Économie sociale et solidaire & jeunesse et sports

Kit MunicipalESS n°19

septembre 2020

Accompagner les initiatives des jeunes, favoriser leur insertion socioprofessionnelle, encourager le développement de pratiques sportives, autant d’objectifs possibles des politiques communales ou intercommunales pouvant mobiliser et s’appuyer sur les acteurs ESS. L’économie sociale et solidaire est un partenaire important des politiques jeunesse et sports des collectivités : par son poids d’abord dans ces domaines (l’ESS représente par exemple 57% des emplois du secteur des sports), par ses activités (éducation populaire, insertion, soutien à l’entrepreneuriat,…), mais aussi parce que ses statuts et outils juridiques apportent des réponses appropriées: souplesse de l’association pour monter un projet, pertinence de la SCIC (voir la fiche 9) ou des groupements d’employeurs dans le domaine sportif,…

Plusieurs leviers d’actions possibles :

Favoriser la mobilisation et l’accompagnement des jeunes et de leurs projets

La capacité d’un territoire à faire une place à sa jeunesse, à attirer et à retenir les jeunes, sont des enjeux importants pour nombre de territoires. Cela implique une écoute, des possibilités d’accompagnement de leurs projets, des espaces de dialogue,… autant de dimensions auxquelles répondent de nombreux acteurs de l’ESS.

Promouvoir le Service civique avec Unis-Cité

L’association Unis-Cité, créée en 1994 par 3 étudiantes, a pour objectif d’organiser et de promouvoir le Service civique des jeunes en France. Elle a ainsi préfiguré le programme national de Service civique mis en place en France en 2010. Depuis 1995, elle met en place des programmes de Service civique « en équipe » : « Jeunes citoyens du numérique », « Écovolonterre », « Solidarité Réfugiés », « Voy’âgeurs», mais aussi le programme « rêve et réalise ton rêve solidaire » d’accompagnement à l’entrepreneuriat social de jeunes souhaitant monter leur projet solidaire. Aujourd’hui, plus de 25000 jeunes ont déjà effectué leur service civique à Unis-Cité dans une cinquantaine de villes en France.

Le mouvement d’éducation populaire E-graine

Mouvement d’éducation populaire à la citoyenneté mondiale, E-graine est né e n 2006. E-graine a été créée par 3 jeunes, qui de retour de l’étranger se sont lancés dans l’aventure, d’abord en tant que bénévoles. Au fil des rencontres avec des personnes qui ont cru dans leur projet, les activités se sont structurées et développées Aujourd’hui, le mouvement rassemble cinq associations régionales, et une association nationale, qui travaillent à la conception et à l’animation locale de dispositifs éducatifs, à la création d’outils pédagogiques plurimédia, et à la formation. E-graine est partenaire de nombreuses collectivités pour réaliser des actions sur leur territoire telles que l’exposition itinérante “village de l’éco-consommation” ou le “rallye des métiers de la transition” à destination des jeunes en réinsertion professionnelle.

Sensibiliser la jeunesse à la coopération et à l’entrepreneuriat collectif

Favoriser les juniors associations, la création de Coopératives jeunesse de service, proposer des missions de service civique en lien avec l’ESS sur le territoire, inciter les projets transversaux entre les services jeunesse et ESS d’une collectivité,…les collectivités ont plusieurs leviers pour sensibiliser les jeunes à l’esprit coopératif, et à la création d’activités sociales et solidaires.

L’association SupporTerre à Nantes (44), au croisement du sport et du développement durable

Cette association développe plusieurs actions: accompagnement pour la mise en place d’éco-évènements sportifs ; formation « zéro phyto » sur les terrains de sport auprès d’agents municipaux; intégration des publics exilés par la pratique sportive,…Depuis 2019, elle a ouvert une recyclerie du sport à Nantes, qui permet de collecter et valoriser les articles sportifs inutilisés afin de leur donner une seconde vie en les vendant à des prix accessibles ou en les mettant à disposition dans un rayon gratuit. L’objectif est à la fois de faciliter l’accès à la pratique sportive et de permettre une économie circulaire en réduisant les déchets dans le sport. Incubée au sein de l’écosystème de soutien à l’ESS aux Ecosolies, SupporTerre est soutenue financièrement par le service des sports de la ville de Nantes, et les services déchets et ESS de Nantes métropole.

L’ESS, des formes juridiques adaptées aux secteurs jeunesse et sports

Une majorité des structures qui composent les secteurs de la jeunesse et du sport sont traditionnellement sous forme associative. Au delà de la forme associative, dont il est essentiel de respecter les spécificités (engagement bénévole, non-lucrativité, gouvernance démocratique) et de sécuriser les financements (via des contrats pluri-annuels d’objectifs notamment), d’autres structurations juridiques de l’ESS peuvent être adaptées aux spécificités des secteurs jeunesse et sports.

Les Coopératives Jeunesse de Service

Projet d’éducation des jeunes (16-18 ans) à l’entrepreneuriat collectif, les coopératives jeunesse de service (CJS) accueillent durant un été un collectif de jeunes qui s’initie au fonctionnement d’une entreprise coopérative, s’organise collectivement pour proposer des services à la population et aux entreprises sur leur territoire, définir une stratégie de commercialisation et prendre des décisions de façon démocratique. Initiées au Québec depuis plus de 30 ans, les CJS sont déployées en France par la Fabrique coopérative et portées localement par des coopératives d’activité et d’emploi.

Favoriser les liens entre sport & ESS

Le rôle du sport en matière d’insertion sociale et professionnelle des jeunes est de mieux en mieux reconnu, et peut être accompagné par les collectivités. Elles ont un rôle important en matière d’équipements sportifs accessibles à tous (et toutes), de soutien aux clubs amateurs, et peuvent aider à construire des passerelles entre le social, l’insertion et le sport. Des clauses sociales et environnementales peuvent être intégrées pour la construction d’équipements sportifs ou l’achat de fournitures. Par ailleurs, les enjeux sont nombreux autour du recyclage des articles de sport (création d’une filière REP pour le sport dans la loi sur l’économie circulaire) et de l’organisation de manifestations sportives écoresponsables.

Les Groupements d’employeurs (GE), qui permettent à des structures de mutualiser des emplois et qui assurent une certaine sécurité aux salariés, sont particulièrement adaptés aux métiers d’animateurs jeunesse et sportifs par exemple. Les collectivités locales peuvent soutenir les GE via des subventions pour la coordination et des aides à l’emploi notamment.La structuration en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) peut être un outil pertinent pour accompagner l’évolution des modèles socio-économiques de projets collectifs dans le domaine du sport ou de la jeunesse. Elle offre la possibilité d’une gouvernance partagée entre des acteurs différents (public/supporters/ entreprise commerciale/ usagers /salariés et professionnels de l’encadrement/collectivités…) au service d’un projet sportif commun.

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