Les « magasins à petits prix » en région wallonne
Retour sur l’expérience de l’ELIS
Pascale Thys, septiembre 2001
Pour faire écho à l’Épicerie Locale d’Initiative Solidaire, cette fiche propose de s’intéresser à ce qui se passe dans la région wallonne et ce qui pourrait être reproduit.
Dans le projet ELIS, confrontée à des difficultés financières et à leurs conséquences (« vivre et militer le ventre vide »), et constatant que d’autres étaient dans la même situation, une habitante a créé une épicerie solidaire. Ce genre d’expérience avait déjà fait ses preuves dans d’autres villes. L’épicerie est soutenue par la commune via le Centre d’action sociale et par les habitants du quartier via le Comité de quartier. Elle se base sur un large partenariat entre différents acteurs et est créateur d’emplois et de solidarité entre les habitants du quartier.
Exemples des actions mises en œuvre dans la région wallonne
En Wallonie, outre les nombreux « magasins à petits prix », il existe quelques expériences qui présentent certaines caractéristiques communes avec les épiceries solidaires françaises. Ce sont les épiceries sociales. Pour la plupart, elles ont été créées, entre autres, pour « aller plus loin que le don »1 et permettre aux bénéficiaires de choisir et de payer moins cher leurs produits de consommation. La grande majorité de ces épiceries, d’initiatives privées ou publiques, sont gérées par des bénévoles, et quelques unes ont permis la création d’emplois. Il n’existe pas encore de réseau.
En 1995, à Namur, s’est ouvert le Comptoir social d’alimentation « la Fourmi », qui a été fondé par un collectif d’associations caritatives de Namur. Cette épicerie, qui a un registre de commerce et est soumise à la TVA, est gérée par des bénévoles et vit sur fonds propres. Seules les personnes envoyées par les divers services sociaux (Centre Public d’Action Sociale (CPAS), mutuelles, Forem (Service public de l’emploi et de la formation en Wallonie), aide aux justiciables, …) y ont accès. Il y a une rotation d’environ 200 personnes par an. Les produits proposés (large choix) proviennent de diverses sources.
L’épicerie rachète des « palettes de casse » (produits dont l’emballage est endommagé,…) à une grande surface (ce qui permet de revendre les produits de marques à 40, 50% moins cher), achète en gros dans une grande surface et revend au prix d’achat, collabore avec le CPAS pour le maraîchage, ainsi qu’avec un grossiste en légume et un grossiste en viande.
Ici, il n’y a pas d’emploi créé ni de participation des bénéficiaires. Bien que certains bénévoles soient réticents, les responsables souhaitent engager une personne (ils sont à la recherche d’aide financière).
Quelques sections locales de La Croix Rouge ont créé des épiceries sociales. Celle d’Ottignies vend à moitié prix des aliments et produits d’hygiène achetés en gros dans des grandes surfaces, chez un boulanger et un fermier et en donne d’autres (aliments donnés par la CE). C’est le prêt de matériel sanitaire et les diverses actions qui permettent de financer les achats. L’épicerie est principalement gérée par des bénévoles et une personne engagée sous statut PTP (Programme de transition Professionnelle). Les bénéficiaires sont envoyés principalement par le CPAS, ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), les mutuelles et l’Université.
A la différence de La Fourmi de Namur il n’y a pas de registre de commerce et il y a un plafond d’achat par mois. Le plafond est de 600fbs/personne/mois, il augmente suivant le nombre de personnes et diminue au bout d’un an.
Il y a d’autres activités qui se greffent autour de l’épicerie comme par exemple un atelier de cuisine rencontre.
Certains CPAS ont aussi initié ce genre d’expérience (Estinnes, Huy, …). L’épicerie sociale mise en place par le CPAS de Huy a permis la création d’un emploi pour un ex-bénéficiaire via l’article 60 de la loi sur les CPAS.
Le Resto du Cœur de Mons a aussi son épicerie sociale. La condition pour avoir accès est que la personne ne doit pas disposer de plus de 3.000FB après décompte de toutes ses charges (loyer, téléphone, …) et ce, qu’elle travaille ou non.
Éléments à reproduire issus de l’exemple ELIS
On le constate, bien que les objectifs soient semblables, les situations (fonctionnement, statut, financement, …) de ces expériences comportent quelques différences au niveau :
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De l’initiateur(trice) (initiative du privé, du public voire d’un partenariat public-privé) ;
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Du statut juridique (soumis à la TVA et registre de commerce );
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Du respect de certaines règles (règles en matière de distribution gratuite de fruits et légumes ; de distribution de produits donnés par la CE ; d’hygiène, …) ;
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De la création d’emplois ;
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De l’accès (accès réservé) ;
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Des accords avec les autres services sociaux et les autres partenaires ;
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Du financement (sur fonds propres, aides publiques, …) ;
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Des conventions avec des grandes surfaces, marchés, brasseries, banques alimentaires, …
Pistes de financement, d’information :
Il existe quelques pistes quant aux aides (financières, formations, …) pour ce genre de projet comme, par exemple :
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La base de données sur les aides du site Econosoc
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Les bourses de pré-activité de la Région wallonne. Ce système accorde un soutien aux phases préliminaires (études, élaboration et mise en forme) pour lancer une activité basée sur une idée originale ;
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Les chèques création de la Région wallonne, qui sont « une aide pour les particuliers en amont de la création d’activité. L’objectif est de favoriser l’installation des travailleurs indépendants et l’émergence de très petites entreprises » ;
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Le prêt chômeur ;
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Le système des épargnes solidaires (association de personnes qui mutualisent leurs économies, en versant x francs par mois, pour soutenir, monter un projet) ;
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Les soutiens accordés par des acteurs comme la Fondation Roi Baudouin ;
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Les prêts, participation au capital et garantie bancaire de SOWECSOM ;
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Le Forem et l’université de Namur ont ouvert un site sur les mesures d’aide à l’emploi et à la formation ;
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La formation-accompagnement en création et développement d’entreprise (gratuite) organisée par le Centre UNIversitaire de Charleroi (CUNIC);
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Le guide à la création d’une entreprise de la Région wallonne (DGEE) ;
On peut aussi faire appel aux agences conseil en économie sociale qui sont subventionnées pour élaborer et mettre en œuvre de tels projets.
L’agence conseil en économie sociale « Archipel » étudie actuellement la possibilité de reproduire le concept d’épicerie solidaire à la française en Région wallonne. L’objectif principal est, ici, la création d’emplois pour personnes défavorisées. Des projets pilotes devraient être lancé dans plusieurs communes, notamment via les CPAS.
Divers éléments sont a l’étude, notamment :
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Le partenariat avec des groupes agro-alimentaires
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Le public cible (public du CPAS ou identifié par le CPAS) ;
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Les conditions d’accès (en France certaines épiceries demandent à voir la feuille d’impôts) ;
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Les aspects de concurrence.
Le centre d’entreprise d’économie sociale Archipel peut également héberger et accompagner des sociétés qui souhaitent se lancer.
1 En intégrant, notamment, les notions de choix et du respect de la dignité de la personne.
Para ir más allá
Comptoir social d’alimentation la Fourmi
Epicerie sociale de la Croix Rouge d’Ottignies
Fédération belge des banques alimentaires
Le site de la DGEE de la Région wallonne sur lequel on peut trouver, par exemple, la banque de données MIDAS qui recense les aides publiques de type économique, ou encore le Guide de la création d’entreprise (aides des pouvoirs publics, engager du personnel, …)