Lieux d’échanges : Croisement des flux

2005

Conseil National des Transports (CNT)

Cette fiche a été sélectionnée et revue par Régis Rioufol, contributeur de la démarche « Une Voirie pour Tous » du CNT, coordonnée par Jean-Charles POUTCHY-TIXIER et Hubert PEIGNE.

Elle présente les différentes manières de gérer les flux et les croisements des flux, que ce soit pour les déplacements des personnes ou pour le transport des marchandises.

Le croisement des flux

Gérer les flux et le croisement des flux nécessite des aménagements et des gestions spécifiques. Le premier aspect à prendre en compte est l’intermodalité des déplacements et des transports. Pour le déplacement des personnes, le changement de mode de déplacement passe d’abord par des lieux d’échanges : aéroports, gares, stations, points d’arrêt, parcs relais, ou aussi à l’étranger « bike and ride »1, « kiss and ride »2, c’est-à-dire tous les lieux où l’on quitte un mode de déplacement pour en prendre un autre. Pour le transport de marchandises, le changement de mode de transport passe aussi par des lieux d’échanges et des espaces logistiques de différents types. Ces lieux d’échanges constituent pour la plupart des Installations Ouvertes au Public (IOP). Certains sont situés sur des espaces privés, d’autres sur des voiries et des espaces publics.

Le deuxième aspect du croisement des flux est celui du croisement des différents modes sans qu’il y ait échange.

Enfin, le troisième aspect est la combinaison des deux aspects précédents où le carrefour se combine à un lieu d’échanges, avec par exemple des points d’arrêt, des stations de transport en commun ou des Espaces Logistiques de Proximité.

Les lieux d’échanges

Les lieux d’échanges ont fait et font encore l’objet de nombreux travaux, qui sont notamment présentés de façon périodique sous forme de journées par l’Institut de la Ville en Mouvement ou encore par le PREDIT3. On peut citer par exemple les journées des 29 et 30 mars 2004 sur le thème « Faire la ville avec les flux ».

Ce thème ne sera donc pas développé au-delà des deux questions suivantes : Qu’est-ce qui a changé ou évolué récemment ? Quelles répercussions sur la voirie ou l’espace public ?

Les évolutions récentes peuvent se caractériser par une montée en puissance des flux, à la fois matériellement avec la croissance des mobilités, mais aussi culturellement avec le tourisme et les loisirs, ainsi que par la multiplication des lieux de flux qui prennent une part de plus en plus importante dans la société.

Aujourd’hui, les flux sont plus divers et plus qualitatifs, tout en étant en forte croissance au plan quantitatif. De ce fait, cela entraîne un développement des services, mais aussi des risques, liés aux flux.

D’où les multiples recherches sur l’utilisation et la rationalisation optimale des flux qui se développent pour analyser les pratiques et les usages constituant le territoire des flux, analyser les types de présence aux lieux de flux par rapport aux types sociologiques, analyser la fluctuation et le renouvellement des flux.

Le but recherché est à la fois de redonner de la sociabilité et de la sécurité aux flux par l’usage et les comportements, et surtout de redonner de la fluidité aux flux par de l’ajustement et de la régulation dans un système à la fois intermodal, multimodal et plurimodal.

Les répercussions sur la voirie et l’espace public se retrouvent dans les notions « d’aménagement - service » : Considérer la voirie comme un ensemble de services » et « Définir un cadre d’harmonisation des services de l’espace public ».

La nécessité d’appliquer aux lieux d’échanges de l’espace public (tels qu’abords des gares, des stations de métro, de tramways ou de bus, des parcs relais, etc.) les méthodes de conception, de gestion, d’exploitation et de sécurité des grands espaces privés ouverts au public (tels les grands centres commerciaux, les aéroports ou les grands complexes de loisirs) permet de gérer la cohabitation des usagers empruntant ces flux par différents dispositifs techniques adaptés aux objectifs recherchés.

Et surtout, une grande règle doit prévaloir dans ces lieux d’échanges, règle qui a déjà été énoncée à plusieurs reprises : il est extrêmement important de ne pas obstruer l’écoulement des flux. Il y a une impérative nécessité de maintenir un passage libre, sans aucun obstacle ni encombrement, pour écouler les flux sur l’espace public.

1 Lieu d’échanges entre le mode de déplacement vélo et les autres modes de transports et de déplacements.

2 Littéralement « bise et trajet », en français « dépose minute » ou « arrêt bref ».

3 Programme de Recherche et d’Innovation dans les Transports terrestres.

Sources

Ce texte est extrait d’Une Voirie pour Tous – Sécurité et cohabitation sur la voie publique au-delà des conflits d’usage – Tome 2 : Exemples et Annexes au rapport du groupe de réflexion, Conseil National des Transports (CNT), 2005, publié par le CNT et La Documentation Française en juin 2005.

Une voirie pour tous - Tome 2- page 71-73

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