Services publics : principes, gestion, acteurs
noviembre 2017
Le cœur du dossier est sans aucun doute les menaces que le tournant libéral des années 1980-1990 a fait et continue de faire peser sur les services publics. A partir de cette période, les maîtres-mots en matière de services publics sont devenus « efficacité » et « rentabilité ». Ce changement dans les discours s’est traduit par la mise en place de réformes et surtout par la généralisation des délégations de services publics à des opérateurs privés. Si dans le principe, la délégation de service public ne peut être théoriquement vilipendée, il apparaît que dans la pratique celle-ci s’est souvent soldée par la délégation à de grandes multinationales. Le principe de la délégation s’opposait fermement aux contraintes du secteur public contenues dans le monopole d’Etat et donc la captivité des usagers et les lourdeurs bureaucratiques. Le bilan après des décennies de délégation est que les grands opérateurs privés n’ont pas remis en cause ces monopoles si ce n’est qu’ils les ont transformés en monopoles privés, rendant donc la clientèle captive, et que loin de résoudre le problème de la bureaucratie étatique, ils n’ont fait que l’étendre à d’autres sphères privées. De cela, on constate une absence de changement pour les usagers-clients ainsi qu’une perte d’efficacité largement pointée du doigt par l’ensemble des experts en la matière et une réduction de l’accès aux services en ce qui concerne les populations les plus précaires et les moins solvables.
C’est essentiellement ce qui ressort de ce dossier assez complet sur les services publics, lequel s’articule en trois temps :
Les principes qui régissent les définitions des services publics, en France et dans le monde.
Les services publics, si souvent critiqués ces dernières années, ont pour principale vocation de permettre l’accès de tous – quel que soit leur origine, leurs revenus, leurs capacités, etc. – à certains besoins fondamentaux pour l’existence humaine (par exemple, l’eau, la santé, l’éducation, etc.).
Les différents modes de gestion des services publics, en France principalement.
Il révèle les enjeux et les problèmes posés par le tournant libéral depuis la fin des années 1980 qui a entrainé la délégation totale ou partielle des services publics à des opérateurs privés, sous couvert d’efficacité et de rentabilité.
Les rôles des citoyens en tant qu’usagers des services publics.
Les réformes et leurs effets, parfois délétères comme les délégations de services publics à des opérateurs privés, ont eu au moins pour effet d’engager un débat sur les modalités de la participation des usagers, en vue d’accroître l’efficacité pratique et en termes d’accessibilité des services publics, en France et à l’étranger.