PAP35 – Paysage et transition dans la formation des paysagistes concepteurs
Béatrice Julien -Labruyère, décembre 2019
Le Collectif Paysages de l’Après-Pétrole (PAP)
Soucieux d’assurer la transition énergétique et, plus généralement, la transition de nos sociétés vers le développement durable, 40 professionnels de l’aménagement se sont réunis en association afin de promouvoir le rôle central que les démarches de paysage peuvent jouer dans les politiques d’aménagement du territoire.
Dans cet article, Béatrice Julien -Labruyère, paysagiste conceptrice, enseignante à l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles – Marseille, aborde la question de la transition énergétique dans la formation des paysagistes concepteurs.
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Les ateliers pédagogiques régionaux, un outil pédagogique pour aborder la transition par le paysage
L’expression « transition par le paysage » a été utilisée depuis 2018 par le paysagiste Bertrand Folléa dans le cadre des activités de la chaire Paysage et énergie à l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille (ENSP) 1. D’une façon plusgénérale, cet intitulé convient pour évoquer un thème exploré sous de nombreuses formes depuis les années 1980 à l’école, notamment au sein des ateliers pédagogiques régionaux (APR). Les ateliers de projet de territoire ont été lancés en 1984 par le paysagiste Michel Corajoud2 et son équipe pédagogique. Depuis 35 ans, le protocole des APR prévoit la mise en situation professionnelle des jeunes paysagistes à partir de commandes réelles, encadrée par des paysagistes professionnels (dont de nombreux paysagistes-conseils de l’Etat).
Ces exercices ont contribué au développement de la pratique du métier de paysagiste concepteur, à la commande en paysage et plus généralement à la notion de transition par le paysage. Depuis mon entrée à l’ENSP en 1998, l’enseignement de nombreuses personnalités3 a forgé mes convictions sur « l’approche paysage par le projet » en tant que méthode pour aborder le monde, et plus spécifiquement l’avenir de ce monde complexe et fragile qui, à l’époque, voyait naître le concept de développement durable dans la sphère politique.
Au sein des APR, la vision politique, scientifique et économique du développement durable allait être explorée par les paysagistes. Représentation du paysage, paysage habité, paysage comme bien commun, paysage vivant : au fil des années, la pratique des ateliers pédagogiques régionaux a soutenu le développement de la pensée du paysage à l’école de Versailles. A l’échelle régionale, une culture du paysage est née dans certaines régions comme en Paca où s’est installée l’ENSP-Marseille. Mettre en projet le grand territoire avec des partenaires institutionnels est une des innovations de ces exercices pédagogiques, qui ont favorisé l’émergence de l’urbanisme par le paysage et l’établissement de projets métropolitains ainsi que l’invention de nouveaux territoires attractifs, économiquement viables, bouleversant le clivage urbain-rural pour y développer des paysages équilibrés et plus écologiques4.
Des collaborations pluriannuelles émergent à l’ENSP avec des acteurs confrontés aux aléas climatiques afin d’expérimenter de façon créative les approches écologiques, soutenables, sobres et résilientes dont le paysagiste a la responsabilité. Les étudiants abordent les notions de villes climatiques, végétalisées et nourricières ; d’anticipation des risques comme la montée des eaux ; de sécurité alimentaire et responsabilités agricoles mondiales ; de reconversions industrielles ; de dépollution et fertilisation des sols ; d’infrastructures bas carbone ; de création de paysages vivants et sobres en consommation énergétiques. Rassemblés au sein de programmes thématiques - eau, littoral, terre, santé, mobilité, énergie, ces partenariats explorent les évolutions technologiques, scientifiques et culturelles liées à la transition écologique avec la contribution de chercheurs, d’enseignants, d’ingénieurs et d’élus.
La chaire Paysage et énergie de l’ENSP, un dispositif d’innovation pédagogique sur la transition énergétique
Ancrée dans l’enseignement de l’ENSP depuis 2015, la chaire Paysage et énergie rassemble un important corpus de connaissances incorporées dans la formation des paysagistes. En 2019, le post master « Paysage et transition(s), nouveaux paysages énergétiques » a exploré, sous forme de laboratoire d’un an, l’évolution possible des pratiques de projet dans une perspective de transition énergétique.
