D’où venons-nous ?
CITEGO est une association indépendante née en 2015. Elle a a pris la suite de l’action menée en direct jusque là par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme (FPH), qui continue à lui apporter un soutien structurel. CITEGO combine trois héritages de la FPH : "la revanche des territoires" ; "la transition vers des sociétés durables" ; "la capitalisation d’expériences".
- Revanche des territoires. Après deux siècles d’effacement progressif des territoires locaux au profit des États et des grandes entreprises, on redécouvre à la fin du vingtième siècle le rôle central des territoires et de leur gouvernance dans la gestion des sociétés parce qu’ils sont le niveau auquel on peut gérer des relations de toutes natures. Mais cette revanche n’est pas un rêve d’autarcie. La gouvernance territoriale est le premier niveau d’une gouvernance à multi-niveaux du local au mondial. C’est le sens du sigle : CItés, TErritoires, GOuvernance.
- Transition vers des sociétés durables. Ce concept est préféré à celui de "développement durable", oxymore forgé pour concilier l’inconciliable : préserver la biosphère ; poursuivre le développement sur des bases inchangées. D’où l’attention particulière accordée par CITEGO aux changements nécessaires dans la manière de penser le territoire, l’économie, les politiques publiques et dans la manière de gérer la société. Cette transition vers des sociétés et des territoires durables n’est encore, en 2020, qu’à peine esquissée et se résume le plus souvent à des politiques sectorielles alors que la transition est "systémique", suppose des évolutions combinées dans de nombreux domaines. CITEGO est particulièrement attentif à ce qui émerge en matière de transition et aux conditions à réunir pour qu’elle devienne une réalité.
- Capitalisation de l’expérience. Dès les années quatre vingt, la FPH a constaté que l’information la plus utile à l’action naissait de l’action elle-même. Mais mettre en mots une action de façon à pouvoir la transmettre, en dégager les leçons,de façon à ce qu’elle soit utile dans un autre cadre et à une autre échelle est bien plus difficile qu’on ne l’imagine. D’où la mise en place au cours des deux dernières décennies du vingtième siècle de bases de données d’études de cas, avec tous les défis à relever pour créer les conditions d’une "capitalisation de l’expérience" (les leçons tirées de la confrontation d’expériences dans un domaine donné pour en tirer des principes directeurs utiles à l’action) , mutualiser les expériences entre divers partenaires et acteurs, les mettre à disposition d’un large public (faire de la connaissance un commun) en créant les outils de navigation au sein de ce vaste réservoir d’expériences. C’est ainsi que s’est créé au début des années 2000 la COREDEM (confédération de ressources pour une démocratie mondiale), qui fédère une trentaine de sites ressources thématiques et permet la navigation de l’un à l’autre. CITEGO en est membre.
Depuis une vingtaine d’années le rôle nouveau des territoires et l’importance de la transition à conduire se sont imposés, donnant naissance à un grand nombre de réseaux de collectivités territoriales ou d’organisations de la société civile. Dans ce foisonnement et dans un contexte où chaque réseau est jaloux de son identité et tend souvent à confondre le "plaidoyer" avec une rigoureuse démarche de preuve par l’exemple, CITEGO a affirmé sa place spécifique : se concentrer sur le dur et l’ingrat : recueillir les expériences, aider à les mutualiser, développer un site ressource les rendant accessibles au plus grand nombre, créer un outil de navigation reliant les questions entre elles (l’atlas relationnel), promouvoir les méthodes des communautés apprenantes, développer des formations à distance à destination des acteurs locaux. Toutes choses qui prennent du temps et sont souvent délaissées faute de financement adéquat. Seul l’appui structurel de la FPH l’a rendu possible.