PAP 60 : Expérimenter la transition dans les cours de récréation
Laurence Renard, septembre 2022
Soucieux d’assurer la transition énergétique et, plus généralement, la transition de nos sociétés vers le développement durable, 60 professionnels de l’aménagement se sont réunis en association afin de promouvoir le rôle central que les démarches de paysage peuvent jouer dans les politiques d’aménagement du territoire. Dans cet article, Laurence Renard, paysagiste-concepteur DPLG et membre du collectif PAP, revient sur la conception historique des cours d’écoles et souligne l’intérêt de leur évolution dans le contexte de la transition écologique.
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La cour de l’école est cet espace où les enfants, en y jouant en liberté, peuvent développer leur perception du monde extérieur et construire ensemble une part de leurs rapports sociaux. Les adultes s’y donnent traditionnellement un rôle limité à la surveillance et à l’entretien, alors que la cour d’école est devenue aujourd’hui un lieu stratégique où accompagner l’éveil des citoyens de demain. La configuration des espaces publics bénéficie, pour la plupart et depuis longtemps, de la compétence des concepteurs à prendre acte des attentes sociétales et des enjeux politiques qu’ils savent refléter dans une diversité de styles et de modes. De quelle façon l’enjeu des cours d’école pour la transition a-t’il reçu un écho dans la sphère éducative et chez les aménageurs ?
Des cours formatées par la sécurité et l’hygiène
Les cours d’école se résumaient autrefois à des espaces bitumés et vides réservés aux filles ou aux garçons. Devenues mixtes et dédiées à différents jeux ou activités, leur modèle a peu évolué depuis cinquante ans. Chacun pourra reconnaître la cour d’école de son enfance ou celle de ses enfants dans cette description de Julie Delalande : « Une cour se découpe ainsi en espaces distincts identifiés à des jeux particuliers : la corde à sauter sous le préau, le football au milieu, les billes au pied des arbres et les secrets derrière les buissons. Mais en arrivant à l’école, les plus jeunes doivent surtout apprendre quels sont les lieux déjà occupés par leurs aînés qu’ils ne pourront investir que quand les grands auront quitté l’établissement. Ainsi, quand ils sortent dans la cour quelques minutes avant eux, ils s’empressent de leur dérober un peu de temps dans ces espaces prisés – constitués, à la maternelle, par les structures de jeu comme le toboggan ou la cage à écureuil » 1.
Ce modèle aux supports ludiques limités et standardisés émane de la préoccupation des adultes d’occuper les enfants tout en facilitant l’exercice des missions qu’eux-mêmes s’attribuent. Pour que s’exerce au mieux la surveillance assurée par les enseignants depuis le banc qui leur est réservé, la cour doit rester un espace dégagé où le regard couvre tout l’espace. L’aménagement de cette surface est minimal afin que l’absence d’obstacle limite les risques de chutes et de chocs. Côté entretien, le plafonnement de leurs ressources amène les collectivités à économiser le temps de travail de leurs agents en rationalisant les besoins d’entretien : réduction des surfaces à tondre et du ramassage des feuilles mortes, sols non salissants… Enfin, et surtout avec la pandémie de la Covid, une préoccupation hygiéniste incite à limiter le contact des enfants avec des éléments « sales » comme la terre, le sable ou les copeaux de bois. De là ces espaces simplifiés, minéraux, lisses, et comportant un minimum d’obstacles.
Le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports développe une telle doctrine dans ses recommandations pour l’aménagement des cours de récréation datées de 1989 2.
La taille minimale d’une cour est de 400 m2 en maternelle pour une classe, de 200 m² en école élémentaire pour une classe, avec 100 m² par classe supplémentaire. A Paris, la direction des affaires scolaires précise qu’un élève doit disposer d’au minimum 3,6 à 4 m2 selon le quartier. Le ministère évoque le respect des normes pour le revêtement de sol et les équipements de jeux. Les clôtures s’élèvent à 1,80m sans pointe ni pique et peuvent être accompagnées de mobilier et de végétaux, sauf épineux et fruits toxiques. Dans le même article, Julie Delalande rappelle pourtant que « les critères de surveillance, de sécurité et d’hygiène ne peuvent être les seuls qui motivent l’aménagement de l’espace. Les enfants ont besoin par exemple de recoins où s’isoler du reste du groupe et se créer un espace à leur dimension. Ils aiment aussi modeler leur environnement, en creusant des trous dans le sol ou par toute autre action qui leur permet de s’approprier le lieu » 3.
