Densité. Compacité, intensité.

Francis Beaucire, Xavier Desjardins, décembre 2014

La densité fait partie des mots les plus utilisés par l’urbaniste, le géographe et l’aménageur. Pourtant, la densité n’est que le résultat du rapport entre une quantité et une surface. Elle porte cependant en elle une grande variété de sens, et aussi de malentendus et même de contresens. Le recours quasiment exclusif à la notion de densité pour caractériser le fait urbain occulte l’indispensable diversité de la population et des fonctions, tout autant que la proximité entre citadins et entre fonctions. Inversement, la densité n’est plus suffisante pour caractériser la ville diffuse, fonctions et habitants s’y trouvant reliés par la vitesse, substitut de la densité. Pour les habitants, la densité ressentie par la population urbaine est souvent bien différente de la densité réelle, la hauteur du bâti en perturbant la perception. Enfin, la densité est souvent substituée à la notion de compacité, qui n’implique pas l’abondance mais la juxtaposition et exprime une autre morphologie urbaine.

La « mécanique de la densité » est enclenchée, indépendamment de toute intervention urbanistique d’ensemble, d’une façon qui s’explique par le jeu entre attractivité spatiale liée à l’accessibilité, prix du foncier et coût de la construction. D’une part, les coûts de construction s’élèvent à mesure que la densité s’accroît, et le prix du foncier s’accroît quand l’accessibilité s’accroît. Aussi, pour rentabiliser des coûts élevés du foncier, les constructeurs recherchent-ils une forte densité. (Longtemps limitée par les techniques constructives, la densité ne s’est élevée fortement qu’au 20ème siècle, grâce à l’usage du béton, de l’acier… et de l’ascenseur.)

La valorisation foncière des espaces évolue en fonction des systèmes d’accessibilité. Quand l’automobile offre un large foncier accessible autour des villes, les prix fonciers baissent et la densité construite des nouveaux espaces urbanisés peut être faible. A contrario, le développement des réseaux de transport collectif à forte capacité a permis à de nombreux centres de métropoles européennes de conserver des valeurs foncières élevées. La mécanique des densités, fruit des interactions entre les mobilités et la valorisation foncière des lieux, explique les évolutions paradoxales des villes européennes depuis l’arrivée du chemin de fer. D’un côté les centres se sont densifiés très fortement. De l’autre, les périphéries urbaines, devenues de plus en plus accessibles par les progrès des transports motorisés, notamment automobiles, ont connu une urbanisation peu dense.

Pourquoi l’urbanisme, en grande partie du moins, aura-t-il cherché avec constance à influer sur cette mécanique largement spontanée ? Les premiers outils de l’urbanisme ont été construits pour limiter les excessives densités. Le coefficient d’occupation du sol vise ainsi à ajuster les densités des différents espaces urbains en fonction des investissements prévus dans les transports et les équipements publics (écoles, parcs, équipements sociaux, etc.). De nombreuses règles d’urbanisme, telles que la protection des monuments historiques ou encore des parcs et jardins, ont eu pour effet de limiter la densification de lieux recherchés. Dans les couronnes périphériques des agglomérations, la densification de l’espace urbanisé a constamment soulevé l’opposition de la population déjà installée.

Dans le contexte du développement durable, la densification des espaces déjà bâtis et leur mixité fonctionnelle apparaissent comme le moyen de réduire les impacts écologiques et climatiques des établissements humains. La densité est jugée propice à l’interaction sociale. Ces politiques en faveur de la densité contrecarrent les mécanismes économiques qui conduisent à de basses densités, tout comme les aspirations sociales : elles exigent donc de la part de la puissance publique une forte conviction et le soutien d’un modèle économique viable. Du point de vue du citadin, la densité peut être recherchée par les agréments qu’elle offre en termes d’ambiance urbaine ou, au contraire, évitée quand des moyens de transport permettent de compenser la distance entre les choses par la rapidité de la mise en relation. Du point de vue de la collectivité, s’il n’y a pas une « bonne » densité, les interventions en faveur ou non de la densification, qui contrarient ou bien encouragent le jeu spontané de la valorisation foncière, reposent sur des projets politiques où se mêlent intimement des finalités sociales, économiques et financières.

