Les trois problématiques essentielles
Jean DANIELOU, 2014
Cette fiche présente les 3 problématiques essentielles de la « ville intelligente » :
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préserver les ressources : la ville intelligente est aussi une ville durable
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mettre l’usager au coeur du dispositif et donc en faire un acteur majeur de la gouvernance urbaine
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permettre une approche systémique de la ville et sortir d’une gestion en silos
« Il n’existe pas, aujourd’hui, de ville intelligente (« smart city ») à proprement parler « . Cela dit, l’introduction des TIC dans la ville ouvre la voie à de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles manières de gérer, de gouverner et de vivre la ville qui façonneront les villes de demain.
La ville intelligente se situe dans le prolongement de la ville durable et aura pour caractéristiques essentielles de :
1-Répondre à un objectif de sobriété dans l’utilisation des ressources
Les économies d’eau, l’écrêtement des périodes de pointe dans la consommation d’électricité, une consommation d’énergie maîtrisée grâce aux dispositifs de mesure en temps réel, une minimisation des pertes dues au vieillissement des réseaux, etc.
Tous ces enjeux vont dans le sens d’une optimisation de la gestion des ressources énergétiques, qui est un des objectifs principaux de la ville intelligente. Ses modalités de réalisation technique passent principalement par la mise en place de « smart grids1 ».
2-Mettre l’usager au cœur des dispositifs
Outre un accès à une gamme de services plus diversifiés, le citoyen–usager devient lui-même producteur d’informations en opérant un retour d’expérience sur l’état de fonctionnement de ces services. L’utilisation des systèmes d’information et des moyens de communication internautiques permet au citoyen-usager de signaler à sa collectivité une avarie technique, un dysfonctionnement, créant une boucle de rétroaction allant des utilisateurs aux dispensateurs de services.
Sur le plan de la gouvernance, l’accès facilité aux informations « open data » (répondant ainsi à l’impératif de transparence des activités publiques), comme la possibilité, grâce aux TIC, d’une interaction croissante entre le citoyen et le politique vont également dans le sens d’une plus grande participation des parties prenantes. La ville intelligente est celle qui ménagera la création d’un espace public numérique où l’aller-retour entre le gouvernant et le gouverné sera accéléré.
3-Permettre une approche systémique de la ville
Il s’agit de dépasser les approches sectorielles séparant transport, énergie et bâtiment pour mettre l’accent sur les interactions entre ces différentes composantes rendues possibles par le développement des TIC. Cette approche systémique de la ville, dont tout le monde s’accorde à reconnaître aujourd’hui la nécessité, se heurte toutefois à de nombreux obstacles liés notamment à la prédominance des approches traditionnelles par silos.
«Si les TIC en sont une composante forte, l’avenir de la « smart city » tiendra à la capacité qu’aura la ville à devenir intelligente en mettant en place de nouvelles formes de gouvernance, en favorisant l’appropriation par les usagers de ces nouveaux dispositifs et en identifiant des modèles économiques viables qui en soutiendront le développement2 ».
1 Smart grids : réseaux intelligents. Il s’agit de réseaux augmentés de systèmes informatifs (technologies de l’information et de la communication) qui ont pour but d’optimiser la production, le fonctionnement et la distribution des ressources.
2 Jean Daniélou, « La ville intelligente : état des lieux et perspectives en France », Etudes et documents, n°73, novembre 2012