La formation, organisée autour d’un ensemble d’APR et de cours donnés par des ingénieurs, énergéticiens, institutionnels, philosophes, chercheurs, artistes et climatologues5 a témoigné de l’utilité de raconter l’histoire des paysages de l’énergie. Etudier l’ère des paysages du tout pétrole et de l’électricité permet d’aborder un champ d’étude infini en paysage, celui des liens de l’homme et de l’énergie dont il a disposé au cours du temps, et des transformations du climat qui en résultent actuellement.
La synthèse proposée par le documentaire L’Homme a mangé la terre6 le prouve. Ce film montre comment un ensemble de choix économiques, politiques et technologiques a amené les sociétés du 20ème siècle à l’usage massif de la pétrochimie et une pression libérale globale sur les ressources.
Les réserves en pétrole, charbon, gaz et uranium s’épuisent et de nombreuses villes industrielles comme Norilsk témoignent de l’ampleur des pollutions induites par les complexes sidérurgiques et miniers, interrogeant les liens entre code minier et éthique territoriale7.
La perspective d’un épuisement des stocks et la diversité des idéologies en matière d’énergie ont donné naissance à plusieurs types de scénarios prospectifs. Certains poussent notre humanité vers une « guerre géologique » visant à s’approprier les ressources en uranium pour continuer à développer le nucléaire, cette force invisible au nom de laquelle on pense un futur « tout électrique » qui pourrait favoriser la transition décarbonée tout en en aggravant les insolubles pollutions. D’autres scénarios comme ceux des collapsologues préparent l’humanité à un « effondrement thermoindustriel ». Conscients de la raréfaction des sources d’énergies fossiles, d’autres sont à la recherche d’un monde néo-electrique fondé sur le renouvelable et une économie solidaire. Les fondateurs de négaWatt se sont donné pour objectif de montrer qu’un autre avenir énergétique est possible selon trois principes à développer dans cet ordre :
1 - la recherche de sobriété énergétique,
2 - la recherche d’efficacité énergétique,
3 - le développement d’énergies renouvelables.
Fanny Lopez, historienne de l’architecture, évoque la notion de «capitalocène» dans son ouvrage « l’ordre électrique » et dans ses cours. Elle décrit les liens qui existent entre l’énergie et l’histoire de l’architecture, suscitant le constat que nous vivons dans des villes et campagnes principalement dessinées par la spatialisation de l’énergie, et dont les innovations constructives sont liées aux modèles des grands réseaux de services industriels. Du chauffage à l’électricité dans les foyers, les inventions et connexions énergétiques ont marqué l’urbanisme selon une « matrice infrastructurelle » non renouvelable qui a conditionné nos paysages dès la fin du 19ème siècle.
Quels paysages des énergies renouvelables souhaitons-nous alors construire ? Les enseignements « nouveaux paysages énergétiques » de la chaire questionnent la façon dont certaines énergies renouvelables se développent en France et décrivent ce qu’un projet de paysage peut apporter au processus. Objet très visible dans l’espace, les éoliennes sont un bon exemple pour comprendre la distance qui existe entre l’actuel développement des énergies renouvelables et ce que pourrait apporter un projet de paysage. Objet standardisé, les éoliennes sont implantées dans notre pays par petits groupes sur des zones définies de manière négative, celles qui ne sont pas déjà protégées au titre du patrimoine culturel ou de l’environnement8. Au nom de la protection du paysage s’installent alors ailleurs, par endroits, des paysages d’étalement éolien. A l’inverse, élaborer un projet de paysage concerté avec l’ensemble des acteurs permet de créer des paysages productifs en énergies et de mettre fin aux imbroglios actuels qui affectent les énergéticiens peinant à développer leurs produits, les habitants qui ne veulent pas les voir et les institutions saturées de procédures lourdes et complexes.
