La délivrance des services publics de base à l’ensemble de la population des villes africaines, un défi pour la gouvernance

Un test décisif pour les politiques de décentralisation

Collectif, noviembre 2005

La délivrance des services de base aux habitants des villes africaines était le thème central de la rencontre des maires africains à Africités 3 en décembre 2003 à Yaoundé.

Cette fiche propose une synthèse des ateliers, utilisant la méthode et l’outil Desmodo.

Para descargar: bip2956_africites3_fr.pdf (1,1 MiB)

Au cours des ateliers, dix services de base différents ont été passés en revue. Il est remarquable de constater la convergence des conclusions : la capacité des pouvoirs publics à délivrer efficacement les services suppose le respect et la mise en œuvre de six principes fondamentaux :

Premier principe :

Les services de base fournis doivent être profondément enracinés dans la population, c’est-à-dire correspondre à la fois à ses habitudes culturelles et à son niveau technique et financier.

Deuxième principe :

La délivrance et la gestion des services de base ne peut résulter que d’une coopération, d’une coproduction qui implique à la fois l’État et les collectivités locales, la population et les services publics, le secteur public et le secteur privé.

Troisième principe :

Les pouvoirs publics ne peuvent tirer leur légitimité que de leur capacité à assurer les services à l’ensemble de la population et à ne pas réserver, au nom de la modernité, des services plus sophistiqués à une partie limitée de la société ou de l’espace urbain. C’est le principe d’inclusivité.

Quatrième principe :

Pour parvenir à mettre en œuvre les principes précédents, il faut concevoir des organisations effectivement capables de le faire, tant par leur structure elle-même que par la culture, les habitudes, la formation et l’expérience de leurs membres. C’est le principe d’ingénierie institutionnelle : il doit y avoir adéquation entre le mode de fonctionnement des institutions et les principes qu’on leur demande de mettre en œuvre.

Cinquième principe :

Les institutions doivent pouvoir gérer à la fois la diversité des situations et l’unité des problèmes, agréger de proche en proche les problèmes locaux en une vision globale, inscrire l’action quotidienne dans une perspective globale et à long terme. C’est le principe d’agrégation.

Sixième principe :

Tout cela suppose des ressources humaines adaptées, à la fois capables de dialogue, de coopération et de vision et seul l’échange d’expériences le permet.