Concepts innovants dans les transports en commun : Karlsruhe

Le premier tram-train d’agglomération

2005

Conseil National des Transports (CNT)

Cette fiche a été sélectionnée et revue par Régis Rioufol, contributeur de la démarche « Une Voirie pour Tous » du CNT, coordonnée par Jean-Charles POUTCHY-TIXIER et Hubert PEIGNE.

Elle est extraite du compte-rendu de voyage du Collège Routes du CGPC (Association Française des Conseils en Gestion de Patrimoine Certifiés) de juin 2004, et est écrite par Hubert PEIGNE, Coordonnateur du Collège Routes du Conseil Général des Ponts et Chaussées.

Karlsruhe a été la première ville au monde à bénéficier (dès 1992) d’un système de type tram-train. Avant de présenter ce système, la desserte routière de Karlsruhe et la place de l’automobile dans la ville étaient les suivantes :

N’ayant pas de métro, Karlsruhe bénéficiait d’une bonne desserte ferroviaire de la Deutsche Bahn (DB). Elle a mis en œuvre, dès 1992, le premier tram-train du monde en commençant par utiliser une ligne ferroviaire de la DB louée et exploitée par une autre compagnie pour les liaisons avec Bretten, petite ville située à 20 km à l’Est-Nord-Est. Le succès immédiat conduit les diverses autorités responsables à :

Le slogan (devise) de ce projet est « Un réseau, un tarif, un billet ». En termes de résultats, le trafic du KVV est passé de 102 millions voyageurs en 1995 à 156 millions voyageurs en 2003.

Il est par ailleurs intéressant de souligner que le tram-train n’a connu aucun accident de personne depuis sa première mise en service en 1992. Concrètement, le tram-train est une rame longue (à peu près une rame de métro parisien) composée de 3 voitures doubles.

En ville, la fréquence est de quelques minutes et les services aux voyageurs (information, attente) offerts par les trams classiques et les tram-trains sont ceux d’un réseau de Transport en Commun urbain normal. La desserte « hors ville » se fait avec une fréquence de 20 minutes à plusieurs dizaines de minutes selon les situations. Elle atteint des villes situées à 30 km, 40 km ou plus.

A la gare principale, le tram-train emprunte un embranchement de jonction avec le réseau de la DB et rallie plusieurs villes dont Rastadt à 25 km au sud. Vers Rastadt, le tram-train roule à 100 km/h environ, s’arrête trois ou quatre fois dans de petites « gares de banlieue », avec une remarquable capacité de freinage.

Il s’insère sans problème dans la circulation des trains de la DB (des aménagements ont été réalisés pour cela, et des procédures sont prévues pour que le trafic DB ne pâtisse pas d’incidents ou de retard du tram-train) sur le faisceau ferroviaire nord-sud majeur (à 2 voies seulement en section courante) de l’Allemagne.

L’unification et l’harmonisation des systèmes (alimentation électrique, géométrie des réseaux, règlements, sécurité, etc.) vont bien jusqu’à l’unification de la fonction de chauffeur, que le tram-train soit en mode tram ou en mode train.

Sources

Ce texte est extrait d’Une Voirie pour Tous – Sécurité et cohabitation sur la voie publique au-delà des conflits d’usage – Tome 2 : Exemples et Annexes au rapport du groupe de réflexion, Conseil National des Transports (CNT), 2005, publié par le CNT et La Documentation Française en juin 2005.

Une voirie pour tous - Tome 2- pages 173-174