Fourmillant de détails pris sur le vif et restitués avec une ingéniosité turbulente et fantaisiste, le tableau « Les jeux d’enfants » du peintre flamand Bruegel l’Ancien évoque une grande diversité de gestes et d’actes témoignant des envies et des besoins des enfants. Les uns grimpent sur un tonneau, les autres font la galipette, les uns jouent aux dés, au cerceau ou à saute-mouton, les autres se cachent dans un arbre. Dans ce foisonnement où certains se bousculent tandis que d’autres se tiennent à l’écart, le panel très ouvert de jeux différents témoigne de la créativité enfantine pour développer différents styles de motricité, pour s’approprier différents espaces et les modeler. Sur la place publique ou dans un recoin, chacun s’affaire et trouve son occupation dans un espace ouvert à de nombreux possibles.
L’enjeu climatique révolutionne les cours d’école.
Les recommandations ministérielles de 1989 ont été enrichies d’une mise à jour, le 16 juillet 2019, qui pose que les espaces récréatifs doivent permettre la détente et le jeu des élèves dans un contexte de surveillance et de sécurité tenant compte de l’environnement climatique et des variations de température. A partir de ces considérations, une nouvelle génération de cours de récréation a vu le jour.
Les politiques publiques avaient commencé, depuis la fin des années 2010, à encourager, valoriser et soutenir les actions en faveur du développement durable au sein des établissements scolaires. Avec notamment l’appel à projet de l’École verte, le Cube.S, le concours des écoles fleuries et le label É3D, des villes comme Lille, Strasbourg et Paris sont devenues des références pour les collectivités qui s’engagent dans la transformation de leurs écoles et en particulier des cours de récréation 4.
La ville de Paris a lancé en 2018 le fameux projet Oasis avec le CAUE 75. Depuis lors, une centaine d’établissements scolaires servent de modèle à de nombreuses collectivités. Le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse consacre un article à cette démarche, en 2021, dans sa revue L’écho du Parc.
L’innovation des cours Oasis porte sur la diversité des supports ludiques, l’accueil de la biodiversité, la renaturation des sols, la valorisation de l’eau, l’apport d’ombre et surtout la démarche de co- conception indispensable à l’acceptabilité de ces changements.
Les dispositifs de jeux sont plus nombreux et sans destination trop arrêtée. Ils n’ont pas de connotation genrée et permettent de grimper, glisser, se balancer, circuler, jouer, manipuler, se raconter des histoires, imiter, explorer ses sens, se cacher, s’exprimer, et même apprendre. Ils sont le plus souvent fabriqués dans des matériaux naturels (bois, osier) en évitant le plastique. Les végétaux sont issus d’une large gamme d’essences, si possible locales, comportant différentes hauteurs et un certain nombre d’arbres. Des abris pour la faune sauvage sont installés : nichoirs, hôtels à insectes, tas de bois et de pierre. Les espaces naturels sont accessibles aux élèves ou, si nécessaire, mis à distance par des dispositifs légers ou naturels. Tous les supports de plantation, les clôtures, façades et toitures sont utilisés. L’eau de pluie est recueillie dans des noues, mares ou jardins de pluie. Des espaces mis à disposition des élèves et des enseignants permettent de jardiner et de préparer du compost. Des sols de plusieurs nature et consistance en fonction des usages, une grande proportion est perméable avec des reliefs. Les copeaux et la pleine terre sont à l’honneur. L’ombre des arbres s’assortit de pergolas ou de voilages.
