Le Shanganagh Park House (Irlande): un exemple de co-gestion
Edition et traduction: Pierre Bauby et Mihaela Similie, 2011
Le centre Shanganagh Park House est un exemple de co-gestion d’un équipement public. Le bâtiment, mis à disposition par la collectivité territoriale pour les associations locales, permet à ces dernières d’assurer des services à la personne et des activités d’animation essentiels pour les habitants.
Shanganagh Park House est un centre communautaire local irlandais qui fournit de l’espace pour plusieurs dizaines de projets et de services à la population1. La municipalité détient l’infrastructure et contribue aux coûts de fonctionnement.
Le centre fournit des infrastructures pour des réunions, un café et des espaces pour les enfants ou services à la petite enfance (crèche, garde d’enfants, services avant et après l’école). Les activités organisées après les activités scolaires sont particulièrement appréciées pour leur caractère préventif des comportements anti-sociaux. Des événements temporaires sont également organisés, par exemple des journées de collecte des matériaux de recyclage et des vêtements. Le centre est non seulement un espace de service inclusif, ouvert à tous, mais également une source d’information pour la communauté.
Les groupes communautaires paient un loyer pour l’espace qu’ils utilisent, qui est consacré au paiement des employés administratifs et des coûts de fonctionnement de l’infrastructure. Des personnes volontaires aident également au fonctionnement des services à la petite enfance, au soutien apporté à des « femmes abusées » ou pour fournir des activités sportives et éducatives pour les jeunes2. Certains services sont payants (par exemple les crèches) et quoique perçus comme étant d’excellente qualité, la capacité d’accueil est limitée et les frais ne les rendent pas accessible à tous3. Cette limite est particulièrement importante, car l’Irlande est l’un des pays européens dans lequel moins de la majorité des enfants a bénéficié de plus d’une année d’éducation préscolaire, étant donné que l’accès à ce niveau d’éducation n’est pas universellement garantit à partir de l’âge de 3 ans et que ces services sont pour l’essentiel assurés par des structures privées.
Le centre est géré par un comité de volontaires composé des représentants des organisations non gouvernementales qui utilisent le bâtiment, des élus locaux, ainsi que des agents de la municipalité.
Les groupes communautaires partagent la responsabilité pour la gestion de l’infrastructure, en particulier pour assurer des revenus suffisants pour la palette des services locaux attendus par la population. Alors qu’une grande partie de ce travail de co-gestion est routinier, des initiatives communes importantes peuvent également apparaître. Par exemple, la municipalité a collecté plus d’un million d’euros pour rénover les lieux et les organisations qui utilisent le bâtiment ont apporté leur contribution en organisant une collecte des fonds pour financer l’équipement et développer la fourniture du service. Comme déclare un membre du groupe de pilotage : « Quand nous avons commencé en 1977 tout était d’une plus faible envergure. Nous n’avions pas de chauffage et on avait l’habitude de « brosser les planches découvertes » chaque semaine. Je regarde la maison maintenant et je crois que Shanganagh House est un exemple éclairant de ce qui peut être fait quand les communautés locales et les autorités publiques travaillent ensemble »4.
Conclusion
Cet exemple irlandais met l’accent sur une situation où la co-production prend la forme d’une véritable co-gestion. D’un côté, la municipalité met des équipements à disposition des communautés, à charge pour celles-ci de s’organiser, de définir et d’organiser des activités répondant aux besoins des populations, qu’elles proposent, et qui ne sont pas assurées de manière satisfaisante par des services publics (par exemple, les services à la petite enfance).
1 Schlappa, H. et Ramsden, P., 2011, “Co-production. A New Perspective on Partnership”, The URBACT Tribune, August 2011. p. 27
2 Schlappa, H. et Ramsden, P., 2011, p. 27
3 Nola A., Duffy V., et Regan C., 2005, Telling the Story of Loughlinstown & Shanganagh / Rathsallagh. A Resident Perspective on Community Issues, Dublin, RAPID.
4 Schlappa, H. et Ramsden, P., 2011, p.27
Sources
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Nola A., Duffy V., et Regan C., 2005, Telling the Story of Loughlinstown & Shanganagh / Rathsallagh. A Resident Perspective on Community Issues, Dublin, RAPID.
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Schlappa, H. et Ramsden, P., 2011, “Co-production. A New Perspective on Partnership”, The URBACT Tribune, August 2011. p. 25 – 29