Diversité des domaines d’intervention et des leviers d’action pour l’alimentation
Module 3.3 du Mooc « Acteurs, leviers, outils pour mener les transitions du système alimentaire »
Stéphanie CABANTOUS, 2018
Les leviers d’action des pouvoirs publics locaux sont directement corrélés à leurs compétences.
Ici, nous allons essayer de croiser angles d’entrée, domaines d’intervention/compétences, échelons administratifs, instruments à disposition.
Pour l’angle d’entrée « santé », les domaines d’action des collectivités touchent à l’éducation, la sécurité sanitaire et nutritionnelle des aliments ou encore la politique sociale.
Pour ces domaines d’intervention, et sans vouloir ici être exhaustifs, elles pourront actionner des leviers touchant à :
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pour éducation : la communication / la sensibilisation
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pour la sécurité sanitaire et nutritionnelle des aliments : la réglementation commerciale
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pour la politique sociale : l’accessibilité alimentaire
Pour l’angle d’entrée « économie », les domaines d’action des collectivités sont la politique agricole, les approvisionnements, les achats, la formation ou encore le patrimoine culturel / la gastronomie.
Pour ces domaines d’intervention, et sans vouloir ici être exhaustifs, elles pourront actionner des leviers touchant à :
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pour la politique agricole : des actions portant sur l’installation d’agriculteurs, la création ou la reprise d’exploitations agricoles
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pour les approvisionnements : la collectivité pourra agir sur les infrastructures de marché, de stockage et de transformation
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pour leur politique d’achats : la commande publique est leur levier principal
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pour la formation : elles ont une capacité d’action en lien avec leur mission de formation tout au long de la vie, en particulier vis-à-vis des agents publics de la restauration collective
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pour le patrimoine culturel / la gastronomie : le levier porte sur la valorisation des produits et des savoir-faire locaux ou l’élaboration d’une stratégie touristique
Pour l’angle d’entrée « intégration sociale », les domaines d’action des collectivités sont bien-sûr la politique sociale mais aussi les achats.
Pour ces domaines d’intervention, et sans vouloir ici être exhaustifs, elles pourront :
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via la politique sociale : faciliter l’accessibilité alimentaire
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pour leur politique d’achats : là encore, la commande publique est leur levier principal
Pour l’angle d’entrée « environnement », les domaines d’action des collectivités portent sur la préservation des ressources naturelles, la prévention et la gestion des déchets ainsi que la politique agricole.
Ainsi :
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pour la préservation des ressources naturelles : les collectivités agiront notamment sur la protection des bassins de captages d’eau potable et le changement des pratiques agricoles
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pour la prévention et la gestion des déchets : les collectivités ont deux leviers principaux, le travail sur la valorisation des déchets et celui sur la lutte contre le gaspillage alimentaire, le déploiement de stratégies d’économie circulaire
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en termes de politique agricole : la collectivité s’appesantira sur les pratiques agricoles ou sur le renouvellement des générations
Pour l’angle d’entrée « aménagement», les domaines d’action des collectivités portent sur le foncier et la planification urbaine.
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pour le foncier : le levier d’action porte sur la préservation du foncier agricole et son affectation à des projets correspondant aux ambitions portées par la collectivité en termes d’alimentation
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pour la planification urbaine : la recherche de mixité entre résidentiel, professionnel et commercial constitue le levier principal pour diminuer déserts alimentaires et favoriser de nouvelles pratiques sociales en termes d’alimentation
Enfin, pour l’angle d’entrée que nous nommons « démocratie », les domaines d’action des collectivités sont l’éducation, la politique culturelle et la gouvernance.
Pour ces domaines d’intervention, et sans vouloir ici être exhaustifs, elles pourront actionner des leviers touchant à :
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pour l’éducation: la communication et la sensibilisation
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pour la politique culturelle : la valorisation des produits et des savoir-faire locaux
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pour la gouvernance : la recherche d’association des acteurs du territoire à la définition et la mise en œuvre de la politique alimentaire territoriale (acteurs civils et associatifs, acteurs économiques mais aussi homologues des autres échelles politico-administratives)
Pour chaque porte d’entrée, il existe une diversité de domaines d’interventions possibles et donc de leviers possibles.
Attention, nous notons qu’il n’y a pas toujours de cohérence entre l’expression des objectifs, les points d’entrée et les leviers actionnés par la collectivité. Les objectifs de la politique alimentaire de la collectivité ne sont pas toujours reliés aux bons leviers pour y parvenir.
L’animation que nous venons de voir nous permet de mesurer une nouvelle fois les fortes interdépendances entre angle d’entrées. Plusieurs domaines d’intervention des collectivités concernent plusieurs angles d’entrée. Ainsi, le domaine d’intervention « politique agricole » concerne aussi l’économie que l’environnement.
Du fait de ces interdépendances, il faut avoir une attention particulière aux effets induits par les actions. L’analyse des boucles de rétroaction permet de repérer les pressions qui s’exercent sur le système alimentaire.
Ainsi, les activités liées aux systèmes alimentaires comme la transformation, les transports, la mise en marché supposent de considérer d’abord l’utilisation de l’espace urbain, péri-urbain et rural. C’est-à-dire arbitrer en termes d’affectation foncière, d’infrastructures, d’organisation de l’espace. Mais, en même temps, nous devons regarder du côté des ressources. Pour analyser la capacité du territoire à répondre en quantité et en qualité à la demande alimentaire. Pour analyser sous quelles conditions de préservation du foncier agricole, de formation, de pratiques agricoles, de structuration des filières… cela est possible.
Privilégier tel domaine d’intervention et tel levier invite à prendre la mesure des effets de cette action sur les autres dimensions du système et donc sur la cohérence entre les objectifs et les moyens.
Referencias
Vanessa ARMENDARIZ, Stefano ARMENIA, Stanislao ATZORI, Exemple d’une approche systémique de l’approvisionnement et de la distribution alimentaires urbains p.96 in BRAND C., BRICAS N., CONARE D. , DAVIRON B., DEBRU J., MICHEL L., SOULARD Ch.-T., 2017, Construire des politiques alimentaires urbaines, Editions Quae, 160p.