La diversité des énergies renouvelables est immense si l’on considère les nombreux flux du « système terre » et leur dimension cyclique qui font du soleil, du vent et de la force des marées un capital illimité pour le renouvelable9. La formation du paysagiste touche aux sciences du vivant comme aux sciences humaines. Par son approche phénoménologique des énergies, l’enseignement du paysage permet de projeter un meilleur ménagement de la durabilité du vivant. Territorialiser la transition énergétique par le projet de paysage à partir d’un partage de compétences avec des ingénieurs semble une voie pour certains sites qui développent des programmes citoyens et politiques de mise en sobriété et de recherche d’efficacité énergétique à partir des ressources locales. C’est le cas de l’ancienne centrale thermique d’Aramon (Gard), où le fruit d’un partenariat entre des collectivités locales et EDF a abouti à un contrat de transition écologique avec le Ministère de la transition écologique et solidaire. Le projet de mix énergétique a fait depuis l’objet de nombreux travaux avec le paysagiste Joris Masafont et lors d’un workshop pluridisciplinaire associant les paysagistes du post master et des élèves-ingénieurs de l’école des Mines de Paris (Mines Paris Tech). Le temps court du workshop a incité à l‘invention de visions-fictions radicales. Les cuves de stockage du fioul, la salle des machines et la cheminée haute de plus de 250 mètres ont été transformées selon plusieurs scénarios mêlant technique, production et design en espace de vie pour les habitants, lieux de développement agricole et de production d’énergies solaires, de méthanisation à partir de déchets agricoles ou encore d’hydrogène.
Parcours dans les travaux du post master 2019 « nouveaux paysages énergétiques »
Les APR du post master, formulés par les acteurs de l’énergie comme RTE, EDF ou Boralex10 témoignent de l’engagement des grandes entreprises dans la transition énergétique, conscientes des évolutions de l’époque et des nouvelles zones de sensibilité du public. Le plus surprenant est la façon dont les propositions des étudiants viennent non seulement satisfaire ce désir, mais le combler parfois au-delà de toute attente. L’étude de postes électriques RTE dans différents quartiers urbains a été l’occasion pour le producteur d’énergie de devenir un partenaire des évolutions souhaitées vers plus de sobriété énergétique et le développement de nouvelles aménités en ville. Les élèves ont proposé de développer la multifonctionnalité des postes transformateurs en imaginant des sites en prise directe avec les consommations pour inciter le groupe et les habitants à favoriser des pratiques de sobriété et d’efficacité énergétique à la fois par une proposition de scénographie lumineuse qui signale la consommation énergétique du quartier en temps réel mais aussi par des aménagements d’espaces publics dédiés à la production d’énergie humaine et la mise en place d’une trame noire le long des continuités écologiques. Le transformateur devient alors un indicateur et un outil de transition. De plus, le système de relais que constituent les postes électriques a incité les élèves à réaliser des cartographies de ces réseaux à l’échelle métropolitaine. Les postes-relais ont été repérés comme constituant potentiellement des haltes pour de nouvelles pratiques urbaines : espaces de biodiversité, accueil du public, bergeries. Avec ces propositions, le producteur d’énergie affiche sa vocation sociétale par l’aménagement d’espaces de production et de distribution multifonctionnels à caractère écologique. Le thème des ateliers projetant le démantèlement des centrales nucléaires a emmené le groupe EDF vers des fictions paysagères à forte charge symbolique. La déconstruction des unités de production de la filière UNGG (uranium naturel graphite gaz) est complexe et s’étalera sur un temps long. Lors de leurs travaux de l’année, Fanny Jaouen et Clémence Galliot ont développé le concept de « mise en ruine du paysage nucléaire » en proposant que l’établissement industriel s’efface de façon graduelle pour parvenir à un retour à l’herbe dans une perspective à cent ans. La « mise en vestige » des tours aéro-réfrigérantes devient une stratégie paysagère faisant de ces objets des sculptures territoriales qui témoignent d’une époque et font signe dans un territoire en transition. Pour marquer le processus de mise en ruine, les étudiantes ont proposé à EDF de développer, à chaque étape, une action symbolisant et accompagnant la transition territoriale dans ses différentes dimensions : au-delà de l’installation de ressources énergétiques renouvelables, des centrales urbaines, rurales ou domestiques permettront une appropriation des systèmes d’interconnexions entre les différentes sources d’énergie, mettant en évidence en particulier la gestion de l’eau et des forces hydrauliques. Sur les lieux désertés par les bâtiments industriels, la terre sera remise en vie pour la production d’agricultures nourricières.
