L’éducation au développement durable
septembre 2020
L’éducation au développement durable (EDD) permet d’appréhender la complexité du monde dans ses dimensions scientifiques, éthiques et civiques. Transversale, elle figure dans les programmes d’enseignement. Enseignants et personnels d’encadrement y sont formés et l’intègrent dans le fonctionnement des établissements.
À télécharger : strategie_pour_l_edd_23270.pdf (380 Kio)
Le développement durable est adopté par le ministère chargé de l’Éducation nationale dans son acception classique comme étant une démarche de rétablissement d’équilibres dynamiques entre l’environnement, le monde social, l’économie et la culture. Partant de cette définition fondée sur l’interaction entre ces différents domaines, l’éducation au développement durable (EDD) est une éducation transversale, qui intègre les enjeux du développement durable dans les nouveaux programmes d’enseignement de l’école primaire et aux programmes d’enseignement disciplinaires du collège et du lycée général, technologique et professionnel.
L’EDD croise explicitement les autres éducations transversales, dont l’éducation au développement et à la solidarité internationale, l’éducation à la santé, les enseignements artistiques et culturels.
Enfin, le parcours citoyen et le parcours santé sont particulièrement favorables à la prise en compte des enjeux du développement durable.
Les éco-délégués sont des acteurs essentiels de l’EDD au sein de l’établissement
Comprendre les enjeux du développement durable pour agir en citoyen responsable
La compréhension des relations entre les questions environnementales, économiques, sociales et culturelles doit aider les élèves à mieux percevoir :
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l’interdépendance des sociétés humaines et du système Terre
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la nécessité de faire des choix informés et responsables et d’adopter des comportements qui tiennent compte de ces équilibres
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l’importance d’une solidarité à l’échelle mondiale
L’École s’engage dans la dynamique des Objectifs de développement durable - Agenda 2030
Depuis la publication des 17 objectifs de développement durable (ODD), dont « Une éducation de qualité pour tous », par les Nations Unies en 2015, ces derniers font l’objet d’appropriations nationales sous la forme des « Agendas 2030 ». Les ODD font l’objet d’une dynamique d’appropriation forte et rapide par les collectivités territoriales, le monde de l’entreprise et les associations. Les ODD confèrent une nouvelle dimension à l’éducation au développement durable, et un sens planétaire à la mission propre à l’Éducation nationale.
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Les objectifs du développement durable, c’est quoi ?
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Qui est concerné ?
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Quelle est la contribution de la France aux ODD ?
Les 17 objectifs de développement durable :
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Pas de pauvreté
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Faim « Zéro »
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Bonne santé et bien-être
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Éducation de qualité
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Égalité entre les sexes
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Eau propre et assainissement
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Énergie propre et d’un coût abordable
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Travail décent et croissance économique
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Industrie, innovation et infrastructure
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Inégalités réduites
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Villes et communautés durable
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Consommation et production responsables
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Lutte contre les changements climatiques
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Vie aquatique
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Vie terrestre
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Paix, justice et institutions efficaces
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Partenariats pour la réalisation des objectifs
Structurer l’éducation au développement durable
L’EDD doit se structurer autour de nouveaux axes dont l’horizon est constitué par les objectifs de développement durables de l’ONU dans le cadre de l’Agenda 2030. Dans cette perspective, il est nécessaire de :
1 - consolider l’EDD autour de sept piliers :
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L’Agenda 2030
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L’enrichissement des programmes en matière d’EDD
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L’encouragement à l’engagement des jeunes et de l’institution, avec une attention toute particulière pour l’animation des éco-délégués
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Un pilotage national et académique renforcé
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Une offre de formation pour les encadrants et les enseignants
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Un réseau partenarial structuré
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La construction d’une stratégie internationale
2 - élargir et accélérer le déploiement du référentiel E3D, notamment pour lui donner une dimension territoriale. Par-là, elle attribue aussi une responsabilité et un rôle particuliers aux écodélégués.