Ce que disent les auteurs sur la densité, la compacité et l’intensité.

Le Corbusier

On l’oublie souvent mais l’urbanisme fonctionnaliste « moderne » dont le héraut est Le Corbusier est né d’une critique face aux trop fortes densités urbaines. Quelques extraits de la Charte d’Athènes, qui a constitué l’aboutissement du quatrième Congrès international d’architecture moderne (CIAM), tenu à Athènes en 1933 sous l’égide de Le Corbusier.

« La densité, rapport entre les chiffres de la population et de la superficie que celle-ci occupe, peut être totalement modifiée par la hauteur des bâtiments. Mais, jusqu’à ce jour, la technique de la construction avait limité la hauteur des maisons aux alentours de six étages. La densité admissible pour les constructions de cette nature est de 250 à 300 habitants à l’hectare. Quand cette densité atteint, comme dans de nombreux quartiers, 600 à 800 et même 1000 habitants, c’est alors le taudis, caractérisé par les signes suivants :
1. Insuffisance de surface habitable par personne ;
2. Médiocrité des ouvertures sur le dehors ;
3 Absence de soleil (orientation au Nord ou conséquence de l’ombre portée dans la rue ou dans la cour) ;
4. Vétusté et présence permanente de germes morbides (tuberculose) ;
5. Absence ou insuffisance des installations sanitaires ;
6. Promiscuité provenant des dispositions intérieures du logis, de la mauvaise ordonnance de l’immeuble, de la présence de voisinages fâcheux.
Le noyau des villes anciennes, sous la contrainte des enceintes militaires était généralement rempli de constructions serrées et privé d’espace. Mais, en compensation, passé la porte de l’enceinte, les espaces verts étaient immédiatement accessibles donnant à proximité un air de qualité. Au cours des siècles, des anneaux urbains s’ajoutèrent, remplaçant la verdure par de la pierraille et détruisirent les surfaces vertes, poumons de la ville. Dans ces conditions, les fortes densités signifient le malaise et la maladie à l’état permanent. […] »

Le Corbusier, La Charte d’Athènes, Editions de Minuit, 1957, collection « Points Essais », pages 33-34.

Dans un second temps, la charte met la densité au cœur de la pratique de l’urbanisme planificateur. Définir la densité d’un quartier permet de mesurer les espaces nécessaires pour les constructions et définir les équipements collectifs nécessaires. Cette technique est toujours au cœur de l’urbanisme opérationnel.

« Les constructions hautes implantées à une grande distance l’une de l’autre doivent libérer le sol en faveur de larges espaces verts. […] La densité de la population doit être suffisamment forte pour valider l’aménagement des installations collectives qui seront les prolongements du logis. Cette densité étant fixée, un chiffre de population présumable sera admis permettant de calculer la superficie réservée à la ville. »

Le Corbusier, La Charte d’Athènes, Editions de Minuit, 1957, collection « Points Essais », pages 53-54.

Emile Durkheim

Emile Durkheim en 1898 produit une réflexion sur les causes sociologiques – et non d’abord économiques - de la division du travail. Parmi celles-ci et en lecteur de Darwin, il introduit la taille des villes et leur densité.

« Si le travail se divise davantage à mesure que les sociétés deviennent plus volumineuses et plus denses, ce n’est pas parce que les circonstances extérieures y sont plus variées, c’est que la lutte pour la vie y est plus ardente.
Darwin a très justement observé que la concurrence entre deux organismes est d’autant plus vive qu’ils sont plus analogues. Ayant les mêmes besoins et poursuivant les mêmes objets, ils se trouvent partout en rivalité. Tant qu’ils ont plus de ressources qu’il ne leur en faut, ils peuvent encore vivre côte à côte ; mais si leur nombre vient à s’accroître dans de telles proportions que tous les appétits ne puissent plus être suffisamment satisfaits, la guerre éclate, et elle est d’autant plus violente que cette insuffisanse est plus marquée, c’est-à-dire que le nombre de concurrents est plus élevé. Il en est tout autrement si les individus qui coexistent sont d’espèces ou de variétés différentes. Comme ils ne se nourrissent pas de la même manière et ne mènent pas le même genre de vie, ils ne se gênent pas mutuellement ; ce qui fait prospérer les uns est sans valeur pour les autres […].
Les hommes subissent la même loi. Dans une même ville, les professions différentes peuvent coexister sans être obligées de se nuire réciproquement car elles poursuivent des objectifs différents. Le soldat recherche la gloire militaire, le prêtre l’autorité morale, l’homme d’Etat le pouvoir, l’industriel la richesse, le savant la renommée scientifique ; chacun d’eux peut atteindre son but sans empêcher les autres d’atteindre le leur […].
Cela étant posé, il est aisé de comprendre que toute condensation de la masse sociale, surtout si elle est accompagnée d’un accroissement de la population, détermine nécessairement les progrès de la division du travail.»