Le cas de l’école maternelle du 22, rue Tandou dans le 19ème arrondissement de Paris
Dans la cour de cette école maternelle, la partie des sols réservés aux jeux de ballons est restée en enrobé, mais le reste de la cour est fait d’espaces verts entièrement accessibles. Des cheminements en pas japonais traversent le nouvel écrin paysager qui accueille des monticules de jeux, des tunnels et des cabanes. Un bac à sable a été créé, son toit amovible protège des intempéries et des déjections d’oiseaux. Chaque classe dispose d’un espace éducatif en extérieur avec des tables de pique- nique ou de travail et des malles pédagogiques. Une partie du temps pédagogique se passe donc les pieds dans la terre. Enfin de grands troncs, apposés au sol sans usage prédéfini, peuvent servir d’assises, de supports de grimpe, de cachettes ou de scènes.
Le cas de l’école élémentaire Quatre fils dans le 3ème arrondissement à Paris
Ici le sol en enrobé a été entièrement découpé, les morceaux retaillés et empilés pour monter une banquette lors d’un chantier avec les parents. A la place, un dallage à joints perméables a été mis en place pour l’espace réservé aux jeux de ballons. Un large îlot couvert de copeaux de bois définit une aire de jeux traversée par des pas japonais. Des cabanes sont posées sur de petits reliefs et des troncs encastrés ici et là. Un récupérateur d’eau de pluie, une fontaine à eau, des coffres à jouets, un tableau et des craies sont mis à disposition des élèves. Sous le préau, un mur propose des prises d’escalade à hauteur d’enfant. En attendant que les plantations de vivaces et d’arbustes aient poussé, elles sont protégées par quelques piquets et grosses cordes. Trois balais sont accrochés sur un mur pour que les élèves s’emploient à nettoyer la cour à tour de rôle. Les feuilles mortes ne sont plus ramassées, mais se décomposent naturellement dans les espaces verts.
La cour de l’école maternelle Corot à Magny-les-hameaux (Yvelines)
Dans cette cour, l’accès pompier est le seul à avoir été conservé en enrobé. Les autres espaces sont recouverts de stabilisé, pelouse, pavés à joints engazonnés et copeaux de bois. Les espaces verts précédemment interdits aux élèves leur sont désormais accessibles. Plusieurs clôtures ayant été supprimées, le nombre des arbres à planter est doublé. Plusieurs bancs adaptés à la taille des enfants et de nombreuses billes de bois verticales ponctuent l’espace en complément des jeux existants. Les feuilles mortes amassées dans un grand bac couvriront le potager pendant l’hiver. Un mur d’expression est installé sous le préau à côté des coins lecture, dinette et petites voitures.
Quand la parole est donnée aux élèves
L’implication des habitants dans la conception de leur cadre de vie ou de travail reste rare. Celle des enfants, encore plus. Toboggans géants, piscine à vague, skateparc : à Magny-les-hameaux, la plupart des adultes craignaient que les attentes des élèves ne soient disproportionnées et ne viennent contrarier les enjeux environnementaux visés. Mais, une fois le cadre bien défini, ainsi qu’il importe de le faire avec les adultes, les rêves des élèves correspondaient pleinement aux visées du projet : ils demandèrent des cabanes, des mares, des trampolines, des insectes, des oiseaux et des arbres, encore et toujours des arbres. Pour définir un programme d’aménagement, la ville a mené trois ateliers dans chaque classe pour leur présenter successivement les thèmes de la biodiversité, de l’eau et de la chaleur. Ensuite, les enseignants ont sollicité l’imagination des élèves en leur demandant de dessiner à quoi pourrait ressembler la cour de l’école une fois le projet réalisé. Pour finir, le bureau d’étude en charge de la conception a guidé les élèves pour définir la place de chaque aménagement dans la cour autour du tracé du chemin de l’eau depuis les gouttières, en délimitant les zones où l’ombre serait nécessaire, et en dessinant différents parcours indispensables. A Paris, l’équipe du CAUE 75 a organisé six ateliers par école. Les thèmes étudiés étaient le changement climatique, la cour Oasis ilôt de fraîcheur, la biodiversité, la gestion de l’eau, les usages de la cour, le diagnostic de la cour actuelle et enfin le projet de cour de récréation.
D’autres partenaires comme Météo France ou la Ligue de l’enseignement intervenaient de façon ponctuelle sur les thèmes du changement climatique et du vivre ensemble.
