Territoires zéro chômeur longue durée : « L’objectif est d’autoriser de nouveaux territoires à expérimenter cette idée »
Claire Plouy, juin 2019
L’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » lancée sur les 10 territoires expérimentaux porte ses fruits et les projets émergent en nombre sur les nouveaux territoires. Le 18 juin, l’association TZCLD et ses membres fondateurs lancent un appel pour la 2e loi. Une délégation sera reçue par le Président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, à l’issue de cette mobilisation. Laurent GrandGuillaume, président de l’association Territoires zéro chômeur longue durée (TZCLD) a répondu à nos questions.
Lors de la présentation du Plan de lutte contre la pauvreté, Emmanuel Macron a appelé en septembre dernier à une extension de l’expérimentation TZCLD. Où en est-on aujourd’hui ?
Nous avons échangé à plusieurs reprises avec le pouvoir exécutif parce que nous n’avons pas encore de calendrier clair sur le vote potentiel d’une deuxième loi. On nous a récemment indiqué que ça pouvait être fin 2019 comme début 2020. Il est nécessaire d’avoir une deuxième loi pour étendre la possibilité des nouveaux territoires. Lors de la présentation du Plan de lutte contre la pauvreté, Emmanuel Macron a appelé en septembre dernier à une extension de l’expérimentation TZCLD. Il y a vraiment besoin d’une deuxième loi. Nous savons que le projet est soutenu au plus haut niveau, ce qui est une bonne chose. Maintenant nous avons besoin d’un calendrier clair pour savoir où nous allons. D’où le fait que nous allons nous rassembler le 18 juin à Paris aux Invalides avec tous les territoires pour appeler à cette deuxième loi et demander à ce qu’un calendrier clair existe. Il y aura des prises de paroles d’associations, d’élu·e·s, de personnes au chômage lors de ce rassemblement pour présenter pourquoi elles veulent cette deuxième loi.
Quels seraient les objectifs d’une deuxième loi ?
L’objectif est d’autoriser de nouveaux territoires à expérimenter cette idée, avec les trois mêmes principes de la première loi. Le premier, c’est la recherche de l’exhaustivité, c’est-à-dire s’adresser à tous les chômeurs de longue durée des territoires concernés. Le second c’est le fait de mobiliser le coût de chômage pour financer une partie de ces emplois. Enfin le troisième : développer un modèle économique dans les territoires qui ne percutent pas les activités existantes. Les principes sont les mêmes car cela fonctionne. Nous voulons que d’autres territoires soient autorisés à se lancer.
Combien de territoires souhaitent rejoindre votre démarche ?
Nous sommes en contact avec près de 200 territoires aujourd’hui. Parmi-eux, il y en a une cinquantaine qui ont déjà créé un comité local et qui pourraient se lancer dès que ce sera possible. Nous avons de plus en plus de territoires qui nous contactent et qui sont intéressés par notre démarche.
Quel bilan tirez-vous de la première partie de l’expérimentation ?
Le bilan est positif. Près de 840 personnes ont retrouvé un emploi en contrat de durée indéterminée sur les dix territoires. Ce sont des micro-territoires qui ont entre 5 000 et 10 000 habitants. Parmi les dix territoires, il y en a déjà trois qui sont quasiment à l’exhaustivité. C’est à dire qu’ils ont déjà proposé une solution à quasiment toutes les personnes identifiées. Nous sommes sur des activités sur la transition énergétique et écologique, sur l’économie circulaire, l’économie de proximité, la sécurité alimentaire, etc. Des sujets de demain. Nous avons créé une dizaine de PME. Comme toutes les entreprises, il y a les difficultés du quotidien, mais rien de plus.