Refaire de la construction européenne une épopée

En juin 2024, les élections au Parlement européen et le renouvellement de la Commission européenne se tiendront 74 ans après la déclaration Schuman du 9 mai 1950, coup d’envoi de la construction de ce qui allait devenir l’Union européenne.

Cette construction, épopée portée au départ par un petit groupe de visionnaires, reflétait une ardente nécessitée: «L’Europe n’a pas été faite. Nous avons eu la guerre» écrivait Robert Schuman dans sa déclaration. Le chemin accompli depuis lors a été considérable. La construction européenne n’est pas une institution clé en main. C’est une dynamique qui, de crise en crise, n’a jamais cessé de s’approfondir. La gouvernance européenne elle-même est un dispositif original combinant une Commission défenderesse de l’intérêt commun, disposant du monopole d’initiative législative, du Conseil où sont représentés les États Membres et d’un Parlement directement élu par les citoyens européens, le tout chapeauté par un Conseil européen composé des chefs d’état ou de gouvernement et du président de la commission qui donne l’impulsion politique à l’Union. Ce qui confère à l’Union européenne une double originalité: c’est un processus unique au monde de dépassement pacifique et volontaire des égoïsmes et de passage de souverainetés solitaires à une souveraineté solidaire; et c’est un modèle de gouvernance original.

74 ans après la déclaration Schuman, l’ambition qui s’impose à nous est de refaire de la construction européenne une épopée, de montrer la même capacité visionnaire que les pères fondateurs de l’Europe pour relever les deux défis de notre époque: remédier à la crise généralisée des relations que nous héritons des siècles passés et de la “première modernité” née en Europe entre le seizième et le dix-huitième siècle, dont les relations entre humanité et biosphère est l’exemple le plus frappant avec le réchauffement climatique; donner une consistance à l’idée de famille humaine unie par une communauté de destin.

Les six propositions qui suivent sont inspirées par cette ambition:

  • 1 - faire de la gouvernance européenne, un modèle de gouvernance à multi-niveaux;
  • 2 - reconnaître et valoriser l’importance des bassins de vie, des territoires comme niveau de base de la gouvernance à multi-niveaux et acteurs majeurs de la transition vers des sociétés durables;
  • 3 - créer les conditions d’une démocratie permanente et renforcer le sentiment d’appartenance des Européens;
  • 4 - adopter une Charte européenne des responsabilités humaines qui fonde le renouvellement du contrat social;
  • 5 - renouveler la pensée économique et réorienter sur ces bases le “nouveau pacte Vert”;
  • 6 - faire contribuer activement l’Europe au dialogue entre les sociétés et à l’invention d’une gouvernance mondiale légitime et efficace.

 

Voir l’article complet sur le site de TEPSA