Partager les rues principales
Recommandations de l’Association Mondiale de la Route (AIPCR)
Hillie TALENS, 2005
Conseil National des Transports (CNT)
Cette fiche est un résumé rédigé en janvier 2004 à partir de la présentation de Hillie TALENS, Pays-Bas, sur le thème « Sharing the main street », lors de la session sur la ville et le transport urbain intégré du XXIIème Congrès Mondial de la Route, le 24 octobre 2003 en Afrique du Sud.
Les principales conclusions et recommandations formulées par l’Association Mondiale de la Route (AIPCR) lors de cette session sont les suivantes :
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Il a été constaté que, dans tous les pays, il existe actuellement une demande croissante pour diversifier les usages de la voirie et faire cohabiter ces différents usages et usagers.
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Des mesures politiques de partage de la voirie peuvent être mises en œuvre à la fois pour :
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Assurer l’accueil et la répartition des transports motorisés à l’arrivée des autoroutes périurbaines au sein de la ville.
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Partager les usages en ville en fonction de priorités préalablement définies.
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Traiter les voies résidentielles (constituant 80 à 90 % des zones urbaines) en conduite apaisée avec priorité aux piétons et aux cyclistes.
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Traiter les voies affectées au transport public ainsi que les transports en site propre.
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Sur les axes urbains dont la fonction est de permettre l’écoulement du trafic de transit, le seul partage possible, en raison des vitesses élevées, est le partage avec les transports en site propre (transports en commun, taxis, co-mobilité1).
Sur les axes urbains principaux structurant la ville, il est très important de sélectionner quelques fonctions qui seront combinées entre elles, et d’écarter le trafic de transit de ces grands axes urbains (en particulier, par des systèmes de boucles urbaines).
Le partage du temps offre de bonnes possibilités de gestion des flux : forte circulation sur l’ensemble des voies libérées aux heures de pointe, livraisons pendant la plage horaire suivante, puis autorisation du stationnement, etc. L’affectation des voies et de leur sens de circulation peut ainsi être privilégiée en fonction de l’heure.
Dans tous les cas, une attention particulière doit être donnée aux usagers vulnérables : enfants, personnes âgées, handicapés, cyclistes, tant au plan de leur sécurité que de la continuité de leurs itinéraires (besoins de sécurité, sûreté, continuité, lisibilité, absence de détours, attractivité, confort de parcours), particulièrement au droit des carrefours.
Ces pratiques autrefois négligées deviennent prioritaires et doivent rester un axe fort des politiques urbaines pour les années à venir.
1 Le terme co-mobilité est employé ici pour traduire le concept américain de « Ridesharing », regroupant toutes les formules de déplacement qui font que les véhicules circulent et ne se garent que s’ils ont plus d’un seul occupant. Le « ridesharing » comprend notamment les déplacements en co-voiturage (carpooling), l’autopartage (carsharing), l’utilisation des voitures particulières comme un système de bus grâce à l’info-mobilité (via les coordonnateurs transport des entreprises, les agences de mobilité, les « Commuter Computer » systems,…).
Sources
Ce texte est extrait d’Une Voirie pour Tous – Sécurité et cohabitation sur la voie publique au-delà des conflits d’usage – Tome 2 : Exemples et Annexes au rapport du groupe de réflexion, Conseil National des Transports (CNT), 2005, publié par le CNT et La Documentation Française en juin 2005.