Dans le cadre de son travail personnel de « posture des transitions », Chloé Savalle a proposé une restitution illustrée des visites marquantes de l’année. Visiter la centrale nucléaire du Tricastin en combinaison anti-radiation est une expérience saisissante au sein du gigantisme des machines assurant la fission nucléaire et son utilisation ; descendre dans les sous-sols du transformateur de Louveciennes, un parcours sensoriel qui affiche la puissance des câbles et permet d’appréhender concrètement la réalité du réseau de l’énergie ; entrer dans une éolienne en Beauce plantée dans une grande plaine agricole interroge l’empreinte archéologique future des nouveaux objets de l’énergie. Chloé distingue alors deux catégories sur la base desquelles envisager l’aménagement du paysage, les « machines-monde » et les « machinessite ». La machine-monde, grand objet-phare de la production énergétique, vise la perpétuation de la croissance des consommations en développant un système énergétique hypercomplexe qui connecte et normalise de façon homogène et totalisante. A l’opposé, l’étudiante cite deux expositions qui ont proposé cette année une autre vision du monde, celle de la « machine-site » tissant une relation entre l’homme et le site en matière de production agricole. Capital agricole11 et Le Goût du paysage12 présentent des agriculteurs et citoyens franciliens cultivant un enracinement dans le territoire, adaptant les machines à leur terrain et considérant l’Île-de-France comme une terre fertile porteuse d’avenir nourricier, en capacité de produire de l’énergie et d’être un puits de carbone pour demain. A l’opposé des grandes cultures et de la course aux biotechnologies et au machinisme agricole qui en découle, la « machine-site » privilégie l’assemblage de petits espaces productifs resserrant le lien entre lieux de production et lieux d’utilisation. La « machine-monde » induit une consommation d’énergie déterritorialisée et sans mesure ; « la machine-site » installe des espaces à échelle humaine et participe à une mise en culture sobre des territoires. Etienne Maliet, élève du post master a exploré l’idée que nous serons capables d’inventer de nouveaux rapports avec les énergies par la création urbaine. Il dessine une vision du métabolisme urbain sous l’angle de la performance énergétique en proposant un rapport de type symbiotique entre la ville et son milieu. Pour cela, il imagine un temps où l’agriculture de l’Île-de-France sera convertie à la bio et où le cycle de l’azote sera bouclé à l’échelle métropolitaine grâce au recyclage des éléments nutritifs contenus dans les matières organiques de toute nature : effluents d’élevage, résidus de culture et autres sous-produits organiques issus des activités humaines. Il décrit la ville des mobilités douces et collectives comme un bocage pâturé, où certaines rues piétonnes devenues ovines renforcent l’aspect futuriste de la ville productive. Dans son projet utopique, l’immeuble haussmannien, patrimoine intouchable, devient le support d’expériences où la sobriété énergétique est mise en pratique, où vie collective urbaine et terres agricoles régionales coopèrent et accueillent les migrants de façon pacifique. Il détaille les bienfaits de l’urine qui, une fois pompée au niveau de chaque copropriété, est traitée pour des usages agricoles ou chimiques.
L’aspect bioclimatique du bâtiment-patrimoine est renforcé par une extension sur les toits de concentrateurs solaires à basse pression. Il illustre une vie collective parisienne pragmatique où les humains, bientôt payés pour pédaler, font du sport pour que fonctionnent les ascenseurs ou le monte-charge de l’immeuble et dans laquelle l’électricité de nos leds et batteries d’ordinateur est auto-produite par la cogénération. Selon lui, la ville intelligente sera celle qui informe tous les citoyens des cycles de l’eau, du carbone et de l’azote en temps réel afin que chacun puisse moduler son rythme de consommation électrique, de gaz, de déplacements et d’eau selon les aléas du contexte climatique.
Le paysagiste concepteur, un acteur positif des changements climatiques
Enseigner le paysage à partir des enjeux climatiques ouvre un champ de compétences dans lequel le concepteur se projette immédiatement en pluridisciplinarité face aux révolutions énergétiques, agricoles et urbaines à mener. Par sa vision globale de catalyseur des transformations désirables, le paysagiste porte en lui le potentiel d’un théoricien-praticien de l’équilibre des systèmes complexes capable d’imaginer comment peuvent coïncider une mise en sobriété des territoires et une transformation profonde de nos modes de vie.