Emile Durkheim, De la division du travail social, 1e édition 1893, Presses universitaires de France, Coll. Quadrige, 2004, pages 248 à 250.

Louis Wirth

Le grand débat sur la densité porte sur l’effet des fortes densités urbaines sur les modes de vie. Dans cet article de 1938, Louis Wirth fait de la densité un élément déterminant de l’urbanité : l’accroissement de la densité favorise la différenciation entre les individus. L’influence de Georg Simmel est évidente.

« Toujours, depuis la Politique d’Aristote, on a admis que l’accroissement au-delà d’une certaine limite du nombre d’habitants fixés en un lieu affectera leur relation mutuelle et le caractère de la ville. Les grands nombres impliquent, on l’a fait remarquer, une gamme plus étendue de variations individuelles. En outre, plus nombreux sont les individus entrant dans un processus d’interaction, plus grande est la différenciation potentielle entre eux. On peut donc s’attendre à ce que les caractéristiques personnelles, les métiers, la vie culturelle et les idées des membres d’une communauté urbaine se distribuent entre des pôles plus largement séparés que ceux des ruraux.»

Louis Wirth, « L’urbanisme comme mode de vie », 1938, in Yves Grafmeyer et Isaac Joseph, L’école de Chicago : naissance de l’écologie urbaine, Champs Flammarion, 2004, pages 265-266.

Ulf Hannerz

Avec le développement de moyens de communication plus rapide, l’accès à la diversité n’est plus le seul apanage des espaces de forte densité. Y-a-t-il une qualité particulière aux espaces denses que ne peuvent suppléer les moyens de communication ? Ulf Hannerz, s’inscrit d’abord dans la lignée de Louis Wirth pour analyser les effets de la densité.

« Revenons sur l’idée d’un sens de l’espace. L’anthropologie urbaine a plusieurs raisons de mettre en avant le principe selon lequel la vie quotidienne dans un espace circonscrit présente des caractéristiques variables et originales. Elle peut même s’en servir comme d’un principe producteur de sens, dans le cadre de ses observations et des ses interprétations. Quelles que soient par ailleurs les logiques d’organisation sociale qui font que les individus sont séparés les uns des autres ou rassemblés les uns avec les autres, ceux qui arrivent en ville vivent quelque chose de plus : ils se coudoient et s’aperçoivent dans l’espace de leur vie quotidienne. Il ne s’agit pas seulement d’accessibilité ajoutée à la diversité ; il s’agit d’accessibilité dans la diversité et de diversité dans l’accessibilité. Les gens ne réagissent pas seulement au fait qu’ils sont proches les uns des autres. Inversement, lorsque les gens sont différents les uns des autres, il doit se passer quelque chose du seul fait qu’ils ont l’occasion de s’en rendre compte par ce qu’ils ont pu voir ou entendre. Donc, si la ville doit son existence à la division du travail et à elle seule, celle-ci, dès lors que la ville existe, fonctionne comme catalyseur de processus nouveaux, précisément parce qu’elle se déroule tout entière dans un seul et même espace. De plus, cet espace à usage intensif n’est pas un terrain nu ou un site géographique. C’est un environnement physique complexe, conçu dans son rapport à une société à la fois sur le plan matériel et sur le plan symbolique. Cet environnement peut aussi finir par affecter à sa manière le mode de vie des citadins. Au sens large, c’est une œuvre d’art. »

Ulf Hannerz, Explorer la ville, Texte réuni par Isaac Joseph, Editions de Minuit, Coll. Le Sens commun 1983, page 133.

