Angers : la préparation d’un Agenda 21 local pour 2001
Nathalie Holec, 1999
Cette fiche présente les actions menées par la ville d’Angers, dans le cadre de l’élaboration de son Agenda 21.
Angers est une ville de 147 000 habitants située au cœur des Pays de la Loire. Soucieuse de la qualité de son environnement et de son cadre de vie, la municipalité a mis en place une politique environnementale dès le début des années 1980. Cette politique s’est concrétisée en 1992 par l’adoption d’une charte d’écologie urbaine ambitieuse. La ville d’Angers entend aujourd’hui davantage orienter son action vers la prise en compte du développement durable. Le Conseil municipal a d’ailleurs approuvé à l’unanimité la charte d’Aalborg en novembre 1996. Plutôt que de renouveler sa charte d’écologie urbaine, parvenue à échéance fin 1997, en intégrant la dimension développement durable (ce qui était le souhait du maire), la ville a préféré mettre en place et poursuivre diverses actions qui devraient aboutir à la réalisation d’un Agenda 21 local en 2001. L’enjeu actuel est plus de parvenir à intégrer le développement durable dans les mentalités, au même titre par exemple que la qualité, que de mettre au point un document formel « Agenda 21 local ».
La ville d’Angers se donne en effet comme impératif de « vérifier pour tous les projets, qu’elles qu’en soient l’importance et la nature, que la cohérence et l’équilibre entre les trois dimensions du développement durable, économique, sociale et environnementale, soient toujours respectés et qu’aucune n’ait été sacrifiée au bénéfice de l’autre ». Elle tente aujourd’hui d’assurer un développement respectant le cadre de vie et renforçant la cohésion sociale en privilégiant la diversité des activités et la réversibilité des aménagements. Des actions significatives, au sens du développement durable, sont ainsi en place dans le domaine environnemental et dans le domaine social et de la solidarité.
Un ensemble de réalisations environnementales dont certaines sont liées à la santé publique
Au plan environnemental, plusieurs étapes importantes ont été franchies :
-
au niveau des déchets, la municipalité a mis en place une collecte sélective au porte-à-porte pour valoriser les papiers, le verre et le plastique ;
-
elle a équipé le parc automobile municipal de 104 véhicules à bicarburation (gaz et essence) ; l’équipement en GPL (Gaz de pétrole liquéfié)sera étendu systématiquement à la totalité du parc dans les cinq ans à venir, ce qui concernera à terme 356 véhicules ;
-
la ville a élaboré un partenariat avec les industriels pour les aider dans leurs démarches de protection de l’environnement ;
-
elle a mise en place, conformément à la loi sur l’air, un réseau de mesure de la qualité de l’air depuis juillet 1998 et élabore actuellement un PDU (Plan de déplacements urbains) accordant une large place aux transports en commun ;
-
du point de vue du bâtiment, la municipalité prévoit des constructions HQE (Haute Qualité Environnementale) pour ses grands projets à venir et a déjà intégré dans ses programmes de démolition un diagnostic préalable pour la récupération des matériaux valorisables ;
-
enfin, le rôle d’information et d’éducation à l’environnement des habitants est dévolu à la Maison de l’environnement qui tient à la disposition des Angevins un tableau de bord de l’environnement.
Le Service Environnement de la ville est par ailleurs en charge de la santé publique. Angers a adhéré au réseau français des Villes santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)dès sa mise en place. Angers posera sa candidature pour accueillir en l’an 2000 le congrès international francophone des Villes santé. Les actions développées dans ce contexte relèvent tout à la fois de la santé publique et de l’environnement dans la mesure où il s’agit de promouvoir un environnement de qualité pour garantir des conditions sanitaires idéales à la population. Des initiatives ont ainsi été prises par la ville dans les domaines de la qualité de l’air (stations de mesure), de l’eau (campagne d’information), des déchets médicaux et du bruit.
L’engagement de la ville dans le domaine de la solidarité
L’un des autres points forts de la politique municipale est l’action menée dans le champ du social et de la solidarité nationale et internationale. Le Service Environnement - Santé publique et le Centre communal d’action sociale ont créé, fin 1995, un Point Accueil Santé Solidarités (PASS)destiné aux personnes sans domicile fixe ou en très grande précarité. Ce service leur permet de bénéficier d’un accès aux soins médicaux et aux outils d’hygiène, d’une écoute ou encore d’une orientation administrative ou sociale ; l’accès aux droits et aux soins est ici conçu comme l’exercice concret de la citoyenneté. Depuis janvier 1999, d’autres personnes en difficulté, à savoir les familles dont le quotient familial CAF (Caisse d’allocations familiales) n’excède pas 2 800 francs, peuvent bénéficier d’une mutuelle à tarif préférentiel. Ces mêmes personnes ont droit à la « carte partenaire » leur assurant un accès à tarif avantageux aux structures sportives et culturelles. Enfin, sur le plan international, la ville d’Angers est jumelée à celle de Bamako et lui consacre chaque année 0,5 % de son budget d’investissement. Cette formule originale est en place depuis plus de 10 ans ; elle s’inscrit donc dans la durée et permet à la capitale malienne de programmer à l’avance sa politique d’investissements.
Le souci du développement durable bientôt transcris dans un Agenda 21 local
Sur le plan du développement durable au sens strict, une des premières actions développées par la ville d’Angers a consisté à former son personnel et ses élus aux enjeux du développement durable. Cette formation a déjà été dispensée aux conseillers municipaux puis aux directeurs de services et sera étendue, sous forme de stages thématiques, aux cadres municipaux. Quant à la réalisation d’un futur Agenda 21 local, la ville entend la préparer en signant dans un premier temps une charte de partenariat avec l’Ademe pour la mise en place d’actions allant dans le sens du développement durable. La signature de cette charte devrait intervenir en juin-juillet 1999 et permettre à la ville tout à la fois de financer ses actions et de bénéficier d’une aide et de conseils spécifiques. Ces réalisations serviront de tests pour les futures actions de l’Agenda 21 local.