Concepteur, le paysagiste est un ambassadeur d’avenir(s). En paysage comme en architecture, l’acte prospectif et le concept sont un moyen d’inventer de nouveaux rapports au futur induits et conditionnés par le soin du présent. Le concept de « jardin planétaire » inventé par Gilles Clément13 en est un parfait exemple. Considérer la planète comme un jardin implique la responsabilité de l’homme pour prendre soin collectivement de la terre et aménager durablement son territoire. De même, le concept « d’écologie festive » déployé par Alfred Peter permet une proposition d’anticipation des catastrophes naturelles par la pratique de festivités autour de l’écologie fédératrice de lien social et de bien commun, comme par exemple sur des sites concernés par la montée des eaux. Aménageur, le paysagiste est capable d’induire de façon réfléchie un changement à toutes les échelles de l’impact de nos vies humaines sur le monde, dans le contexte des liens entre climat et aménagement14. Les réalisations de l’agence Ter en matière « d’urbanisme des milieux vivants » en témoignent15. Nous avons la capacité, en équipe pluridisciplinaire, d’agir sur le vivant dans nos projets urbains afin de rendre des services climatiques dans chaque situation donnée. La programmation de nouveaux territoires durables fera appel toujours plus aux compétences du paysagiste, à sa capacité à savoir décrire et programmer le futur des espaces et situations en activant de façon responsable toutes les interconnexions qui existent entre l’espèce humaine et son milieu terrestre. La coordination d’équipes pluridisciplinaires pour inventer les territoires de la transition écologique relève de la compétence de paysagistes en capacité de savoir articuler des champs de compétences multiples pour des projets transversaux et multiscalaires.
1 Installée par Vincent Piveteau, directeur de l’ENSP et Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, cette chaire développe au sein de l’école la formation, la recherche et la création qu’appelle le paysage de la transition énergétique. Elle bénéficie du soutien actif de ses partenaires, notamment le ministère de la transition écologique et solidaire, RTE partenaire fondateur, l’Ademe et Boralex. Responsable de la chaire : Bertrand Folléa, paysagiste. Chef de projet : Auréline Doreau, ingénieure. Bertrand Folléa est aussi l’auteur de L’Archipel des métamorphoses - la transition par le paysage, collection La Nécessité du paysage, Editions Parenthèses, 2019.
2 Extrait des écrits de l’enseignement de Michel Corajoud à l’ENSP - Atelier Le Nôtre 3ème année 1984-1985 : « Les ateliers régionaux offrent la possibilité, en fin de formation, de réaliser des projets longs embrassant la totalité des champs disciplinaires. Ce sont des projets complexes qui mettent les étudiants paysagistes en situation pré-professionnelle, en situation de confrontation avec le réel : un terrain, des échelles multiples, des interlocuteurs et acteurs sociaux nombreux, des enjeux, des contraintes, des programmes sectoriels plus ou moins précis. La conduite de chacun des projets sera assurée sous la responsabilité principale d’un enseignant Le Notre, ce qui n’empêchera pas une présence simultanée des membres de l’équipe enseignante. Cette conduite pédagogique associera également les divers champs disciplinaires représentés au sein des départements (milieux, technique, arts plastiques, sciences humaines) ».
3 Jacques Sgard, Jacques Simon, Michel Corajoud, Michel Desvigne, Gilles Clément, Gilles Vexlard, Alain Dervieux, Christophe Girod, Gabriel Chauvel, Marc Rumelhart et Karin Helms ont oeuvré pour former ma génération de paysagistes au projet et à questionner la commande en paysage.
4 Exemples de sujets d’APR illustrant la variété des commandes en lien avec les transitions :
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Désimperméabiliser les sols dans le centre historique de Marseille. Encadrant : François-Xavier Mousquet / Étudiants : Floriane Gormotte, Adèle Justin, Joris Masafont.
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Quelle croissance verte et durable pour vivre en Creuse ? Encadrante : Claire Laubie / Étudiants : Geoffrey Léger, Toumi Omrane, Mélissandre Phan.
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Les paysages post-carbone de l’estuaire de la Loire. Encadrant : Jean-Marc L’Anton / Étudiants : Nicolas Cazabat, Johan Tangapriganin, Nadav Joffe.
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Amiens, laboratoire d’ambitions métropolitaines. Encadrante : Florence Mercier / Etudiants : Charlotte Beau Yon de Jonage, Clément Lecuru, Camille Régimbart.
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Dépoldérisation du port de Hourdel en baie de Somme. Encadrants : Alain Freytet & Romain Quesada / Étudiants : Léa Le bras, Guillaume Jousse.
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L’agropastoralisme du site Unesco des Causses et Cévennes. Encadrant : Jacques Sgard / Etudiants : Lucile Chapsal, Martin Danais, Bérénice Rigal
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Stratégie paysagère du PETR du Haut Rouergue. Encadrant : François-Xavier Mousquet / Etudiantes : Chloé Savalle et Alice Labouré.
