La Moselle (57) : les jeunes luttent contre le harcèlement
Le Magazine Du Centre National De La Fonction Publique Territoriale – N° 44 – Juin 2021
junio 2021
Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT)
L’académie contribue à la politique publique de prévention et de lutte contre le harcèlement entre pairs et contre les cyber-violences, organisée autour de 4 axes : sensibiliser, prévenir, former, prendre en charge. En Moselle, à l’initiative du Conseil Départemental Junior (CDJ), des élèves ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement ont été recrutés et formés. Ils sensibilisent leurs camarades au phénomène de harcèlement et, plus largement, au respect d’autrui, à être attentif aux autres, à repérer les signes du harcèlement et à en parler, etc. Ce réseau d’ambassadeurs lycéens contribue aussi à la formation d’ambassadeurs collégiens. Pour la première année 2019-2020, 260 collégiens ont été formés.
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« Et toi, tu fais quoi ? » : c’est le nom donné par le Conseil départemental juniors (CDJ) de la Moselle pour sa campagne de lutte contre le harcèlement initiée, conçue et réalisée de A jusqu’à Z par les jeunes conseillères et conseillers. Pour mener à bien ce projet, ils ont pris le temps de consulter les associations en charge de ces questions, ont noué des contacts avec des homologues d’un parlement des jeunes belge. Ils se sont documentés, ont compris que dans une situation de harcèlement, il y avait souvent trois personnes : celui qui harcèle, celui qui est harcelé et celui qui est témoin mais ne réagit pas. Un constat qui les a poussés à construire la campagne pour que chacun ait les armes de dire non.
La campagne s’est ouverte en septembre 2020 par la diffusion sur les réseaux sociaux du film « La spirale infernale » réalisé par les jeunes et un appel à concours. Les jeunes étaient invités à poster leurs propres vidéos de fiction, chant, ou danse sur ce thème. Une deuxième étape s’est ouverte depuis : générer des rencontres avec les partenaires de l’action sociale autour de ces vidéos et créer une émission hebdomadaire sur leur chaîne youtube. Le confinement a freiné les initiatives, mais pas le désir des jeunes d’aller jusqu’au bout du projet.
« Le harcèlement est une vraie préoccupation pour les jeunes : tous les candidats à la présidence du Conseil départemental juniors, en 2018, l’avaient mis à leur programme, sans qu’ils se soient concertés. Cela ne nous a donc pas étonnés qu’ils s’emparent de cette question. L’initiative est née de leur insatisfaction vis-à-vis de la façon dont les adultes s’emparent de cette question. Ils ont pointé le fait que l’on se limite souvent au harcèlement scolaire, alors que le phénomène est beaucoup plus large, qu’il touche la rue, les réseaux sociaux, etc. Et aussi que le harceleur n’est pas toujours un enfant ou un jeune. Les conseillères et conseillers départementaux juniors avaient l’impression qu’à travers les campagnes de prévention ou les discours des médias, la jeunesse était souvent stigmatisée. C’est très important qu’ils portent eux-mêmes ce projet de campagne. C’était l’assurance que les jeunes ne soient pas en décalage avec le public visé, qu’ils touchent juste. »
Emmanuel Péché, Chef du service Jeunesse du département.