La coopération décentralisée : pour un développement durable mais aussi dans le cadre de l’urbanisme entre Paris et Rio
Katia Buoro, Xavier Desjardins, 2012
La coopération décentralisée a connu un nouvel élan et s’est développée à un rythme accéléré depuis la loi du 6 février 1992 en France. De nouveaux textes juridiques et règlementaires sont venus compléter le dispositif (notamment les lois de 1995, 1999 et 2000). Dans des domaines spécifiques comme celui de l’eau, d’autres dispositions, comme celles que prévoit la loi dite Oudin-Santini de 2005 (qui autorise les collectivités locales, syndicats intercommunaux et agences de l’eau à consacrer jusqu’à 1 % du budget annexe de leurs services d’eau et d’assainissement au financement d’actions de coopération internationale dédiées au secteur de l’eau) se sont ajoutées.
La coopération décentralisée est définie par la loi du 6 février 1992 de la façon suivante : « il y a coopération décentralisée lorsqu’une (ou plusieurs) collectivité(s) locale(s) française(s) développe(nt) des relations avec une (ou plusieurs) collectivité(s) locale(s) étrangère(s) : il peut s’agir aussi bien de l’établissement de relations d’amitié ou de jumelage avec des collectivités territoriales étrangères, d’actions de promotion à l’étranger, d’aide au développement de collectivités dans certains pays, d’assistance technique, d’action humanitaire, de gestion commune de biens de services, mais aussi de coopération transfrontalière et de coopération interrégionale ». La coopération décentralisée est venue combler un vide, compléter et corriger les dispositifs de coopération bilatérale et multilatérale qui existaient entre pays du Nord et pays du Sud et qui avaient commencé à s’essouffler et à montrer, dès les années 1980, de sérieuses limites et faiblesses. Au niveau des municipalités, les jumelages ont été érigés en instrument privilégié de rapprochement entre les villes et ont constitué des plateformes de travail. Ceci correspondait à la fois aux besoins de développement urbain du Sud et à ceux de coopération du Nord.
L’avènement de la coopération décentralisée, perçue comme une étape supérieure par beaucoup d’analystes, constituait à la fois un moyen de résoudre les problèmes rencontrés par ces jumelages (en particulier la léthargie dans laquelle ils étaient parfois entrés) et une façon de faire face aux besoins changeants des villes du Nord autant que de celles du Sud en matière de coopération. Ces dernières restaient, en effet, entravées par leurs difficultés anciennes dans les domaines des voiries, de la gestion des déchets, de la distribution de l’eau ou encore des problèmes de circulation urbaine, pour ne citer que quelques exemples.
Un exemple : Les enjeux du développement durable pour une coopération décentralisée durable
Un autre exemple : La « fabrique » de la ville brésilienne, l’impact de la coopération Paris-Rio