Ces projets sont une occasion pour introduire des notions importantes et les développer de façon concrète. Le laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques s’est attaché à mesurer les impacts sociétaux de la démarche Oasis à Paris. Un questionnaire ou des entretiens, aux différents niveaux scolaires, ont été mis en place pour sonder les connaissances et attitudes des élèves au sujet du changement climatique. Les résultats ont été concluants. De fait, quand on analyse les différentes manières d’améliorer la réussite éducative, il s’avère que la présence de supports concrets pour l’action favorise l’intégration des connaissances. En outre, des chercheurs nord-américains ont établi que la présence d’arbres à proximité immédiate des lieux d’apprentissage est un facteur de succès en particulier pour l’apprentissage de la lecture et des mathématiques 5.
Des élèves en route vers l’éco-citoyenneté ?
Plusieurs leçons peuvent être tirées de ces expériences qui sont récentes en France, mais plus courantes dans les pays voisins. En ce qui concerne le risque, ces aménagements dans les cours d’école signifient un changement de focale. Au lieu de chercher un risque zéro, l’objectif devient un apprentissage des parades à ce risque où la valeur du ludique et celle du sécuritaire tendent à s’équilibrer. Bien accompagné, l’élève découvre ses capacités et ses limites et peut les évaluer. Dans les écoles de Paris, les enseignants constatent que les petites blessures deviennent moins fréquentes depuis que les sols nus et durs ont disparu, tandis que la suppression des grands espaces dénudés ralentit les vitesses de chute.
Les cours traditionnelles font une place importante aux jeux de ballon, tendant ainsi à privilégier les garçons sportifs et en écartant les autres enfants. Les cours renaturées apportent un autre équilibre par leur offre d’activités et d’ambiances variées que chacun choisira selon son envie ou son tempérament. Dans ces espaces, les activités sont plus spontanément mixtes. Les rapports de force liés à l’âge, au genre ou au caractère de chacun sont ainsi éludés. Les enseignants de la ville de Paris constatent de nouvelles formes de relations entre les enfants, avec une baisse des conflits et un développement de la coopération.
La présence du végétal et de la terre dans la cour inaugure aussi un autre rapport, à l’école, entre l’intérieur et l’extérieur. La plupart des maternelles proposent des chaussures et bottes pour aller dehors, et des chaussons quand on reste en classe. Les pieds à l’aise, le bien-être des élèves est décuplé pour la durée des leçons. Les cours Oasis interrogent aussi la notion du sain et du sale. La terre doit-elle être dite sale, le plastique sain ? Les agents de propreté et les parents d’élèves sont difficiles à convaincre sur ces sujets.
Les cours, portes d’entrée vers l’extérieur
Les cours Oasis constituent, pour les enseignants, une invitation à investir l’extérieur comme lieu et support de pédagogie. Inspirée par les pays scandinaves, la ville de Strasbourg a mis en place depuis 2011 le principe d’une « l’école du dehors » en menant tous les jours les enfants dans un espace dit ensauvagé, c’est- à-dire arboré, agrémenté d’arbustes et d’un point d’eau naturel comme une mare ou un fil d’eau. Au sein de l’établissement ou à proximité, cet espace devient un lieu d’apprentissage à partir du support des éléments naturels, en y développant une pédagogie active fondée sur des activités sensorielles, motrices et concrètes adaptées à chaque enfant et à son rythme. Les élèves sortent quelle que soit la météo ou la saison, parfois avec l’aide de parents accompagnateurs 6.
Dans la même veine, des aires éducatives ont été mises en place aux Marquises (Polynésie Française) en 2012 pour y développer l’intérêt et la connaissance de la nature. Ce sont de petits espaces tels que plage, zone humide, parc urbain, forêt, terrain vague, rivière… dont la gestion est assurée par une école avec la participation d’un conseil d’élèves. L’Office Française de Biodiversité accompagne les prises de décision. Plus de 600 aires éducatives ont été créées : 261 aires marines et 367 aires terrestres éducatives bénéficient ainsi d’un label 7.
Les villes de Paris, de Barcelone et d’Athènes ont décidé d’ouvrir au public certaines de ces cours de récréation devenues des oasis de nature. Sur le temps non scolaire, le week-end ou pendant les vacances, un public plus large peut bénéficier ainsi de ces petits ilots de verdure en ville. Le lien entre l’école et son quartier en est renforcé. Dans les aires urbaines où l’espace manque, le fait de mettre en commun les équipements scolaires est une occasion à ne pas manquer pour les citoyens.
