Lisbonne : Dix ans pour construire une qualité environnementale

Godinho RUI, 2006

En 1990, Lisbonne comptait près de 660 000 habitants pour une surface de 83,8 km2. La ville se trouvait aux prises avec un chaos urbanistique : dégradation environnementale de l’espace public et du cadre bâti, problèmes de trafic routier, un retard de trois décennies pour la construction d’infrastructures…

De ce fait, c’est une vision stratégique de développement qui s’affirme, depuis 1990, dans la Ville, partant d’un diagnostic interdisciplinaire des dégradations et d’une recherche intégrée sur les méthodes à appliquer pour résoudre les problèmes.

Au cours de cette dernière décennie, les aspects privilégiés par la Municipalité de Lisbonne ont été l’identification d’objectifs environnementaux, l’application d’indicateurs précis, le développement de formes de participation et d’engagement des populations. Il s’agissait en même temps de développer des liens entre la planification stratégique etle processus de construction d’un Agenda 21 Local.

Le système de planification a intégré trois niveaux complémentaires :

Avec l’introduction des principes de l’Agenda local 21 dans la Charte de l’Environnement du Plan stratégique de Lisbonne, approuvée en 1992, des actions concrètes ont été prévues, en vue de protéger et de valoriser l’environnement, d’améliorer la qualité de vie des citoyens et d’accroître l’exercice de la démocratie, ceci afin d’en arriver au développement durable et à la responsabilité partagée.

La 2e Conférence des villes et communes durables, réalisée à Lisbonne, permit d’échanger des expériences sur les processus de l’Agenda 21 dans 35 pays. Cette conférence a marqué un jalon important dans la clarification des politiques visant à développer une stratégie de développement durable.

Les résultats de la conférence de Lisbonne apparaissent dans le document final intitulé : « Le plan d’action de Lisbonne: de la charte à l’action (PIQUA) ». Soulignons, dans cette approche, la proposition d’utilisation des « outils avancés » pour développer cette approche et la construction d’un « budget environnemental », au niveau local.

Le « PIQUA » prône une méthodologie d’exécution qui comprend un diagnostic de l’environnement urbain et la mise en place d’un Système d’Indicateurs qui se divise en trois grands groupes :

L’objectif est de garantir le contrôle et l’évaluation des actions de la municipalité en matière de durabilité et de disposer d’un outil de contrôle environnemental qui donne de la transparence à l’activité politique et aux responsabilités partagés des agents urbains.

Ces pratiques ont été adoptées par la Direction de l’environnement, donnant ainsi naissance au processus de l’Agenda local 21 et à un système d’indicateurs devant atteindre progressivement les indicateurs communs européens approuvés lors la 3e Conférence de Hanovre « Towards a Local Sustainability Profile - European Common Indicators ».

Le Plan intégré de Qualité environnementale/Agenda local 21 de Lisbonne, en phase d’élaboration, inclut un modèle urbanistique différencié dans 4 zones: la zone centrale de Lisbonne; la charnière urbaine; la couronne de transition et l’arc riverain. Ces zones, unités territoriales plus ou moins homogènes sur le plan des problématiques et des potentialités spécifiques, donnent le jour à 4 Plans d’Action locale diversifiés.

Le Plan intégré de Qualité environnementale/Agenda local 21 de Lisbonne, du Département chargé de l’Environnement, est sur le point de conclure différents projets d’action :

Le développement du système fut précédé d’un dialogue avec les collectivités locales, afin d’adapter l’emplacement des équipements aux habitudes de vie des communautés. Le même principe a été à la base du changement du système de décharge des ordures dans les Quartiers historiques, les conteneurs ayant été remplacés par des sacs-poubelles en plastique.

Une société de capitaux anonymes a été fondée pour desservir certaines municipalités situées au nord du Tage - Lisbonne, Loures, Amadora et Vila Franca de Xira - VALORSUL, S.A., chargée de planifier, de construire et de gérer un système de valorisation des différents matériaux qui composent les déchets solides urbains jusqu’à 2020 : tri, collecte sélective et valorisation organique, valorisation énergétique par incinération, requalification du paysage et valorisation du biogaz de décharges contrôlées, préalablement scellées, avec récupération du biogaz et production d’énergie par le biais du processus de co-génération.

Sources

  • A Estratégia e a Pràtica do Planeamento Uurbanistico, 1990-1995, Publication municipale de Planification stratégique DMPEL. Mairie de Lisbonne

To go further

  • Le Prix International de Gestion Environnementale a été décerné à Lisbonne, en l’an 2000, par le gouvernement du Japon, dans le cadre du concours « Nations in Bloom » auquel ont participé 370 villes du monde entier. C’est également avec la thématique « Lisbonne : Travailler pour un Environnement urbain durable »» que la ville fut reconnue sur le plan international, notamment lors de l’Expo 2000 à Hanovre. Les projets « Parc écologique de Monsanto », « Déchets et Citoyenneté dans les quartiers historiques » ont été exposés dans le Pavillon de la Maison Globale. Il a été l’un des 18 projets choisis parmi les 126 projets mondiaux de gestion environnementale ayant reçu un prix, sur un total de 847 projets sélectionnés à partir de 4000 candidatures.