toulouse et Blagnac où se situe notamment la zone aéroportuaire. Les trajets enregistrés par le Sicoval et le Muretain agglo sont très majoritairement réalisés en échange avec Toulouse (8 sur 10) ou Toulouse Métropole.
L’évaluation de dispositifs infrastructurels est plus compliquée. Pour le Département de Haute-Garonne, qui enregistre une majorité de pratiques informelles sur ses aires de covoiturage, il faut chercher d’autres indicateurs que le suivi du nombre de trajets. Des mesures de fréquentation sont réalisées chaque mois, complétées parfois par des entretiens avec des utilisateurs des aires. Ces informations restent partielles car elles n’indiquent pas la réalité de la pratique du covoiturage par les utilisateurs de l’aire de stationnement. Une enquête auprès des usagers de l’aire, réalisée par Ecov pour le compte du Département, a montré que 80 % des enquêtés se rendent sur l’aire en voiture et qu’ils réalisent en moyenne un détour inférieur à deux minutes pour la rejoindre.
Concernant les aménagements d’autostop organisé de Rezo Pouce, le Sicoval reste adhérent depuis de nombreuses années, mais le service comptabilise peu d’inscrits. La Collectivité manque de moyens pour l’animer et peut difficilement estimer son usage réel.
Différentes visions de l’avenir du covoiturage du quotidien
Tisseo collectivités défend dès le départ un modèle de développement du covoiturage en interne, qu’elle porte en sa qualité d’AOM. Elle souhaite éviter de concurrencer son réseau de transports en commun existant. À ce jour, Covoiteo n’est pas répertorié comme un opérateur partenaire du RPC, car il ne fournit pas les preuves requises par le service ministériel. L’AOM ne peut bénéficier des aides de l’État annoncées par le Plan covoiturage ni distribuer des subventions aux covoitureurs. Tisseo Collectivités est par ailleurs réticent à subventionner, comme l’explique C. Doucet : « Contrairement à une offre de transport en commun où vous maitrisez la situation, pour le covoiturage ça peut être exponentiel, parce que la pratique se démultiplie et que vous allez finalement payer un nouveau conducteur, une nouvelle commission à l’opérateur, et c’est sans fin. Ça veut dire que dans le modèle économique des opérateurs privés, ça peut être un puits sans fond, parce que finalement, plus il y aura de covoitureurs, ce qui est une bonne chose, plus la collectivité va payer. »
De leurs côtés, les entreprises du projet Commute déplore le choix de l’AOM de développer en interne un service de covoiturage, tandis que le financement européen de Commute a pris fin à la fin de l’année 2020. Certaines entreprises du projet continuent de financer Karos : « Les entreprises mettent en place le Forfait mobilité durable, et en plus il faut subventionner le service de covoiturage. Aujourd’hui, l’entreprise paye des deux côtés, regrette Anne Julia. Nous n’avons pas compris que suite à cette expérimentation, l’AOM n’ait pas suivi, alors qu’on a pourtant démontré la pertinence de choisir un seul opérateur, pour ne pas avoir à télécharger 7 applications différentes. » Les entreprises valorisent également la flexibilité du covoiturage, son moindre coût et sa rapidité de déploiement, en comparaison aux transports en commun.
Depuis le 1er janvier 2023, la gestion de Covoiteo a été transférée à Tisseo voyageurs, exploitant des transports en commun sur le territoire. L’enjeu pour l’AOM est de trouver un modèle économique et un déploiement maitrisé du covoiturage, intégré à son réseau global et son bouquet d’offres de mobilité.
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1 Ces chiffres proviennent de l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine. « Dynamiques de peuplement de l’aire d’attraction de Toulouse », avril 2022.
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2 Christophe Doucet, Directeur planification écomobilité à Tisseo Collectivité
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3 L’activité liée au covoiturage de la start-up Covia a été intégrée en 2018 à l’opérateur Klaxit.
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4 Christophe Doucet, Tisseo Collectivités
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5 Anne Julia, Responsable Développement Durable chez Aéroport Toulouse Blagnac
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6 Evaluation finale Commute, janvier 2021. « Evaluation finale - Plan d’actions. Rapport d’analyse qualitative et quantitative.
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7 Guillaume Raffier, Business Analyst chez Sopra Steria
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8 Support de présentation de l’évaluation du covoiturage réalisée par le Cerema pour Tisseo collectivités (septembre 2021).
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9 56 000 trajets enregistrés (2004 – 2019), dont 64 % actifs (35840), divisé par le nombre de mois sur la période.
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10 Pour comparer les km parcourus via Karos/Commute et les km parcourus par les salariés de Commute tout mode confondu, nous nous sommes basés sur le nombre de trajets quotidiens par jour ouvré (277 pour Karos et 50 000 tout mode confondu), multipliés par la distance moyenne (23 km pour Karos selon le document d’évaluation, 20 km pour les salariés de Commute (selon évaluation Commute janvier 2021). Soit 6373 divisé par 1 000 000, multiplié par 100.