Ces aménagements contribuent à la régulation climatique
Dans quelle mesure ces démarches largement efficaces sur le plan éducatif améliorent-elles l’environnement urbain ambiant ? A Paris, deux cours ont été équipées d’un tandem de stations météorologiques pour obtenir des comparatifs. L’une est située dans la cour et l’autre dans l’espace public adjacent. De fortes différences de températures apparaissent entre les deux stations, particulièrement lors des pics de chaleur. Le laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain et Météo France réalisent des modélisations à partir de ces observations, simulant l’évolution de température en fonction de la couverture de végétation et donnant des modèles pour réintroduire la nature en ville. La suppression des sols minéralisés dans les cours d’école contribue également à réduire les risques de ruissellement et d’inondation lors des épisodes pluvieux. Les agences de l’eau s’intéressent à ces démarches qui favorisent l’infiltration de l’eau dans les sols.
L’éducation des enfants est une priorité pour préparer les changements d’usage dans une société plus résiliente. De tous côtés émergent donc des mouvements de mobilisation donnant toute leur place à ces enjeux. Certains enseignants se sont fédérés en un réseau dénommé « Profs en transition », qui incitent à observer la faune et la flore dans les cours, à planter des arbres et sortir dans l’espace environnant. Ils mettent également en place des stratégies bas carbone et zéro déchet dans les écoles 8.
Du côté des professionnels de l’aménagement, le sujet s’enrichit avec le développement de démarches participatives. Les enfants utilisent quotidiennement ces espaces. Tenir compte de leurs attentes est l’objectif des expérimentations d’architectes que le projet « Travaux d’école » mène dans deux groupes scolaires à Saint-Pierre-des-Corps et à l’Ile-Saint- Denis en y associant tous les usagers 9. Du côté des collectivités, la ville de Paris et le CAUE 75 ont multiplié les outils mis à disposition pour permettre la diffusion de la démarche et faciliter le transfert d’expériences : cahier de recommandations, vidéos, visites, conférences 10.
La France compte 48 950 écoles, 6 950 collèges et 3 750 lycées en 2011. Autant d’espaces à conquérir pour un nouvel urbanisme qui sache réintroduire la nature en ville par une multiplicité de transformations inventives qui mettent en route, à bas bruit, la transition de nos sociétés vers une société plus coopérative et ouverte sur la compréhension sensible et incarnée du milieu terrestre. Par-delà la question de l’aménagement de ces surfaces et de ces milieux, l’enjeu de telles expériences est de préparer une génération de jeunes citoyens aux transformations du climat terrestre comme aux initiatives qui contribueront à ce que le défi du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité puisse être efficacement relevé.
A la Renaissance, la peinture de Breughel le vieux évoque l’émergence d’un processus de civilisation qui a pris forme sur plusieurs siècles. Nous avons moins de temps pour faire prévaloir, dès l’enfance et ensuite, une organisation sociale et des comportements aptes à relever le défi de la transition dans le monde.
Notes
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1 DELALANDE Julie, « La cour d’école : un lieu commun remarquable », Recherches familiales, 2005/1 (N°2), p. 25-36. DOI : 10.3917/rf.002.0025. URL : www.cairn.info/revue-recherches-familiales-2005-1-page-25.html
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3 DELALANDE Julie, « La cour d’école : un lieu commun remarquable », Recherches familiales, 2005/1 (N°2), p. 25-36. DOI : 10.3917/rf.002.0025. URL : www.cairn.info/revue-recherches-familiales-2005-1-page-25.html
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4 Le Cube.S : Concours d’économies d’énergie entre établissements scolaires. Label É3D : École/Établissement en Démarche de Développement Durable.
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5 Cf en particulier l’étude Greening for academic achievement : Prioritizing what to plant and where de Ming Kuo, Samatha Klein, Matthew Browning et James Zaplatosh in Réseau d’information pour la réussite éducative : rire.ctreq.qc.ca/verdir-ecole-reussite/