Une mise en œuvre progressive
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1977 : une circulaire donne naissance à l’éducation à l’environnement en France
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2004 : elle devient l’éducation à l’environnement et au développement durable
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2007 : lancement de la deuxième phase de généralisation de « l’éducation au développement durable »
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2011 : lancement de la troisième phase de généralisation
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2013 : la loi de refondation de l’École fait entrer cette éducation transversale dans le code de l’éducation
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2013 : lancement de la labellisation « E3D » des écoles et des établissements scolaires en démarche globale de développement durable
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2015 : COP 21 et nouvelle phase de généralisation de l’éducation au développement durable
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2019 : création des éco-délégués
L’éducation est un volet essentiel de la stratégie nationale de transition écologique pour un développement durable. L’EDD fait partie intégrante de la formation initiale des élèves, dans l’ensemble des écoles et des établissements scolaires.
Une éducation ancrée dans toutes les disciplines, tout au long de la scolarité
L’EDD est intégrée :
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dans les disciplines existantes : les problématiques du développement durable sont introduites dans les programmes et enseignements par le biais de thèmes tels que l’eau ou l’énergie
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dans l’offre de formation nationale et académique
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dans les projets d’école et d’établissement
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dans la production de ressources pédagogiques
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à des moments spécifiques : classes vertes, actions éducatives conduites avec des partenaires, etc.
L’éducation au développement durable dans les programmes
Dans la note d’orientation et de propositions qu’il a publiée en décembre 2019, le Conseil supérieur des programmes a insisté sur différents aspects :
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une approche à travers toutes les disciplines des contenus d’enseignement relatifs au développement durable, au changement climatique et à la biodiversité, afin à la fois de former l’esprit scientifique des élèves et de développer leur relation sensible au monde
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l’importance de se fonder sur l’observation, point de départ de la démarche scientifique
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la nécessité de développer l’attitude rationnelle des élèves dans leur approche des questions environnementales
Le Conseil a par ailleurs proposé cinq fils verts – l’air, l’eau, le feu, la terre et la vie – « se prêtant de manière privilégiée à une construction structurée autour de pôles thématiques à la croisée des discours scientifiques, artistiques, littéraires, etc. Ils offrent diverses possibilités de développer un enseignement explicite et progressif, et de mettre en évidence des interactions complexes ».
Ces différentes propositions ont été prises en compte et intégrées dans les programmes publiés en juillet 2020.
Une nécessaire et progressive compréhension de l’environnement et du vivant
La finalité est de mettre en avant les phénomènes qui sous-tendent la réflexion et les actions autour du développement durable.
Dès les cycles 1 et 2, les programmes invitent à une première sensibilisation par des activités autour des différentes formes de la matière et de la vie, et de leurs évolutions. Cet apprentissage est approfondi et enrichi dans les cycles 3 et 4, notamment en sciences, par la contextualisation de notions mathématiques ou de physique-chimie. En sciences de la vie et de la Terre, le sujet est travaillé selon un approfondissement progressif pour montrer la nécessité d’approches systémiques.
Une réflexion sur les relations entre les humains et l’environnement
Celle-ci est menée :
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à travers le domaine « Questionner le monde » (cycle 2)
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en français et dans les disciplines artistiques, pour porter le regard sur la nature à travers des auteurs et artistes de différentes époques
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en histoire, en visant la temporalité des changements climatiques notamment depuis les débuts de l’industrialisation
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en technologie, en pensant aux cycles de vie et aux contraintes environnementales lors de la conception d’un objet
Les conséquences des questions liées au développement durable sur la vie en société
Plusieurs disciplines y font référence :
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la géographie aborde le sujet du développement durable pour permettre aux élèves de comprendre et d’évaluer l’organisation des sociétés au regard de ces problématiques
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en langues vivantes (étrangères et régionales), le thème de l’environnement dans le contexte linguistique et culturel des régions de la langue enseignée éclaire les problématiques humaines, sociétales, économiques et environnementales
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l’enseignement moral et civique et les sciences de la vie et de la Terre posent la question de la responsabilité humaine, individuelle comme collective, ainsi que celle de l’engagement.
Des partenariats
Cette éducation transversale implique de nombreux partenariats avec les autres services de l’État, les collectivités territoriales, les associations, les établissements publics, les centres de recherche et les acteurs économiques. Plusieurs centaines d’actions de sensibilisation existent dans différents domaines :
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lutte contre le changement climatique
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commerce équitable
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biodiversité
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alimentation
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santé
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énergie
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tri des déchets
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etc.
Références
En savoir plus
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Rapport du groupe de travail interministeriel sur l’education au developpement durable (voir document pdf joint)