5 Liste des enseignants du post master 2019 : Lucien Chabason (Iddri), Philippe Blanc (enseignant à l’école des Mines), Yves Marignac (Wise Paris), Claire Alliod (paysagiste), Florence Mercier (paysagiste), Manon Cadoux (APR Recherche Action), Christina Ottaviani (designer), Simon Boudvin (artiste enseignant ENSP), Patrick Moquay (Larep ENSP), Jean-Marc Besse (géographe et philosophe), Gilles Tiberghien (philosophe), Odile Marcel (philosophe, présidente du Collectif PAP), Olivier Marty (artiste enseignant ENSP), Brigitte Fargevieille (EDF), Bertrand Folléa (chaire Paysage et énergie), Claude Chazelle (paysagiste), Claire Laubie (paysagiste), François-Xavier Mousquet (paysagiste), Roberta Pistoni (Larep/Wur), Joris Masafont (paysagiste, doctorant Larep), Anne Rumin (doctorante Sciences Po), Nathalie de Noblet (Giec), Emmanuele Coccia (philosophe), Fanny Lopez (Ensa Paris-Malaquais), Julien Dossier (Quattrolibri), François Abelanet (artiste), Jonathan Weill (EDF Stratégie), Barbara Nicoloso (association Virage Energie), Auréline Doreau (chef de projet chaire Paysage et énergie).
6 L’Homme a mangé la terre, Jean-Robert Viallet, Arte 2019. De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué l’ère de l’anthropocène (ou ère de l’Homme) et la détérioration continue de la planète.
7 Extrait des cours du post master des Ingénieurs sans frontière + Revue Z n°12 Guyane trésors et onquêtes, article : “Les bas fonds du capital”.
8 La « zone de moindre intérêt environnemental » est celle qui ne fait l’objet d’aucune protection spécifique du code de l’environnement.
9 Chaque année, ce sont 1.070.000 pétawatts-heures (PWh, soit 1015 Wh) qu’envoie le soleil sur la terre, soit plus de 8 000 fois la consommation énergétique mondiale annuelle (133 PWh en 2005).
10 Boralex, premier producteur indépendant d’électricité issue de l’énergie éolienne terrestre en France, développeur, constructeur et exploitant d’énergies renouvelables. Le groupe est partenaire de la chaire Paysage et énergie depuis fin 2018.
11 Capital agricole, chantiers pour une ville cultivée, est une exposition créée par le Pavillon de l’Arsenal en 2019 sous la direction de SOA / Augustin Rosenstiehl, architecte. Conception graphique: Sylvain Enguehard.
12 Organisée dans le cadre de la première édition de la biennale d’architecture et de paysage (4 mai - 13 juillet 2019) au Potager du Roi, sur le site historique de l’École nationale supérieure de paysage, l’exposition Le Goût du paysage a été accompagnée d’un cycle de rencontres conçu par Alexandre Chemetoff, paysagiste, architecte, urbaniste, commissaire de la manifestation.
13 Le « jardin planétaire” est un concept qui permet d’envisager de façon conjointe la diversité des êtres sur la planète et le rôle gestionnaire de l’homme au sein de cette diversité. Ce concept a été forgé à partir d’un triple constat : la finitude écologique, le brassage planétaire des espèces, et la couverture anthropique du milieu terrestre.
14 Les travaux de Nathalie de Noblet, climatologue au Giec, en témoignent. Son étude sur l’histoire de la co-évolution du climat et particulièrement saisissante. Lire le rapport du Giec Le changement climatique, l’utilisation des terres et la sécurité alimentaire qui décrit comment la gestion durable des forêts et les dynamiques de fertilisation des sols constituent de nouveaux écosystèmes capables d’absorber davantage de carbone.
15 L’agence Ter, agence de paysage et d’urbanisme, a été fondée en 1986 par trois associés, Henri Bava, Michel Hössler et Olivier Philippe. Basée à Paris, Karlsruhe, Barcelone, Shanghaï et Los Angeles, l’agence expérimente l’urbanisme par le paysage et contribue à la construction des écosystèmes territoriaux et urbains. Henri Bava, Michel Hössler et Olivier Philippe ont reçu le grand prix national de l’urbanisme en 2018.