Fiche de lecture : Aperçu d’étudiants des grandes écoles de commerce
Margherita Nasi dans Le Monde du mercredi 1er mars 2023, la page 19 CAMPUS
Francine Depras, mars 2023
A quoi mesure-t-on le prestige d’une grande école de commerce ?
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A la qualité des élèves et des enseignants
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Au positionnement dans les classements internationaux
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Au efforts fournis par les établissements pour développer des partenariats
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A la variété des doubles diplômes proposés
Pour les étudiants décrits par Margherita Nasi la réalité est tout autre ; ils s’estiment lésés et formés pour des postes sans intérêt ou utilité, pour les fameux (bullshit jobs).
Margherita Nasi se base sur des témoignages d’étudiants, ainsi que d’une enquête réalisée par le sociologue Jean-Yves Abraham en 2007.
À télécharger : formation_et_formatage_francine_depras.pdf (690 Kio)
Formation et formatage
L’indigence intellectuelle des contenus de formation des grandes écoles de commerce est mise en cause par les étudiants eux-mêmes.
Après quelques années en école de commerce les étudiants s’estiment « délestés de ce goût premier pour le savoir gratuit » qu’ils avaient acquis dans leur formation première et préparatoire. Ils s’estiment « façonnés dans le but de servir la rentabilité, la croissance et la réussite des entreprises qui les embaucheront » voire, pire, (les bullshit job).
Qui plus est, ils ont le sentiment d’être instrumentalisés par les grandes écoles de commerce à leurs propres fins professionnelles et de prestige. Faire autre chose qu’étudier c’est résauter et développer [notre] ‘’soft skills’’[intelligence relationnelle] intellectuellement ce n’est pas passionnant – (étudiant 24 ans diplômé de l’ESCP et d’un master de philosophie politique à Paris-IV)
Des stratégies « refuge » et de protection intellectuelle
En s’inscrivant parallèlement à l’université en droit, en philosophie, en lettres ou en sciences humaines pour continuer à « s’enrichir intellectuellement ».
Une stratégie contrariée, voire empêchée par les grandes écoles de commerce qui minimisent cette tendance (HEC a empêché la publication de l’étude du sociologue Jean-Yves Abraham en 2007, qui décrivait ce phénomène de refuge).
Phénomène minimisé /sous-estimé par les grandes écoles de commerce
Il serait le fait d’électrons qui construisent leur propre parcours. Il est clairement déconseillé par les instances administratives au motif que les programmes MiM (Master in Management) et Master sont intenses et exigeants (dixit la responsable du service presse d’HEC).
L’indigence de la vie étudiante à l’ombre des campus des grandes écoles
Après avoir baigné dans un flot culturel qui brasse aussi bien Platon et Arendt que l’algèbre linéaire, ils sont confrontés à l’indigence intellectuelle du contenu de leurs cours et se livrent aux plaisirs factices de la vie étudiantes. (Maurice Midena, la Découverte 2021).
Des étudiants qui ne sont pas dupes : ni de l’enseignement, ni du milieu dans lequel on tente de les maintenir comme le montre les résultats de la consultation des étudiants de Grenoble École de management par la direction en 2017.
Il s’agissait de résumer leur aventure étudiante en un mot : Bullshit (littéralement la profondeur du vide, les bullshit jobs analysés par David Graeber1 sont des jobs qui ne servent à rien, autrement dit un travail à la con) est arrivé en tête.
33 000 euros, vient en seconde position soit le coût d’une scolarité entière à l’école à l’époque.
A quoi mesure-t-on le prestige d’une grande école de commerce? :
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A la qualité des élèves et des enseignants.
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Au positionnement dans les classements internationaux.
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Au efforts fournis par les établissements pour développer des partenariats.
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A la variété des doubles diplômes proposés.
Le double cursus et double diplôme sont en plein essor (Emmanuelle Le Nagard, directrice académique du programme ‘’Grande École’’).
Ces doubles cursus sont devenus un moyen pour une école de se différencier. Ils sont très prisés par les étudiants, notamment les jeunes issus des classes préparatoires qui n’ont pas encore assouvis leur soif de savoir.