Dans un second temps, il discute de la possibilité de se passer de la densité pour connaître les mêmes effets sociologiques

« Avec le développement technologique « alors, les conditions même du rapport de l’homme à son espace seraient modifiés. Bien que n’étant plus captif de son rapport à la terre, il conserverait ses rapports d’interdépendance avec les autres humaines sans prêter attention à l’espace. La ville disparaîtrait alors, à moins qu’il ne faille parler d’urbanisation des campagnes. […] on pourrait avoir envie de dire que les tentatives pour accroître l’accessibilité sans la densité – qu’on pense aux voitures, aux appareilles de téléphone ou à la télévision personnalisée – peuvent difficilement reconstituer une véritable expérience urbaine, ces tentatives se contentent de planifier l’accessibilité et elle seule ; on n’atteint que la personne que l’on veut atteindre. L’accessibilité urbaine, aujourd’hui comme par le passé, est partiellement planifiée mais aussi partiellement aléatoire. Bousculer quelqu’un qu’on n’a pas vu, assister à des scènes qu’on n’a pas prévues, voilà des expériences qui ont peut-être des conséquences particulières sur le plan personnel ou sur le plan social et culturel. Avec cette réflexion, nous pouvons peut-être clore notre enquête préliminaire sur l’essence de l’urbain : le flair (serendipity), le fait de découvrir quelque chose par hasard alors qu’on en cherchait une autre, est peut-être une aptitude que privilégie la vie urbaine. »

Ulf Hannerz, Explorer la ville, Texte réuni par Isaac Joseph, Editions de Minuit, Coll. Le Sens commun 1983, page 154.

Yves Chalas

Yves Chalas, dans la suite du questionnement d’Ulf Hannerz observe que les modalités nouvelles de communication imposent de repenser la définition classique de la ville.

« Jürgen Habermas (1986) écrit : « Notre conception de la ville est étroitement liée à notre mode de vie. Or ce mode de vie a évolué à une vitesse telle que la conception de la ville dont nous avons hérité ne peut plus se développer en symbiose avec lui ».
Cette conception de la ville dont nous avons hérité est précisément celle de la ville d’hier, dotée de tout un arsenal de concepts, de critères, de références, d’images et de métaphores. Bref, penser et dire la ville, c’est d’abord penser et dire la ville d’hier, soit par réflexe, soit par facilité aussi.
Qu’est-ce que cette ville d’hier et la culture urbaine ou urbanistique qui l’accompagne ?
En ce qui concerne les sociétés européennes, la ville d’hier, sinon dans la réalité, du moins dans les têtes et le langage, c’est la ville de l’harmonie classique, la ville de l’unité formelle du point de vue architectural, la ville compacte, ramassée sur elle-même, fortement centripète et par là même essentiellement minérale, et par là même aussi essentiellement dense.
La ville d’hier est la ville de la densité et, de ce fait, elle est également la ville de la proximité, la ville de la mixité et, toujours selon cette logique où tout se tient, elle ne peut être que la ville du quartier et du centre-ville unique, puissant et attractif, en ce que ces deux composantes, le quartier et le centre-ville traditionnel incarnent, là encore à mi-chemin entre la réalité la plus concrète et la pure utopie, l’unité, la densité, la proximité et la mixité tant fonctionnelle que sociale.»

Yves Chalas, L’invention de la ville, Economica, 2000, page 90.

D’où, un peu plus loin, le retour sur les nouvelles formes de l’urbanité, ou plutôt sur les formes supplémentaires de l’urbanité, qui remettent en cause l’exclusivité d’une urbanité historiquement liée, consubstantiellement, à la ville dense et compacte.

