Sans alternative à la voiture : un modèle de déplacement vulnérable -

March 2024

Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA)

70% des déplacements quotidiens se font en voiture et les territoires peu denses, à faible congestion, réunissent les conditions les plus favorables à cette utilisation, et donc bien plus défavorables aux transports en commun en raison de l’habitat et de l’emploi dispersé). Dans ces territoires, la voiture restera majoritaire, mais un modèle plus équilibré et inclusif est toujours possible.

Il n’existe pas de définition unique des territoires peu denses. En pratique, il s’agit des espaces ruraux, mais aussi des espaces péri-urbains des agglomérations, des banlieues, des petites et moyennes villes, etc. Malgré leur diversité, ils sont tous caractérisés par des réseaux de transports en commun peu développés et parfois peu performants, du fait notamment d’une faible densité et d’une dispersion du tissu socio-économique.

L’omniprésence de la voiture en conséquence ne décroît pas. Globalement, la circulation en voiture individuelle ne diminue pas, et les distances de déplacements sont importantes pour rejoindre les pôles d’emploi et de services.

Les personnes vulnérables 1 se retrouvent parfois isolées ou en grande difficulté pour accéder à l’emploi et aux services essentiels. Toutes les personnes qui ne peuvent pas conduire ou disposer d’un véhicule (personnes âgées, précaires ou à mobilité réduite) renoncent souvent à se déplacer faute de solution.

Les collectivités n’ont pas autant de moyens humains et financiers que les plus grandes agglomérations, pour traiter les questions de mobilité.

Mais des solutions existent et peuvent être développées. Elles relèvent souvent d’initiatives collectives et coopératives et les acteurs publics ont un rôle majeur à jouer pour mettre en place des alternatives à la voiture individuelle. Ils peuvent faciliter le recours aux modes partagés (covoiturage, autopartage), aux modes actifs (vélos, marche), et aux modes solidaires (transport à la demande 2, auto-stop organisé, etc.).

Le développement de l’intermodalité, la création de tiers lieux, ou encore la mise en place de services ou commerces itinérants, sont autant d’exemples d’actions efficaces.

Les territoires peu denses, possèdent de vrais atouts et attirent de nouveaux résidents (qualité de vie, accès à la nature). La question de la mobilité doit être réfléchie à une échelle plus large, au sein d’un projet d’aménagement et de développement territorial cohérent.

  • 1 La vulnérabilité des ménages se définit comme une situation actuelle non précaire mais qui y tend en cas de crise ou choc

  • 2 Le transport à la demande est un mode de transport public soumis à une réservation préalable, qui doit être passée plus ou moins longtemps à l’avance.

Sources