Pour l’insertion par le logement : être des opérateurs locaux à l’interface entre les collectivités locales et les habitants
Le mouvement Pact Arim
2003
Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs (AITEC)
Cette fiche présente le mouvement PACT Arim qui oeuvre pour l’insertion sociale des populations défavorisées par l’accès au logement.
Le mouvement Pact Arim a plus de 50 ans d’expérience dans le domaine du logement privé. Son engagement repose sur la conviction que le logement est un maillon essentiel de l’insertion sociale et de l’épanouissement des personnes.
Créé à l’origine par des militants, il a mis en avant une approche sociale du logement, agissant « pour et avec les habitants ». Travaillant également en partenariat avec des collectivités locales, les associations Pact Arim constituent aujourd’hui un réseau professionnel important dans le domaine de l’habitat. Elles sont regroupées au sein de la Fédération Nationale des Centres Pact Arim (FNC Pact Arim) qui apporte une assistance technique à ses associations membres et développe des partenariats institutionnels et de lobbying au niveau national, voire européen et international, sur les questions qui concernent ses champs d’activités.
Articulant les logiques habitants-pouvoirs publics-tissu économique et social, les Pact Arim ont développé des activités autour de l’amélioration de l’habitat privé et la réhabilitation des quartiers existants, mobilisant des savoir-faire et des compétences techniques et sociales pointus.
Les associations présentent des profils divers et des méthodes de travail variées. Elles ont été conçues comme des espaces neutres pour accueillir la parole des habitants et jouer un rôle de médiateur avec les pouvoirs publics. Si les modes d’intervention varient, la démarche de projet domine et l’entrée sociale demeure la voie privilégiée de l’action.
Un dispositif d’aide et d’accompagnement : Prestataire de services autour de l’habitat
Un certain nombre de services est rendu auprès des propriétaires, bailleurs sociaux, collectivités territoriales, élus et particuliers. Les associations interviennent pour le compte de collectivités locales, sur la base d’appels d’offre publics. Ces opérations peuvent concerner :
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L’assistance technique pour la réhabilitation de quartiers et d’amélioration de l’habitat
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La réalisation d’études ou de suivis destinés aux élus, collectivités territoriales dans les domaines de l’urbanisme et du développement local (animation d’opérations programmées d’amélioration de l’habitat, traitement de l’habitat insalubre…)
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La réalisation de missions sociales : partenaire de la maîtrise d’ouvrage, gestion locative sociale et accompagnement social rapproché.
Le partenariat avec les collectivités locales inscrit dans la durée garantit leur action sur le territoire. Toutefois, leur liberté d’action dépend fortement de leur indépendance et de leur autonomie, notamment politique et financière. Dans ce sens, les associations apparaissent souvent comme des opérateurs intermédiaires entre les habitants, les pouvoirs publics et le tissu économique et social.
Le travail de la Fédération : lobbying, et coopération internationale
Avec d’autres, la Fédération nationale des centres Pact Arim effectue un travail de lobbying, à travers un certain nombre de réseaux ou de commissions nationales.
Elle fait remonter au niveau national les problématiques et enjeux identifiés au niveau local par ses associations membres et est régulièrement consultée par les pouvoirs publics sur les questions de logement, notamment dans le cadre de la préparation de projets de loi ayant trait au logement et à l’insertion des populations défavorisées.
Depuis le début des années 1990, la FNC Pact Arim a défini une offre de coopération internationale dans le domaine de la réhabilitation des quartiers existants (quartiers anciens, habitat insalubre) et a encouragé ses associations a développé des actions internationales. Ces coopérations permettent un travail sur plusieurs thèmes : la structuration, ou l’appui à l’émergence, d’opérateurs professionnels dans le domaine de la réhabilitation, l’adaptation d’outils réglementaires, la mise en œuvre de mécanismes financiers et institutionnels pérennes, l’ingénierie sociale, la formation.
L’opérateur local : une figure originale ?
Pour les Pact Arim, l’ancrage local, le bon niveau de partenariat institutionnel et l’implication de l’habitant sont les bases de toute action sur les quartiers existants. La relation de confiance que doit bâtir l’opérateur s’inscrit dans la durée et sa légitimité vient prioritairement de ses compétences professionnelles et techniques ; de sa capacité de dialogue, d’animation et de négociation ; de sa neutralité et de son indépendance.
Au-delà des missions qui leur sont confiées, les Pact Arim, inscrits dans un territoire dont ils ont une connaissance fine, doivent jouer un rôle d’interpellation, de prévention et d’aide à la décision.
Enjeux : rester neutre…
Le travail de collaboration avec les collectivités locales est parfois ambivalent ; conçues à la fois comme des espaces neutres pour accueillir la parole des habitants, et comme des lieux de dialogue avec les collectivités locales, les associations du Pact Arim peuvent se retrouver piégées par l’une ou l’autre des parties. A l’interface, elles doivent constamment négocier leur place afin de préserver leur indépendance, principe fondateur du mouvement.
Elles doivent également assurer, en tant qu’associations non gouvernementales, leur équilibre financier, parfois fragile et faire face depuis quelques années à la concurrence ponctuelle de bureaux d’études privés non-inscrits sur le territoire local qui interviennent sur le champ technique mais peu sur le champ social.
To go further
Lien vers le site de la Fédération nationale des centres Pact ARIM
Quelques dates :
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1924 : ligue nationale contre le taudis
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1942 : création du PACT, propagande et action contre le taudis
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1967 : création des ARIM, associations de restauration immobilière
142 associations réparties sur tout le territoire métropolitain et les départements d’outre mer. 3000 salariés et 2500 bénévoles.
Quelques chiffres : amélioration de 115 000 logements, 1,3 milliards euros de travaux, 1400 contrats avec les CL, 13 000 logements gérés, 7700 familles accompagnées.