Lille (59) : des cours d’écoles débétonnisées
Le Magazine Du Centre National De La Fonction Publique Territoriale – N° 44 – Juin 2021
junio 2021
Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT)
Moins de béton et plus d’espaces verts. Dans le cadre de son plan pour le climat, la Ville de Lille mène un vaste programme de végétalisation dans les écoles. Le projet a été conduit par la ville en prenant en compte l’avis des premiers intéressés - les enfants – et en engageant un gros travail pédagogique avec les parents. En dehors des végétaux plantés, des jardins pédagogiques, des composteurs, des points de collecteurs d’eau, du mobilier et des jeux extérieurs durables, des nichoirs à oiseaux, des hôtels à insectes et des boîtes à chauves-souris ont été installés.
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Un tiers de la surface végétalisée, un tiers minéralisé, un tiers mixte… C’est le cocktail que la ville de Lille a retenu pour son programme de végétalisation de ses 79 cours d’école. On en voit le bout : à la rentrée 2021, 100% des cours auront été végétalisées. Le projet va au-delà de la végétalisation. La transformation des cours d’école vise deux autres objectifs : repenser l’espace pour favoriser le jeu libre et non genré, faire participer l’enfant à l’élaboration de la future cour d’école. « La végétalisation est mise au service de notre projet de ville à hauteur d’enfant », résume Charlotte Brun, 3e adjointe au maire chargée de la ville éducatrice et de la ville à hauteur d’enfant. Pour accompagner la mutation des cours, la ville s’appuie sur l’association Récréations Urbaines, créée par Céline Lecas, urbaniste spécialisée dans la participation citoyenne, et Clémentine Delval, architecte. Leur mission ? Réaliser un diagnostic des cours et un projet d’aménagement avec les enfants. « L’idée est que les enfants profitent d’une offre de jeu diversifiée, que chacun trouve sa place selon son humeur dans des zones différenciées. Qu’ils puissent courir, sauter, danser, observer des plantes et des animaux, etc. », explique Clémentine Delval. Les enfants donnent des idées, imaginent des petits jardins partagés, des cabanes en osier tressé, un jardin de pluie. Souvent, ils vont jusqu’à la maquette finale et leurs dessins, réinterprétés par les architectes-paysagistes, sont repris pour l’aménagement. « Ils sont pleins de bon sens et de solutions. Par exemple, dans une cour très exiguë, ce sont eux qui ont eu l’idée de limiter les jeux de ballons à un jour par semaine pour libérer l’espace pour d’autres activités », témoigne Clémentine Delval.
« Cette démarche nécessite aussi un peu de pédagogie auprès des adultes. Dans une cour végétalisée, on se salit plus. Au début, cela peut déstabiliser les familles. »
Clémentine Delval, Architecte.