La charte du partage de la voirie de Dunkerque Grand Littoral
2005
Conseil National des Transports (CNT)
Rédigé en octobre 2004 à partir de la charte dunkerquoise et d’articles parus dans La Gazette du 27 octobre 2003, cette fiche présente des préconisations pour un partage de la voirie équitable.
Une approche globale
Annexée au Plan de Déplacements Urbains de la Communauté Urbaine de Dunkerque Grand Littoral, la charte du partage de la voirie datant de décembre 2002 est un excellent exemple illustrant l’aboutissement de démarches engagées de longue haleine avec l’ensemble des acteurs de l’espace public.
Faisant suite à une politique d’accessibilité des transports engagée depuis 1983, cette charte vise à raisonner globalement sur les problèmes de l’accessibilité de la voirie « qui part de l’extérieur et prend en compte tous les déplacements susceptibles d’être effectués par tous les types d’usagers ».1
Une large place est faite à l’accessibilité des personnes handicapées et à celles rencontrant des difficultés dans leurs déplacements quotidiens2, « suite à un accident, une maladie, à une maternité ou à un vieillissement ou plus simplement, en raison du maniement de poussettes, de colis encombrants, de valises, ou encore de la nécessité de tenir un enfant par la main ». « Et ce d’autant plus que ces aménagements profitent à tous les administrés, handicapés ou non »3.
Quelles sont les préconisations de la Charte ?
Dans tout aménagement de voie, les aménageurs s’engagent à respecter les préconisations suivantes :
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1- Définir la place de la voie dans l’agglomération, dans la ville et dans les quartiers, et son usage4.
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2- Établir une hiérarchisation des objectifs à privilégier5.
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3- Aménager pour le plus grand nombre et éviter les exclusions6.
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4- Faire en sorte que l’aménagement contribue à améliorer la qualité de l’espace urbain7.
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5- Induire des comportements sans générer des dysfonctionnements8.
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6- Bien intégrer la notion de séparation / ségrégation des flux ou, au contraire, de cohabitation / convivialité des différents utilisateurs de la voirie.
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7- Adopter des principes de réduction des vitesses en ville9.
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8- Moduler les propositions selon les lieux, le trafic et la performance des différents modes et éviter la normalisation d’aménagements aboutissant à une ville stéréotypée mais rechercher une unité.
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9- Avoir le souci du détail de l’aménagement10.
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10- Intégrer la contrainte des Voiries et Réseaux Divers (VRD)11.
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11- Garantir les fonctionnalités de la voie12.
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12- Avoir le souci de l’esthétique, du paysage, de la prise en compte du mobilier urbain.
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13- S’interroger sur la tenue au temps de l’aménagement13.
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14- S’imposer un suivi qualité des aménagements14.
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15- S’imposer une méthode de prise en compte des besoins des usagers sous forme d’une « Check-list » de préoccupations fondamentales.
Suivent la « check-list » de préoccupations à intégrer dans tout aménagement de voirie ainsi que des recommandations pour prendre en compte les Transports en Commun, pour réaliser les aménagements piétons, pour prendre en compte les deux-roues dans la ville et pour prendre en compte le ramassage des ordures ménagères.
Une base de préoccupations communes
Cette charte, ses commentaires, ses « check-lists » et ses recommandations constituent une excellente base de préoccupations communes. Avec de légères adaptations aux contextes particuliers, elle pourrait servir d’une part à établir un « modèle » méthodologique national de partage de la voirie, d’autre part à établir des chartes pour d’autres collectivités territoriales de proximité.
De nombreuses recommandations et listes annexées à cette charte sont indispensables pour concevoir et décider.
1 Nadia SAHMI, architecte et consultante en accessibilité pour le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.
2 Représentant respectivement 10 % et 30 % de la population française.
3 Phrases extraites de l’article « Déplacements des handicapés : Dunkerque donne l’exemple », La Gazette n° 1714 du 27 octobre 2003, rubrique urbanisme.
4 Notamment : Quelle place la voie occupe-t-elle dans la ville, dans les quartiers et dans le système des déplacements de l’agglomération ? Quelle place la voie occupe-t-elle dans le vécu des riverains ? Quel est l’usage de la voie, en tant que voie de circulation et en tant que lieu de vie ?
5 Notamment pour ceux qui améliorent l’accessibilité sur le plan du développement économique, sur le plan spatial, sur le plan social ; ceux qui minimisent les nuisances (pollution, sécurité routière, bruit) ; ceux qui améliorent le cadre de vie, l’animation, l’image.
6 Afin que chacun trouve sa place dans l’aménagement quel que soit son âge, sa motricité, ses revenus.
7 Au niveau de l’aménagement lui-même et du sentiment qui découlera de l’aménagement une fois terminé.
8 « Doser » la contrainte apportée à l’automobile en fonction du site et au regard de l’alternative apportée.
9 Pour améliorer la sécurité routière, réduire le bruit, améliorer le confort de chacun et la convivialité.
10 Type de revêtement (glissant, bruyant … ), positionnement des « obstacles » sur la chaussée (regard de visite d’assainissement…), dénivellations (absence totale de dénivelé de bordures pour aménagements cyclables, abaissement des trottoirs au droit des traversées, quais bus surélevés pour l’accès facile des voyageurs), respect des largeurs minimales, notamment pour les aménagements cyclables, mais aussi pour les personnes en fauteuil ou les voitures d’enfants.
11 Le sous-sol abrite de nombreux réseaux qu’il faut installer en tenant compte de leur exploitation, toute intervention sur ces réseaux impliquera des travaux de surface.
12 Prévoir pour les riverains, les usagers, les organismes et les professionnels concernés les facilités de mise en œuvre des services de propreté, collecte des déchets, livraisons, transports collectifs, services de secours, maintenance des voiries, des trottoirs, des réseaux, de la signalisation…
13 Pour les matériaux (tenue, vieillissement, intempérie, vandalisme), pour l’adéquation des matériaux à l’usage (contraintes, dégradations), pour l’adéquation de l’aménagement à l’usage (appropriation, adaptation, développement végétal,…), pour la gestion et l’entretien (propreté, réparations, périodicités, coûts, accessibilité), pour le recyclage des matériaux employés.
14 Quels sont les coûts induits, notamment de fonctionnement, et pour qui ? Quelles sont les évolutions d’usage constatées ? Quels dysfonctionnement deviennent importants ? Quelles sont les évolutions constatées sur le plan du confort et de la réduction des nuisances ?
Referencias
Ce texte est extrait d’Une Voirie pour Tous – Sécurité et cohabitation sur la voie publique au-delà des conflits d’usage – Tome 2 : Exemples et Annexes au rapport du groupe de réflexion, Conseil National des Transports (CNT), 2005, publié par le CNT et La Documentation Française en juin 2005.
Para ir más allá
Voir le site de la communauté urbaine de Dunkerque :
Communauté Urbaine de Dunkerque
Depuis 2004, l’offre de transport de la communauté urbaine de Dunkerque a évolué. Vous trouverez ci-après le rapport annuel 2014 de la DSP en charge des transports :