Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
juillet 2022
Les territoires définis comme quartiers prioritaires de la politique de la ville comptent parmi les plus défavorisés de France et font ainsi face à de nombreux enjeux socio-économiques. Connaître les caractéristiques principales de ces quartiers permet d’en appréhender les besoins et de mettre en œuvre des solutions pouvant y être développées. Cette présentation est extraite d’un dossier établi par l’association AVISE sur l’e rôle de l’ESS dans ces quartiers.
Politique de la ville et quartiers prioritaires
La politique de la ville porte deux ambitions fortes : la réduction des écarts de développement entre les quartiers défavorisés et leurs unités urbaines et l’amélioration des conditions de vie de leurs habitants. Elle intéresse l’ensemble des problématiques urbaines, économiques et sociales et mobilise toutes les politiques et dispositifs sectoriels. La politique de la ville dispose de moyens d’intervention spécifiques :
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au niveau national : un programme budgétaire de l’Etat dédié, ainsi que des dispositifs portés par l’ANCT (programme de réussite éducative, cités éducatives, ateliers santé-ville, programme adultes-relais, cités de l’emploi, PaQte, etc.) ;
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au niveau local : un outil partenarial territorialisé, le contrat de ville.
Pour répondre au cumul de difficultés que rencontrent les habitants des quartiers défavorisés et afin de mieux cibler ses interventions, la politique de la ville repose sur une géographie prioritaire. Celle-ci comprend 1514 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) situés dans 859 communes. La méthode retenue pour leur identification repère les zones de concentration urbaine de population à bas revenus à partir d’un quadrillage fin du territoire.
Les contrats de ville sont conclus à l’échelle intercommunale. Ils doivent s’inscrire dans une démarche intégrée mobilisant l’État et ses établissements publics, les collectivités (EPCI et communes) et autres acteurs institutionnels (organismes de protection sociale, acteurs du logement, acteurs économiques), ainsi que la société civile (via notamment les Conseils de quartier). Les contrats de ville reposent sur 3 piliers : la cohésion sociale ; le développement de l’activité économique et de l’emploi ; le cadre de vie et le renouvellement urbain. Signés en 2015 et prorogés jusqu’en 2023, les 435 contrats de ville formalisant les engagements des signataires sont en cours d’évaluation.
Le 14 avril 2022 a été créé un comité d’histoire de la politique de la ville. Celui-ci vise notamment « à encourager l’étude et la recherche sur l’histoire de la politique de la ville et du développement social urbain, promouvoir la diffusion des travaux historiques sur la politique de la ville, recenser et valoriser les archives de la politique de la ville, organiser des recueils de témoignages et journées d’études sur l’histoire de la politique de la ville, mobiliser les acteurs pour faciliter l’émergence de projets locaux autour de l’histoire de la politique de la ville et intéresser l’opinion à l’histoire de la politique de la ville et des actions menées en faveur des quartiers concernés et de leurs habitants »4.
Les enjeux pour les quartiers prioritaires de la politique de la ville
Aujourd’hui, près de 5 millions d’habitants vivent dans ces 1 500 quartiers les plus pauvres de France et des Outre-mer (200 quartiers sont situés en Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte et Polynésie française). Ces quartiers cumulent souvent de nombreuses difficultés : ségrégation sociale, difficultés d’accès aux transports, échec scolaire, éloignement des principaux pôles économiques, sociaux-culturels, etc.
Les différentes études portées sur les QPV dressent une typologie de leurs habitants. La population des QPV est plus jeune, souvent moins scolarisée et plus souvent d’origine étrangère. Les familles monoparentales sont également deux fois plus représentées, les niveaux de chômage y sont plus élevés et les formes d’emplois plus précaires.
L’évaluation des contrats de ville
La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 prévoit que les contrats de ville fassent l’objet d’une évaluation, avec l’appui méthodologique de l’Observatoire National de la Politique de la Ville (ONPV). Chaque contrat de ville fixe « les moyens d’ingénierie pour l’élaboration, la conduite et l’évaluation du contrat de ville ainsi que les indicateurs permettant de mesurer les résultats obtenus. Outre les indicateurs disponibles au niveau national pour chaque quartier prioritaire, les contrats de ville incluent des indicateurs et éléments d’appréciation qualitative issus de l’observation locale. » (Source : Loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014)
En complément, le Ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales a adressé le 14 décembre 2021 une instruction concernant l’évaluation locale des contrats de ville. Celle-ci précise notamment les objectifs de l’évaluation, les enjeux prioritaires devant être traités dans l’évaluation, son périmètre et des éléments de méthode.
Références
En savoir plus
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Liste des QPV : www.data.gouv.fr/fr/datasets/quartiers-prioritaires-de-la-politique-de-la-ville-qpv
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Atlas des QPV sig.ville.gouv.fr/atlas/QP_régions
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Un SIG sur la politique de la ville sig.ville.gouv.fr/
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L’IREV (centre de ressources Politique de la ville en Hauts-de-France), avec l’appui d’Asdo études, a publié les outils méthodologiques et le référentiel partagé élaborés dans le cadre l’évaluation finale du contrat de ville dans les Hauts-de- France en 2022. irev.fr/thematiques/methodologie/evaluation-et-demarches-evaluatives/2022-evaluation-des-contrats-de-ville-1
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L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a publié le référentiel d’évaluation du contrat de ville de Paris 2015-2022, ainsi que les premiers résultats issus de données collectées en 2020.