« Libéré des obstacles épistémologiques que constituent les vieux critères urbanistiques et éclairé par le nouvel état des lieux urbains, il devient possible dès lors de définir la réalité de nos territoires contemporains. Cette réalité est celle de l’émergence d’une nouvelle forme d’urbanité –et non la mort ou la fin de toute urbanité- qui peut se décliner en six figures majeures que sont la ville-mobile, la ville-territoire, la ville-nature, la ville polycentrique, la ville au choix et la ville-vide. Ces six grandes figures de la ville émergente sont les figures nouvelles de la ville qui prennent le relais des anciennes figures, celles de la ville d’hier qui avaient pour noms (…) : la ville de l’harmonie, la ville de l’unité, la ville minérale, la ville dense, la ville centre, la ville de la forme au contour net et au centre de gravité stable. »

Yves Chalas, L’invention de la ville, Economica, 2000, page 102.

Geneviève Dubois-Taine

Dans la continuité de cette réflexion qui ne fait plus de la « densité » une dimension consubstantielle de l’urbanité, c’est à une autre lecture des territoires qu’incite la notion de « lieu intense » proposée par Geneviève Dubois-Taine en 2002.

« [La notion de] « Lieu dense » rompt avec la notion de mouvement et décrit le lieu dans son état : il peut être dense de diverses fonctions urbaines, il peut être dense de constructions, de fréquentation des habitants, dense de bureaux et commerces… Il peut être monofonctionnel mais dense tout de même (…). Mais « lieu dense » exprimerait que c’est la quantité qui fait la qualité. Or de nombreux travaux témoignent de lieux prééminents dans nos territoires qui ne sont pas pleins de personnes ou d’objets mais qui pourtant comptent grandement dans l’organisation générale (…). Aussi, les chercheurs de Ville émergente (un programme de recherche initiée par le Plan Urbanisme Construction Architecture en 1997) se sont-ils peu à peu orientés vers la dénomination de « lieu intense » pour pouvoir intégrer des notions peu quantifiables comme la dimension symbolique et culturelle, la dimension sociale, paysagère ou architecturale. »

Geneviève Dubois-Taine, La ville émergente, PUCA/Ministère de l’Equipement, 2002, page 20.

René Schoonbrodt et Luc Maréchal

Dans le court extrait qui suit de René Schoonbrodt et Luc Maréchal invitent à différencier la densité de la compacité, deux notions très souvent confondues.

«Le point central à partir duquel tout se joue est l’organisation de la relation complexité/densité. (…) Le retour à un urbanisme de rapprochement*, de complexité, de densité est la condition fondatrice du projet de «faire ville », une ville qui sera coexistence des hommes et des activités dans leur diversité, dans le même espace. (…) La « bonne ville »** est complexe, dense, riche de présence et d’activité. Elle est coexistence. Ce que les spécialistes désignent en employant l’expression de « mixité fonctionnelle ». (…) Utiliser les concepts de « complexité » et de « coexistence » est plus exact. Se rabattre sur le mot « densité » est dangereux : une zone de bureaux peut atteindre une forte densité et être totalement et tristement unifonctionnelle, non coexistante***. Pour bien marquer l’orientation de la « bonne ville », il convient dès lors de la vouloir complexe, dense, coexistante. La « ville compacte » allie complexité et densité. »»

* Retour après la période fonctionnaliste.
** Note des auteurs: « dans l’histoire de France, l’appellation « bonne ville » se réfère à une qualification honorable accordée par les rois à certaines grandes villes. »
***Introduisant la différence implicite entre pôle et centre.

René Schoonbrodt, Luc Maréchal, La ville, même petite, Editions Labor, Quartier libre, 2002.

Références

Yves Chalas, L’invention de la ville, Economica, 2000, page 102.

Le Corbusier, La Charte d’Athènes, Editions de Minuit, 1957, collection « Points Essais ».

Geneviève Dubois-Taine, La ville émergente, PUCA/Ministère de l’Equipement, 2002.

Emile Durkheim, De la division du travail social, 1e édition 1893, Presses universitaires de France, Coll. Quadrige, 2004.

Ulf Hannerz, Explorer la ville, Texte réuni par Isaac Joseph, Editions de Minuit, Coll. Le Sens commun 1983.

René Schoonbrodt, Luc Maréchal, La ville, même petite, Editions Labor, Quartier libre, 2002.

Louis Wirth, « L’urbanisme comme mode de vie », 1938, in Yves Grafmeyer et Isaac Joseph, L’école de Chicago : naissance de l’écologie urbaine, Champs Flammarion, 2004.